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[Côte d’Ivoire/Centres de formation] ‘’Ils sont des obstacles au succès du football en Côte d’Ivoire », selon Sam Abouo Dominique


Ouragahio, 11-08-2021 (lepointsur.com) Ex-international footballeur champion d’Afrique 92 avec les Eléphants de Côte d’Ivoire, Sam Abouo Dominique est installé en France. De retour au bercail en compagnie d’anciens sportifs d’Afrique pour dérouler son projet «Goh foot events » à Ouragahio, dans la région du Goh, il s’est ouvert à « lepointsur.com » Entretien :

Comment avez-vous vécu la finale de la coupe d’Afrique 1992 au Sénégal. Que retenez-vous de cette rencontre ?

L’on peut l’expliquer. Cela se vit. C’était tellement émouvant que nous avons fondu en larmes. Cet exploit réalisé en faveur de notre patrie.

Quelles sont vos rapports avec vos collègues Ben Badi et Georges Oppong Ousman Weah.

Nous avons gardé de très bons rapports avec le grand-frère Ben Badi. Nous nous sommes appelés il y a de cela, deux semaines. Quant à Georges Oppong Ousman Weah, nous avons évolué en club à Monaco. Le contact est là, mais l’approche est un peu difficile du fait de ses nouvelles fonctions de président de la République du Libéria.

Comment comptez-vous briser cette muraille?

Nous laissons le temps agir. Si nous décidons d’un voyage  au Libéria ou qu’il est invité à une cérémonie en Côte d’Ivoire, nous nous rencontrerons pour discuter et évoquer nos souvenirs avant d’aborder d’autres sujets.

Hier, vous jouiez juste pour le plaisir. Mais aujourd’hui, l’argent pèse de tout son poids dans le domaine du football. Quels conseils pour les nouvelles générations?

Nous ne cessons de leur faire comprendre que le football est de nos jours, un vrai métier. Un bon métier contrairement aux regards pessimistes que l’on portait sur lui hier.

Pour ce faire, pour atteindre le sommet, ils se doivent de faire preuve de beaucoup d’engagement et de sérieux d’autant que  jouer pour faire plaisir à ses amis ne paie point. Mais, il faut plutôt jouer pour atteindre un objectif bien précis. Jouer et savoir jouer, c’est important. Mais respecter les autres et surtout les aînés compte assez dans l’évolution d’un sportif.

Vous êtes l’un des témoins oculaires des rencontres mémorables entre l’Asec et l’Africa Sport d’Abidjan. Quel regard portez-vous sur le championnat ivoirien aujourd’hui ?

(Un grand soupir). Honnêtement, nous avons bien envie d’en parler. Mais nous avons peur de nous faire étrangler par certaines personnes. Nous avons l’impression qu’ils ont tous délaissé le football. C’est ce qui explique cet état de fait. Nous nous excusons parce que nous expliquons cela par rapport aux aînés.

S’ils avaient continué le travail que d’autres personnes avaient fait d’antan, nous aurions suivi leurs traces. Avec la cassure d’aujourd’hui, la génération d’hier n’a pas d’emprise sur la nouvelle génération. Et c’est à nous maintenant d’organiser la plus petite génération afin qu’ils aient des repères. Ce qui permettra à la machine sportive de fonctionner la chaîne dans un système d’engrenage bien huilé où les choses avancent allégrement. La cassure de la chaîne explique le fait que le championnat est aussi cassé.

Et le gros problème dans cette situation, c’est qu’il y a des personnes de mauvaises pensées qui utilisent les parents à leurs fins personnelles pour créer des centres de formation, que nous qualifions plutôt de centres de déformation. Ils prennent des enfants, demandent à leurs parents de payer des sommes colossales sans pouvoir leur donner une destination sûre. Nous pensons que c’est du vol. A notre époque, on jouait pour le plaisir du jeu et l’amour pour le ballon rond. Mais aujourd’hui,  l’on a l’impression que tout se joue par rapport à un intérêt financier. C’est vraiment méchant parce que si tes parents n’ont pas d’argent pour t’inscrire dans un centre de formation, tu vas traîner malgré tes immenses qualités. Fort de ces actions desservant le football, nous demandons aux personnalités et aux responsables de chaque localité de créer tout ce que (ndlr : projet de développement du football de type « Goh foot events ») nous sommes en train de mettre en place. Ce, dans le but d’aider ceux qui n’ont pas d’argent pour s’inscrire dans les centres de formation de football.

Votre mot de fin

Nous demandons au monde sportif de serrer les dents afin que nous nous dirigions vers la même direction dans le but d’atteindre un objectif commun qui est : promouvoir la réalité du sport et non les intérêts personnels.

Réalisé par Laine Gonkanou, correspondant régional)

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