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Corruption, anarchie le DG de la Sicta situe les responsabilités #Sécuritéroutière


Abidjan, le 22-7-15 (lepointsur.com)-Grâce à l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) conduite par  son président, Traoré Moussa (MT), les journalistes ivoiriens toute tendance confondue ont fait une visite guidée mardi 21 juillet 2015, à la Société ivoirienne de contrôle technique automobile (Sicta) située dans la commune de Yopougon, quartier zone industrielle, dans le sud d’Abidjan-Côte d’Ivoire.

MT11Prise de température contre le virus de la maladie à virus Ebola à l’entrée de la société Sicta filiale du Groupe suisse SGS, par le vigile de service. Première étape à laquelle tous les usagers qui viennent à la Sicta sont soumis avant de franchir le grand portail. Même, la trentaine de journalistes avec à sa tête le président de l’UNJCI, MT ne déroge pas à la règle. Une étape qui se déroule en quelques minutes sans encombre dans une ambiance confraternelle et fraternelle avec le vigile et les journalistes.

Ce, pour démontrer que les données ont changé avec la nouvelle direction qui tient à la vie des usagers des véhicules, même si « la Sicta n’a pas bonne presse ». A l’intérieur de la société des seaux contenant de l’eau et de la mousse de savon sont disposés par endroit non loin des entrées à fortes concentrations humaines pour laver les mains. « Mieux vaut prévenir que guérir », lance un confrère à la descente du car.

Quelques instants après, nous sommes conduits au 1er étage de l’administration à la salle de conférence, par l’agent de la Sicta qui a fait le déplacement avec nous depuis la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA). Distribution de plaquettes, chasubs suivi de la rentrée du DG, Emile Ya Kouassi. Il prend un bain de foule. Puis prend place à la table de séance où il est entouré de ses plus proches collaborateurs qui serviront de guide aux journalistes. « Avant à la Sicta, on n’avait pas bonne presse, mais aujourd’hui, nous sommes fréquentables. C’est pour cela que l’Etat nous a confié la vignette automobile », s’est félicité d’entrée le maître des lieux.

Non sans évoquer la corruption dont cette structure a de tout temps été taxée. Toutefois, l’hôte du jour des hommes de média. « Mais avec la décision du gouvernement d’automatiser et d’informatiser le contrôle de la lutte contre cette gangrène le taux a diminué de 70%. Parce qu’un agent, à lui  seul ne peut pas décider de la validé ou non d’un véhicule », explique le DG, Emile Ya Kouassi. Sur environ un million de véhicules en circulation en Côte d’Ivoire, seuls 340 mille véhicules ont fait une visite technique selon les statistiques. Que font les 660 mille autres sur nos voies routières conformément  au décret 64-212 du 26 mai 1964 en son article 125 qui stipule que : «  Tout usager,  avant d’emprunter les voies ouvertes à la circulation routière doit faire une visite technique ?»

La réponse à la préoccupation du confrère ne s’est pas fait attendre. « A priori, un véhicule qui n’est même pas SICTAimmatriculé ne doit même pas prendre la voie ouverte à la circulation, mais quel constat, vous et moi, nous faisons ? Il y a des véhicules sur lesquels les propriétaires  mettent leurs noms sur les plaques d’immatriculation. Trouvez-vous cela normal ?» S’est interrogé M. Emile Ya Koffi pour dire que sa structure est « inoffensive » et qu’il n’a aucun pouvoir de répression face à cet état de fait qui ne relève pas de la compétence de sa structure. « Moi, ce que je peux faire,  c’est de faire de la sensibilisation au niveau des forces de l’ordre. Essayer de faire des contrôles inopinés. Ici, cela le ministre des Transports (Ndlr : Gaoussou Touré) l’a souligné « personne ne peut donner des statistiques fiables.» La direction des transports devrait nous informer sur le nombre exact de véhicules dont dispose le parc-auto. Moi, les statistiques dont je dispose sont celles des véhicules qui viennent au contrôle à la Sicta. Nous avons effectué l’année dernière 142.812 revisites, ce qui fait un total de 482.870 contrôles parce qu’un véhicule refusé peut venir deux trois fois,  voire plus. Mais,  notez que ce sont 340.058 véhicules. » A soutenu notre interlocuteur qui dénonce en même temps, l’anarchie dans laquelle le secteur est plongé. « Je ne peux pas faire ce qui n’est pas dévolu à mes obligations donc, on ne fait qu’observer », a t-il martelé, tout en précisant que son souhait, c’est que tout soit réglementé « pour sauver des vies humaines ». En effet, 74%  des accidents proviennent de l’indiscipline humaine. « Ce n’est pas facile, mais il y va de l’effort de tout un chacun de nous. Journalistes, forces de l’ordre, Sicta etc.» a interpellé le premier responsable de la Sicta pour montrer l’intérêt qu’il porte aux vies humaines.

