Conseil exécutif de l’UNJCI/ Où sont passés les 5 millions d’Alassane Ouattara ?
L’affaire n’est pas encore sur la place publique, mais elle fait déjà grand bruit dans le cercle restreint du comité exécutif de l’Union des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), ruinant ainsi, un peu plus, la confiance ou du moins ce qu’il en reste, placée en Mme Habiba Dembélé, présidente intérimaire du groupement en l’absence du président élu, Traoré Moussa, qui purge depuis bientôt 6 mois, une sanction disciplinaire du conseil national de la presse (CNP). A l’origine, un don de 5 millions fait par le président Alassane Ouattara, à l’UNJCI, à l’occasion de la célébration le 03 Mai 2014 à Abidjan, de la journée mondiale de la liberté de la presse. Cette largesse du chef de l’Etat, confient nos sources, répondait à une démarche effectuée quelques jours plus tôt, dans ce sens, par Mme Habiba Dembélé. Problème, cette dernière ne trouvera pas utile de partager la bonne nouvelle avec ses collaborateurs du comité exécutif, pris pour la plupart, dans, dans la ferveur des festivités. Si bien que le vice-président, Boga Sivori, président du comité d’organisation de la cérémonie, fut obligé de faire avec les 8 millions de Fcfa et les 5 millions de Fcfa offerts respectivement par le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP) et l’Unesco. Bien évidemment, ce jour-là, à la tribune, ce sont ces généreux donateurs qui ont publiquement eu droit aux mots de gratitude des journalistes. Même Habiba Dembélé,- sortie à la dernière minute, du chapeau de la ministre de tutelle pour servir de contre-feu au discours fort critique de Guillaume Gbato, désigné par les organisations professionnelles de journalistes-, se gardera de faire allusion au geste présidentiel, maintenant celui-ci dans la totale discrétion.
Une discrétion qui durera jusqu’à la mi-juillet 2014, où un fonctionnaire du palais présidentiel, bien au fait du dossier interpellera un membre du comité exécutif de l’UNJCI sur le sujet. Il reprochera à ce dernier l’ingratitude de cette organisation qui selon lui n’a pas eu la gentillesse de remercier le chef de l’Etat pour les 5 millions offerts à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Complètement estomaqué par l’information, le journaliste s’ouvrira à d’autres collègues au sein du groupement qui tous, marqueront également leur étonnement.
Contenant difficilement leur soif, les uns et les autres choisissent alors d’attendre la réunion fixée hier par la présidente Habiba Dembélé pour évoquer les questions liées au fonctionnement de l’association. Mais à la dernière minute, la réunion sera reportée sans raison à demain vendredi, à la maison de la presse d’Abidjan-Plateau. Une rencontre qui dit-on, s’annonce électrique vu les sentiments qui animent depuis quelques jours, les uns et es autres. Pour en avoir le cœur net, nous avons joint hier en début de soirée, la présidente intérimaire de l’UNJCI. Elle n’a ni confirmé, ni infirmé l’information, se préoccupant plutôt de savoir ce que nous voulions faire de cette information. Nous lui avons alors rétorqué que c’était pour vérification avant parution d’un article. Il n’en fallait pas davantage pour que Habiba Dembélé se mure derrière ces propos : « Je ne peux pas parler de ce sujet au téléphone. Si vous voulez, venez me voir à la maison de la Télévision parce que je ne peux pas parler à une personne que je ne connais pas ». Nous lui rappelons alors que nous avons décliné en début d’entretien, notre identité de journaliste. « Etes-vous membre du conseil de l’UNJCI pour connaitre de cette affaire?», lance-t-elle, avec une pointe d’énervement dans la voix. « Non, plutôt membre de l’UNJCI », répondons nous. « Moi je ne vous connait pas », coupera-t-elle en conclusion. Un échange qui montre le peu d’assurance de la présentatrice du JT de 20h, qui visiblement, sait plus qu’elle n’en dit sur cette affaire qui pourrait lui monter au nez comme la farine.
Géraldine Diomandé In Aujourd’hui du jeudi 17 juillet 2014