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[Côte d’Ivoire Après les scandales des 15 milliards FCFA et 5 milliards FCFA] Le colonel Bertin Tanoh Koffi vers la porte de sortie


Abidjan, 08-06-2020 (lepointsur.com) Les feuilletons à rebondissement des scandales financiers du colonel Bertin Tano Koffi, récemment directeur général des affaires maritimes et portuaires vient de prendre fin sous le ministre chargé des Affaires maritimes, Philippe Dakpa Legré.

Après treize années de gestion opaque et scandaleuse à la tête de cette institution, le colonel Bertin Tano Koffi est contraint de dire adieu à la direction générale des affaires maritimes et portuaires (Dgamp). Son intérimaire, le colonel Yao Kouassi Julien est au travail en attendant la passation de charges, qu’il boude depuis le 2 juin 2020. M. Yao Kouassi a déjà le soutien de tous les syndicats et des agents des affaires maritimes et portuaires, qui se sont mis au travail.

Dans cette affaire, le colonel Bertin Tano est soupçonné par le ministre Philippe Dakpa Legré d’une gestion opaque et approximative des ressources financières dont le dernier pot aux roses, selon l’audit de l’Inspection général d’État relève un gap de 5 milliards FCFA.

Ce n’est pas nouveau. Gestion opaque, manque de management, léthargie, dysfonctionnement… La coupe étant pleine, Philippe Légré a décidé de suspendre le colonel Bertin Tanoh koffi de ses fonctions en remplacement de Aboua Joseph par intérim.

Depuis sa nomination, il y a treize ans en sa qualité de DG de la Dgamp, Bertin Tano traîne plusieurs casseroles sales. En cause, le mardi 24 février 2015, pour des faits similaires, le collectif des cadres  conduit par le capitaine Auguste Dagaud  soutenu par les  cinq directeurs centraux de la Dgamp ont exigé la démission du Dg de la Dgamp, le colonel Bertin Tanoh Koffi, au cours d’une conférence de presse portant sur un scandale de 15 milliards FCFA. Il a même été entendu pendant 2 h par la Haute autorité de la bonne gouvernance et après plus rien.

Les faits et indices ne manquaient pas à l’époque. Le secrétaire général du syndicat Flam (Fédération lumière des affaires maritime), Jules Corneille Boussou Bi, révélait en quatre points la gestion opaque de celui-ci. Il a même affirmé face à la presse que « la police économique a adressé une réquisition au directeur général des affaires maritimes et portuaires (Ndlr :Dgamp) depuis le 25 novembre 2014 ».

Le syndicaliste indiquait que cette réquisition demandait au colonel Bertin Tanoh Koffi de communiquer à la police économique dans le cadre d’une enquête en cours, et vu les dispositions de l’article 60 du code de procédure pénale, les données suivantes:

« Les états des entrées et des sorties de navires par consignataire de la période du 01/01/2011au 31/12/2013, les tonnages par consignataire du 01/01/2011au 31/12/2013, les factures adressées aux différents consignataires du 01/01/2011 au 31/12/2013 et l’’état de paiement de ces différentes factures », ajoutant par ailleurs que « cela va faire bientôt trois (03) mois que le Dgamp est incapable de produire ces informations sans être inquiété. La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance l’a entendu pendant deux heures de temps, le 12 février 2015 ».

À cette époque, cela faisait 7 ans que M. Tanoh était à tête de la Dgamp et ‘’n’avait jamais fait le bilan des entrées et sorties des bateaux’’. « C’est plus de 15 milliards FCFA de chiffres d’affaires que perd l’État chaque année », coupait court un autre secrétaire général adjoint à l’information, Trazié Madison.

Le bras de fer

Dans une lettre adressée au Président et au Premier ministre sur la situation, publié le 05/06/2020 par l’Intelligent d’Abidjan, des agents se réclamant de cette institution (courrier sans le nom du signataire), ceux-ci rappellent que depuis janvier 2016, dans le cadre de la loi de programmation de sécurité intérieure, un nouvel organigramme a été promulgué pour les Affaires maritimes, mais jamais été adopté en conseil des ministres.

Pour eux, la nomination du nouveau directeur des Affaires administratives et financière, Aboua Joseph, comme intérimaire vise des ambitions pécuniaires, qui n’entreront pas dans les caisses. « M. Legré veut faire installer une régie parallèle au sein de la Dgamp au profit de l’entreprise privée Consulting Maritime Service (CMS), par la signature d’une convention en échange de 200 millions FCFA comme dessous de table et commissions chaque trimestre, au détriment de l’État de Côte d’Ivoire », révèlent ces agents, indiquant que l’affaire de détournement des 5 milliards FCFA n’est autre que ‘’la rumeur’’.

Cinq ans plus tard, le DG de la Dgamp est rattrapé par sa gestion décriée et dénoncée par les syndicats. À son tour, des agents sans nom jettent l’opprobre sur le ministre Philippe Légré, en charge des Affaires maritimes après un audit.

Après 13 ans à la tête de la Dgamp secouée par des détournements, des malversations et autres scandales financiers, le colonel Bertin Koffi Tanoh cherche file le mauvais coton.

De Jean-Christophe Tibé Bi à Dassié, en passant par Brou Clément et M. Tanoh lui-même, tous les directeurs généraux de la Dgamp ont été suspendus par arrêté avant qu’ils ne soient confirmés par décret.

Sériba Koné

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