Une vision à partager et à encourager…

Sur la même lancée, M. Emile Ya Kouassi qui semble maîtrise son sujet prétend mettre en place un produit dénommé « le diagnostic technique » pour amortir les frais de réparation avant la visite technique pour laquelle, certains usagers déboursent 100 à 200.000 FCFA chez le mécanicien qui,  pour la plupart du temps ne détecte aucune panne. « Avant l’expiration de votre visite, vous venez à la Sicta pour vérifier les failles que peuvent comporter votre véhicules. Si au cours de cette visite, il n’y a aucun défaut majeur qui nécessite un refus automatiquement, le diagnostic technique sera reconduit en visite technique dans le cas échéant,  l’usager est lui-même informé des différents défauts de son véhicules pour lesquels il doit voir son mécanicien, avant la visite technique proprement dite.»

Aussi, a-t-il conseillé aux propriétaires de véhicules de se présenter eux-mêmes au contrôle et d’éviter les intermédiaires afin d’être édifiés sur les raisons du refus de son véhicule qu’il croit être en bon état auprès du chef de station. « Je vous interpelle à ne plus rien payer, parce que c’est un appareil qui détermine les résultats des visites et non un individu qui le fait selon la tête du client. Donc, c’est de la loterie qu’ils font. S’ils viennent que tout marche,  ils vous diront qu’ils ont payé quelque chose, mais si la visite n’a pas marché,  ils trouveront autre chose à dire. Je ne dis pas qu’à la Sicta,  nous sommes blancs comme neige, mais des efforts considérables ont été faits pour lutter contre la corruption», a rassuré le DG pour dénoncer des taxes payées en dehors de celles prévues.

L’harmonisation et l’uniformisation du contrôle font partie des chantiers de M. Emile Ya Koffi. Les raisons sont toutes simples. Les usagers désertent les stations permanentes qui sont 19 dotées d’appareils performants de pointe pour les stations périodiques au nombre de 29. « Dans les stations périodiques il n’y a pas un freinomètre, pas de ripomètre. On a fait l’acquisition de deux bancs mobiles (un peu les copier-coller des stations permanentes) dans une remorque tout est emmagasiné pour aller vers l’intérieur. »

En effet, lorsque le véhicule arrive il est pris en charge depuis la caisse.   La visite guidée des journalistes repartis en deux groupes de plus d’une dizaine qui s’en est suivie dont le nôtre était conduit par M. Tanoh,  chef de la station de Marcory et formateur qui nous a permis de constater les réelles motivations du DG quant à la lutte contre les mauvaises pratiques qui ternissent l’image de la Sicta. « Même dans les pays développés il n’y a pas d’appareils pour contrôler la profondeur des pneumatiques. Elle se fait de façon visuelle, mais elle est en expérimentation comme ce que nous avons pu découvrir en Allemagne récemment au salon de l’automobile », a révélé notre guide pour expliquer les motivations  de la lutte contre la corruption engagée par la Direction Générale. Non sans rassurer les usagers de ce que, ce sont les mêmes matériels utilisés dans les pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne etc.  qu’utilise la Sicta pour le contrôle des véhicules en Côte d’Ivoire.

En tout cas, cette visite guidée à l’initiative de L’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) et la Sicta aura permis de situer les responsabilités dans le milieu du transport routier où les mauvaises habitudes le disputent à l’irresponsabilité de certains usagers.

Sériba Koné

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