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[Côte d’Ivoire/Crise préélectorale] Laurent Gbagbo appelle les politiques à discuter afin d’éviter la “catastrophe’’


Bruxelles, 29-10-2020 (lepointsur.com) Resté muet sur la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire depuis son arrestation et son transfert à la Cour pénale internationale (CPI)en avril 2011, l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo est enfin sorti de sa réserve.

Le père fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) s’est exprimé pour la fois sur la chaîne française TV5, ce jeudi 29 octobre 2020, au cours d’une interview. Alors qu’il attendait d’être en Côte d’Ivoire avant de parler, c’est finalement à Bruxelles où il vit en exil depuis son acquittement que l’ancien numéro un ivoirien s’est prononcé sur la situation socio-politique ivoirienne.

Acquitté le 15 janvier 2019 par la juridiction internationale où il était jugé pour crime contre l’humanité, c’est un Laurent Gbagbo un peu déçu par les évènements qui se déroulent actuellement en Côte d’Ivoire qui a pris la parole pour donner son avis.

Selon l’ancien chef de l’Etat, pour trouver des solutions aux “querelles’’ entre opposition et parti au pouvoir sur la présidentielle du 31 octobre, qui amène le pays dans un “gouffre’’, il faut que les politiques s’assaillent et discutent. Même si le vote est prévu dans moins de 3 jours, M. Gbagbo est persuadé que des discutions entre les différentes parties est encore possible et reste le remède idéal face à cette situation. Sinon, dira-t-il, ce sera la “catastrophe’’.

« Ce qui nous attend, c’est la catastrophe et c’est pourquoi je parle. Pour qu’on sache que j’ai parlé. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Pour qu’on sache que je dis qu’il y avait autre chose à faire. Il faut discuter », a conseillé l’ex-président de la Côte d’Ivoire. Et d’insister en ces termes : « Discutez ! Négociez ! Parlez ensemble ! ».

En véritable opposant au pouvoir d’Abidjan, Laurent Gbagbo a aussi souligné qu’il comprenait les manifestations de colères contre le troisième mandat du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Alassane Ouattara.

« Je la comprends et la partage. Je pense que l’un des problèmes politiques en Afrique, c’est qu’on écrit des textes transitoires. On écrit dans la constitution que le nombre de mandats est limité à deux (02). Pourtant on veut faire un troisième mandat ? Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit », a déclaré l’ancien locataire du palais présidentiel d’Abidjan-Plateau.

Il a aussi dénoncé le rejet de sa candidature pour ce scrutin présidentiel par le Conseil constitutionnel. A l’en croire cela, est “un peu enfantin’’ de voir certaines candidatures être rejetés, alors que, affirmera-t-il, « je pense que dans un pays, ceux qui veulent être candidats doivent être candidats. On ne doit pas multiplier les obstacles sur la route des candidatures ».

En outre, Laurent Gbagbo qui s’est dit préoccupé par la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire à la veille de la présidentielle de 2020, a proposé “l’auto éducation’’ pour renouer les fils du dialogue entre Alasane Ouattara et les principaux leaders de l’opposition dont il en fait partie. Il souhaite en définitive que les politiques, les Ivoiriens vivent en bonne intelligence, pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire.

Georges Kouamé

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