Charlie Hebdo nous met dans l’embarras.
Vraisemblablement, le dernier numéro de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en date du 07 janvier, constitue une provocation de trop à l’encontre de l’Islam. Après lecture de ce numéro, tout y révèle la volonté manifeste des crayonneurs de brocarder largement les djihadistes islamistes. Il ne serait pas inapproprié de parler d’indécence, ni de démesure dans la provocation qui cache une volonté délibérée des animateurs de Charlie Hebdo de profaner la mémoire du Prophète Mahomet.
Sur l’une des nombreuses vignettes provocatrices, l’on lit : « En 2015, je perds mes dents, en 2022, je fais Ramadan ». Cette pensée est prêtée à l’écrivain Michel Houellebecq, (l’auteur du roman ‘’soumission’’) qui devenait ainsi une victime de la mythique ironie acide des unes de Charlie Hebdo. Plus loin, le journaliste LUZ écrivait : « Supprimez la police quelques jours, et vous verrez que la crainte de Dieu n’empêchera pas grand-chose… » Sans le savoir, il s’adonnait à une prophétie dramatique qui se réalisera le 08 janvier par les attentats de l’hebdomadaire satiriste.
Dans ce numéro de Charlie Hebdo, la vignette qui frise la provocation indécente est celle qui présente un personnage, visiblement, un djihadiste armé d’une kalachnikov, que certains ont vite fait d’assimiler au Prophète Mahomet. L’auteur de ce dessin est Charb, l’emblématique caricaturiste qui fait partie des victimes de ce carnage. Il est écrit sur cette vignette : « Attendez ! On a jusqu’à la fin janvier pour présenter ses vœux ». Si à travers le numéro du 07 janvier, les animateurs de Charlie Hebdo ont rappelé à tous, surtout aux djihadistes que les attentats se font attendre en France, à quelle réaction devrions-nous nous attendre de la part des islamistes qui, sans doute, considéreraient que c’était un défi lancé à l’intelligence du peuple arabe. Les partisans de la liberté sans borne affirment que Charlie Hebdo fait sont travail dans la logique de la liberté d’expression.
Malheureusement pour la France, les Djihadistes ont appliqué la méthode d’un de leurs grands chefs qui aurait dit : « Si votre liberté d’expression n’a pas de limites, vous allez devoir accepter notre liberté d’action ».
En page 10, ce sont les voeux du leader de l’autoproclamé État islamique, Al Baghdadi, que la rédaction de Charlie Hebdo imaginait : « Et surtout la santé ! » Des caricatures à rapprocher des propos militants des terroristes rapportés par les témoins de l’attaque. Déjà menacé par le passé pour avoir publié des caricatures de Mahomet, le journal satirique publiait aussi dans son dernier numéro en kiosque le 7 janvier, sous la plume de Willem, une autre caricature se moquant des décapitations pratiquées par les militants islamistes en Irak : « Les jeunes aiment le djihad. »
La dernière de toutes ces caricatures était, encore, signée Charb : « Scandale, Allah a créé Houellebecq à son image. »
Le monde entier est au chevet de la France. Une cinquantaine de Chefs d’Etat et de gouvernement ont défilé le 11 janvier 2015 devant une foule immense pour dire reprouver le terrorisme sous toutes ses formes. Toutefois, L’indignation et l’exaspération ne doivent pas faire perdre de vue la part de responsabilité de Charlie Hebdo dans le deuil qui frappe L’Humanité. C’est dans cette optique que Richard Malka dit : « l’esprit de Charlie Hebdo, c’est le droit aux blasphèmes ».
Doit-on continuer de tolérer ceux qui profanent la mémoire des autres peuples ?
Ke Williams Roger avec Le Point.fr