Uncategorized

COP21 : en attendant l’accord consensuel finalisé/Le monde retient son souffle


001-7_cle0cac17-31-1d119Sauf cataclysme, les lampions vont s’éteindre sur la Cpo21, avec l’espoir que le réchauffement climatique sera en deçà de la barre de 2°C. En effet,  au terme de deux semaines d’intenses tractations entre les ministres et délégations de 195 pays, le président de la COP21, Laurent Fabius, a présenté, samedi 12 décembre, le projet d’accord universel pour lutter  contre le dérèglement climatique, en présence du président François Hollande  et du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

C’es avec une grande  émotion que le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé la finalisation d’un « projet d’accord ambitieux et équilibré », « juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant ».  Selon lui, le  texte de 29 articles et 31 pages, évoque les « responsabilités différenciées des pays » dans les efforts contre le réchauffement, dans cinq sujets différents rapporte le monde. Toutefois, il convient de retenir qu’il maintient un seuil de réchauffement« bien en deçà de 2 °C », en s’efforçant de le limiter  à 1,5 °C. Non sans  évoquer une« nécessaire coopération sur les pertes et dommages », et fait de la somme de 100 milliards de dollars promis par les pays du Nord d’ici à 2020 une somme« plancher » pour après 2020, avec un nouvel objectif chiffré défini en 2025.

 « Le temps est venu de nous concentrer  non plus sur les lignes rouges, mais sur les lignes vertes d’un compromis universel », a affirmé Laurent Fabius. Le texte est « le meilleur équilibre possible, à la fois puissant et délicat, qui permettra à chaque délégation de rentrer chez soi la tête haute et avec des acquis importants(…) le monde  retient son souffle », a-t-il conclu.

L’avis de François Hollande

François Hollande a succédé à Laurent Fabius et à Ban Ki-moon à la tribune pour présenter  cet « accord universel, contraignant et différencié ». Au cours de son intervention, le chef de l’Etat français a insisté sur la nécessité de dépasser  les dernières divergences et exigences pour n’adopter que   l’accord, avant de prévenir : « On ne sera pas jugés sur une phrase, mais sur un texte dans son ensemble, pas sur un mot mais sur un acte, pas sur un jour mais sur un siècle. » « Il n’y aura pas de sursis possible, l’accord décisif pour la planète, c’est maintenant », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, François Hollande a rappelé « Le 12 décembre 2015 peut être une grande date pour l’humanité, un message de vie. Et je serais personnellement heureux, presque soulagé, fier qu’il soit lancé de Paris, ce message-là, car Paris  a été meurtri il y a tout juste un mois, jour pour jour. Nous vous demandons donc d’adopter le premier accord universel sur le climat de notre histoire. Il est rare d’avoir dans une vie l’occasion de changer le monde, saisissez-la, pour que vive la planète, vive l’humanité et vive la vie. »

Le projet d’accord a été finalisé à l’aube samedi, après une troisième nuit d’affilée de négociations entre les cent quatre-vingt-quinze pays parties à la conférence de l’ONU, et au lendemain de la clôture prévue de la COP. Ces deux derniers jours, des discussions téléphoniques entre chefs d’Etat, notamment de la Chine, des Etats-Unis, de la France, de l’Inde et du Brésil, ont été échangées pour faire avancer  les négociations. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une réunion de négociations avait vu les positions de certains pays se raidir, faisant craindre un blocage.

Pour les ONG, le rendez-vous  de 2025 est beaucoup trop tardif. L’Union européenne , les Etats-Unis, le Brésil et quelque quatre-vingts pays en développement, réunis au sein d’une Coalition pour une haute ambition, qui s’est constituée durant la COP, envisageaient de prendre les devants en s’engageant à une première révision avant 2020.

Possibilité de retrait

L’accord, pour entrer en vigueur en 2020, devra avoir  été ratifié, accepté ou approuvé par au moins cinquante-cinq pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, « à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord », tout pays pourra s’en retirer, sur simple notification. Tous les regards sont désormais tournés vers un éventuel accord consensuel finalisé.

EKB

Commentaires

commentaires