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Bruits de bottes par-ci, bruits de bottes par-là : le ras-le-bol des Ivoiriens


Depuis quelques semaines, la mutinerie est devenue le jeu favori de certains militaires. Prétextant des revendications, ces hommes en armes font crépiter les armes automatiques au grand dam des populations qui sont obligées de se terrer chez elles pour certaines et d’autres, de suspendre leurs activités.

Au regard du comportement de ceux- là même qui sont censés  de protéger ces personnes et leurs biens, l’on est en droit de se demander si ce corps de métier noble n’est pas régi par un code d’éthique et de déontologie.

Aussi curieux que cela puisse paraître, ces  hommes qui étaient  considérés comme la grande  muette se sont  transformés en grande bavarde.  Pis, leurs hiérarchies ne maîtrisent rien.

Face à une telle situation, le chef de l’exécutif reste, seul contre tous. D’ailleurs, que peut  le président Alassane Ouattara  si, ceux à qui il a confié  cette tâche sont incapables d’éteindre le feu?

Le constat est que les responsables nommés sur la base de la confiance, ne se font pas respecter. Aucune  compétence ou simple fuite en avant ? Telle est la question que se posent nombre d’observateurs. De fait, divisée depuis 2002, l’armée ivoirienne montre son vrai visage aujourd’hui.

S’il est vrai que la crise était perceptible depuis  des années, force est de reconnaître que les différents chefs d’Etat-major qui se sont succédé ont  fait preuve  de bon sens  pour éviter le chaos entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, dans les  casernes et  dans les rues.

Les différentes forces en présence  se regardaient en chien de faïence, sans pour autant arriver à  l’affrontement, d’autant que la discipline militaire était de mise.

Les nouveaux dirigeants de l’armée, nommés après la grande crise que la Côte d’Ivoire a traversée, ont-ils conscience de la confiance  que le chef suprême de l’armée  a placée en eux ? En tout état de cause, les populations  souffrent.

Que dire des investisseurs qui commençaient à avoir confiance en  la Côte d’Ivoire ? Ceux qui doivent percevoir  les 12 millions FCFA (ils ont déjà perçu 5 millions, restent à leur verser  1 million sur sept mois), sont reconnus comme des éléments n’ayant reçu aucune  formation et  culture militaire.

Il revient aux autres (ceux qui sont militairement formés) de se mettre au-dessus de la mêlée, car l’heure est grave. Au nom de l’éthique et la déontologie qui régissent  ce corps de métier, ainsi que la primauté de la patrie, les insurgés doivent mettre fin à  la souffrance  des populations.

Ils doivent baisser la garde et penser à  la mère-patrie. Chacun des Ivoiriens est interpellé.

Une correspondance de Sériba Koné 

 

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