#CIV/ Interdiction des produits éclaircissants : Comment les acteurs contournent ces mesures
La fabrication et la commercialisation des produits cosmétiques éclaircissants contenants plus de 2% d’hydroquinone sont interdites en Côte d’Ivoire depuis le 29 avril 2015. En effet, par souci de régulariser le secteur de la cosmétique et de ‘’sauvegarder la santé publique’’, le gouvernement ivoirien a pris un projet de décret qui porte ‘’ sur la réglementation des produits cosmétiques et des produits d’hygiène cosmétiques’’. Ainsi, les produits cosmétiques éclaircissant notamment ceux dont le seuil de l’hydroquinone est au-delà de 2%, le mercure, les corticoïdes, la vitamine A… qui sont à l’origine du blanchiment de la peau, sont interdits.
Malgré la mise en garde du gouvernement ivoirien, les produits cosmétiques éclaircissants pullulent et sont en vente libre dans les marchés d’Abidjan. Rien n’a changé. De la petite vendeuse du quartier au gros fournisseur, personne ne semble être concerné par ces mesures. « De toutes les façons, rien n’est respecté dans ce pays », nargue K.Séraphin, instituteur de profession. Qui affirme détester les jeunes filles et femmes qui se dépigmentent la peau.
‘’Fabrication’’ et livraison des produits décapants à domicile
La fabrication des produits cosmétiques éclaircissants est un secteur qui génère des revenus. Vu sous cet angle, il est aujourd’hui, le domaine de prédilection de nombreuses personnes qui en ont fait leur gagne-pain. Des domiciles sont ainsi transformés en de véritables ‘’usines’’ où ces personnes s’adonnent à la fabrique de produits cosmétiques éclaircissants. Notamment les savons de toilette, le lait corporel et la pommade. Coiffeuse esthéticienne de profession, Patricia Ouattara est connue pour être une importante ‘’fabricante’’ de produits cosmétiques éclaircissants. « Les produits cosmétiques éclaircissants n’ont pas de secret pour moi. Je sais quel type de produit conseiller à mes clients », révèle-t-elle.
Ces produits sont ensuite empaquetés dans de petits récipients plastiques avant d’être livrés aux domiciles des clients. « Les prix varient de 5 à 15000 FCFA selon le volume du pot utilisé », confie Patricia.
Au regard de tout cela, l’on peut sans se tromper que la tâche du comité national d’évaluation et d’autorisation de commercialisation des produits cosmétiques et d’hygiène corporelle de Côte d’Ivoire sera très difficile d’autant que les fabricants de ces produits disposent de plusieurs moyens pour contourner ces mesures.
En d’autres termes, comment peut-on prétendre à une réglementation de ces produits quand les étiquettes sur lesquelles le taux officiel d’hydroquinone recommandé (2%) sont pipés d’avance? N’est-il pas sage de multiplier les campagnes de sensibilisation sur les dangers de l’utilisation des produits décapants ?Les adeptes des produits éclaircissants doivent prendre conscience des dangers auxquels ils s’exposent en voulant à tout prix se blanchir la peau.
Opportune Bath
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