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[Côte d’Ivoire Avant la conférence de presse] Voici le manifeste du parti d’Alicide Djédjé (Manifeste)


MANIFESTE DE CONCORDE

Alcide, il y a trop de morts dans les rues, qu’est-ce qu’on fait ?

Ces paroles d’Ahoussou Jeannot fin mars 2011 retentissent encore dans mon esprit au moment où je débute la rédaction de ce manifeste de CONCORDE

(Congrès pour la Consolidation de la République et le Développement) « pour introduire une dose d’humanisme dans les luttes pour la conquête du pouvoir.»

Il faut en effet, resituer le contexte dans lequel je reçois cet appel téléphonique d’Ahoussou Jeannot. Ahoussou Jeannot est un ami et nous nous trouvons dans deux camps différents qui luttent pour accéder au pouvoir ou le conserver. Lui, se trouve retranché au golf hôtel et moi, à la résidence du Président GBAGBO.

Le troisième tableau de la scène est le reste de la Côte d’ivoire où les acteurs des deux camps s’entretuent et tuent involontairement ou volontairement d’autres ivoiriens qui auraient peut-être ne pas voulu être mêlés à ce conflit.

La république et la nation se désagrègent qu’est-ce qu’on fait ?

C’est cela la problématique à laquelle CONCORDE veut tenter d’apporter une  réponse avec ceux et celles qui le souhaitent.

Les grands esprits constructifs résultent souvent des traumatismes et des chocs psychologiques.

Sans le traumatisme de la bataille de Solférino en 1859, Henry Dunant n’aurait pas créé la Croix rouge et dans ce sillage le croissant-Rouge, les conventions de Genève ainsi le droit international humanitaire n’auraient vu le jour pour connaitre le succès qu’ils ont aujourd’hui pour le bien de tous.

Sans le choc que provoque en lui, une visite des hôpitaux, et la vue des atroces mutilations de ses soldats, l’empereur Alexandre II de Russie ne se serait pas résolu à mettre fin à la guerre de Crimée en 1856 en signant le traité de paix de

Paris.

Sans le choc du génocide Rwandais, Koffi Annan en charge des opérations de maintien de la paix de L’ONU à cette période, n’aurait pas par la suite commandé le rapport « Brahmi » pour une réforme des opérations de maintien de la paix qui se poursuit aujourd’hui encore avec ses différents successeurs et qui met un accent plus important sur la protection des populations civiles.

La création de ce parti est le résultat logique des réflexions et des actions que

je mène depuis le début de la crise Ivoirienne pour recoller les morceaux, pour reconstruire la confiance entre les protagonistes de la crise à la suite des chocs qui se sont produits en moi en tant que diplomate et acteur politique.

Ce que je propose aujourd’hui avec certains protagonistes et non protagonistes de la crise comme Watchard Kédjébo, Koné Largaton et d’autres, avait déjà été proposé par l’Union Africaine comme solution à la sortie de crise.

L’Union Africaine avait en effet proposé en mars 2011 un rassemblement des

ivoiriens à travers un gouvernement d’union comme étape importante pour le processus de réconciliation.

Ces propositions n’ayant pas été entérinées par le camp dans lequel je me trouvais malgré mon insistance pour les accepter, j’ai alors poursuivi sans relâche les négociations contre vents et marrées, dans mes différents lieux de détentions. D’abord à l’hôtel « la Nouvel Pergola » et ensuite à la prison de

Boundiali pendant deux (02) ans.

A ma sortie de prison, en aout 2013, j’ai poursuivi le dialogue en vue de la réconciliation dans le cadre du FPI de Pascal Affi N’guessan avec le ministre Ahmed Bakayoko, avec Ahoussou Jeannot alors ministre en charge du dialogue politique, avec Aïchatou Mindaoudou représentante spéciale du Secrétaire Général de L’ONU en Côte d’Ivoire et avec Marcel Amon Tanoh Directeur de cabinet du président de la République puis ministre des Affaires Etrangères.

Marcel Amon Tanoh qui, alors que je remettais sur la table le dossier de la libération des militants encore en prison et le dégel de leurs avoirs au mois de février 2018, m’a rassuré en m’annonçant qu’il y aurait une ordonnance d’amnistie pour tous.

Le Président de la République en signant cette ordonnance d’amnistie le 06 août dernier a validé la démarche qui a toujours été la mienne.

Aujourd’hui, une nouvelle étape, celle de la réconciliation, de la consolidation de la paix et de la République se présente à nous et motive la création de CONCORDE (Congrès pour la Consolidation de la République et le Développement).

CONCORDE est une interpellation, une REVOLTE DOUCE mais très PROFONDE

CONTRE LES DIVISIONS de toutes sortes, ethniques et religieuses notamment.

CONCORDE est une interpellation pour la culture de l’esprit constructif, pour « l’idéologie » de la recherche du CONSENSUS à tout prix qui permettra de neutraliser les clichés et les préjugés ethniques et religieux, et permettra de faire la promotion des affinités et des ressemblances.

L’on qualifie souvent le système politique Suisse de « démocratie de concordance» en opposition aux « démocraties classiques de concurrence» où la majorité impose sa loi. Ce système de concordance a pour avantage de cultiver le consensus politique si nécessaire dans cette Suisse multilingue et diverse. Si la Suisse est le coffre-fort du monde, c’est parce qu’elle attire l’attention de la planète par la discrétion de son système et de son activité politique.

L’argent n’aime pas le bruit a-t-on l’habitude de dire.

Quand on sait que le principal frein au décollage de nos économies est constitué par la rareté de la liquidité financière, pourquoi ne pas être discret dans la vie politique de la nation en désamorçant les méfiances pour converger vers les ressemblances et les affinités en vue d’aboutir à une nation intégrée et compacte.

Cette quête de compacité de notre nation doit avoir pour fer de lance, la classe politique qui doit donner l’exemple en étant elle-même intégrée pour être à la pointe du combat vers la discrétion de notre activité politique, qui seule permettra d’attirer plus d’investissements.

La CÔTE D’IVOIRE peut devenir l’un des coffres-forts de l’Afrique et du

Monde.

Nous devons capter l’attention du monde par notre discrétion et notre sagesse et non par nos divisions et nos conflits.

Nous devons capter l’attention du monde par le leadership de notre classe politique dont la culture du consensus et du compromis à tout prix, permettra  au monde de participer, dans son propre intérêt et dans le nôtre, au développement économique et social de la CÔTE D’IVOIRE.

A vous tous en CÔTE D’IVOIRE et ailleurs, quel que soit votre statut, votre condition et votre obédience, le spectre des années d’infamie et de terne réputation de la CÔTE D’IVOIRE semble encore roder. Je vous pose alors la

Question qu’est-ce qu’on fait ?

CONCORDE propose une union sacrée des ivoiriens et notamment de la classe politique, union qui découlerait d’une posture préventive contre l’affrontement et qui consisterait à la recherche du consensus à tout prix pour mieux se consacrer ensemble, à la recherche du bien-être économique et social des populations que nous avons la responsabilité d’encadrer.

Pour CONCORDE

Le Président

Alcide DJEDJE.

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