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[Côte d’Ivoire/Coronavirus, accusation contre Hamed Bakayoko…] L’actualité ivoirienne vue par Fernand Dédeh


Abidjan, 11-06-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo Le conseil national de sécurité se réunit ce jeudi 11 juin 2020 à Abidjan. Question au cœur des débats, l’analyse de l’évolution de la maladie à coronavirus dans le pays et particulièrement dans le Grand Abidjan. Peut-on légitimement aller plus loin, dans l’allègement des mesures en vigueur pour lutter contre la Covid19?

Ton camarade devra trancher. Le dernier conseil de sécurité avait prorogé l’état d’urgence jusqu’au 14 juin, le maintien de l’isolement du Grand Abidjan, épicentre de la crise sanitaire, le maintien de la fermeture des frontières, des bars, boites de nuit et cinéma.

‘’Le gouvernement est face à un vrai dilemme : chaque mesure prise à un impact social indéniable. Les entreprises coulent. L’activité économique est plombée’’

Le virus est toujours actif dans la société. Les chiffres rendus publics par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique donnent des crampes à l’estomac. Beaucoup appellent ton camarade à revenir aux mesures draconiennes. Un internaute propose même le retour du couvre-feu, la fermeture de tous les établissements ou foisonnent les gens (maquis, bars, marchés, etc.), le dépistage obligatoire, la mise en place d’un dispositif sanitaire de suivi via mobile de chaque individu à risque ou malade susceptible de propager la maladie.

Le gouvernement est face à un vrai dilemme : chaque mesure prise à un impact social indéniable. Les entreprises coulent. L’activité économique est plombée. La question centrale est comment lutter efficacement contre le virus sans prolonger davantage la crise économique, sociale, humanitaire ?

Tout est dans la discipline, la responsabilité, le civisme, le respect des mesures barrières de chaque citoyen et de tous. Malheureusement, dans ce pays, on veut une chose et son contraire à la fois…

“La politique reprend ses droits’’

La politique reprend ses droits. Tiens, le mardi 9 juin 2020, le vieux parti à échangé avec la commission électorale indépendante. Si rien n’a filtré de cette rencontre, elle ne manque pas d’intérêt cependant. Tant que les Ivoiriens se parlent… De source introduite, les uns et les autres militent pour l’entrée du vieux parti à la CEI.

L’opposition conteste toujours la CEI, dans sa composition actuelle. La dernière rencontre, à l’initiative des partenaires internationaux avait permis de dégager des pistes de collaboration. L’opposition rejetait malgré tout, le délai de 14 jours arrêtés par la CEI pour l’enrôlement sur les listes électorales. Curieusement, elle a appelé ses militants et sympathisants à s’inscrire massivement sur les listes ou à vérifier qu’ils y sont toujours, pour ceux qui ont participé au vote en 2010 et 2015. Nous sommes ici en Côte d’Ivoire, le pays où « on va seulement ».

Encadré : « Hamed Bakayoko sait se battre »

Des voix s’élèvent dans l’entourage du ministre ivoirien de La Défense pour dénoncer ce que le ministre de l’Agriculture, Kouassi Adjoumani appelle « un attentat politique ». La publication de l’enquête de deux journalistes internationaux mettant en cause le ministre Hamed Bakayoko dans l’affaire de la cocaïne continue de faire des vagues.

“Hamed Bakayoko est un battant. On peut lui reprocher beaucoup de choses mais c’est un modèle de convictions, d’engagement et de travail assidu. Sa courbe sociale s’est tracée devant tous ici, à partir de 1991, au lendemain du multipartisme’’

Si le ministre d’Etat, ministre de la Défense lui-même invite ses partisans à « rester concentrés », en attendant les suites judiciaires de l’accusation portée contre lui, tout le monde n’a pas la même patience. « Les faits allégués par les soi-disant enquêteurs sont d’une gravité extrême. Mais, les preuves pour soutenir l’accusation souffrent d’une faiblesse et d’une légèreté déconcertante, voire d’un naufrage intellectuel manifeste », écrit le porte-parole du RHDP avant de désigner les instigateurs de la cabale : « en outre, cet “attentat politique’’ contre le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, est une nouvelle preuve que nos adversaires politiques ne se privent désormais plus de rien pour atteindre l’honorabilité et la crédibilité des hauts cadres de notre grand parti »

Hamed Bakayoko est un battant. On peut lui reprocher beaucoup de choses mais c’est un modèle de convictions, d’engagement et de travail assidu. Sa courbe sociale s’est tracée devant tous ici, à partir de 1991, au lendemain du multipartisme. Patron de presse, puis patron d’imprimerie, homme d’affaires, homme politique, il s’est battu pour atteindre le sommet. Un des rares ministres qui n’oublie pas d’où il vient, qui n’a pas d’anciens amis et qui continuent de les appeler par leurs prénoms.

Il a appris à se battre pour franchir les obstacles et construire sa vie. Dans cette affaire qui touche gravement à sa réputation et à son honorabilité, l’ancien journaliste a choisi la bonne voie, celle de la Justice. Seule la Justice pourra l’accabler ou le blanchir. Il a raison de gérer ce dossier avec calme et concentration. Loin du folklore.

Fernand Dédeh, journaliste indépendant

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