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[Blolequin] Le leader de la communauté sénégalaise adresse un message aux Ministres Anne Ouloto et Vagondo. Découvrez les motifs de son intervention !


Blolequin, le 08-08-2023 (lepointsur.com) Après plus de 5 années depuis la démolition de sa maison de 4 pièces, évaluée à 20 millions de francs CFA, pour céder la place au commissariat de police de Blolequin, M. Mouhamadou N’Diaye, leader de la communauté sénégalaise, n’a toujours pas reçu de compensation de la part de l’État de Côte d’Ivoire.

Épuisé par des années d’attente en vain depuis 2017, lorsque les travaux de construction du commissariat de police de Blolequin ont débuté sur l’emplacement de sa toute nouvelle maison au quartier Colonel Oulai, le dirigeant de la communauté sénégalaise, confronté à la perte de son bien, adresse désormais une demande urgente aux Ministres Anne Ouloto et Vagondo Diomandé. Il sollicite leur bienveillance afin que son espoir de compensation se concrétise enfin, préservant ainsi sa dignité, celle de sa famille et de la communauté sénégalaise sous sa responsabilité.

Document de transfert de droit signé par le Préfet de Blolequin

L’historique de l’acquisition du lot numéro 121 îlot 19 sis au quartier Colonel de Blolequin par M. Mouhamadou N’Diaye

Face aux difficultés qu’éprouve M. Bia Bé Robert Vincent pour rembourser son prêt de 300 000 francs CFA emprunté à M. Mouhamadou N’Diaye, il prend la décision, le 14 janvier 2014, de lui céder son lot numéro 121 îlot 19 situé à Blolequin, dans le quartier Colonel Oulai. Cette transaction est officialisée par un arrêté préfectoral numéro 04/PBL/SG/DOM daté du 16/01/2014, qui entérine le transfert des droits de propriété (au profit de M. Mouhamadou N’Diaye) sur le lot numéro 121 îlot 19, localisé dans le quartier Colonel Oulai. Cet arrêté est signé par l’ancien Préfet de Blolequin, l’administrateur Kouakou Yao Dinard, qui occupait également la fonction de président de la commission d’attribution et de distribution des lots de terrains urbains.

Le chef de la communauté sénégalaise de Blolequin devant sa résidence de 4 pièces achevée au quartier Colonel Oulai

L’aménagement de cette parcelle obtenue en toute légalité dans le quartier Colonel Oulai de Blolequin par M. Mouhamadou N’Diaye

Établi à Blolequin depuis les années 1986, M. Mouhamadou N’Diaye exerce en tant que marchand de diverses marchandises. Grâce à ses modestes bénéfices issus de nombreuses ventes, parfois réalisées à crédit auprès de grossistes, et parcourant à pied les villages, campements et hameaux du département de Blolequin, il a réussi à mener à bien la construction d’une maison de plain-pied (villa) comprenant 4 pièces et équipée de toutes les commodités modernes. Ce projet, d’une valeur de 20 millions de francs CFA, a été finalisé dès 2016.

Pour bâtir le commissariat de police de Blolequin, la résidence ci-dessus du chef des sénégalaise c a été rasée

La destruction de sa villa pour bâtir le commissariat de police de Blolequin

Son Ilot, idéalement situé en bordure de la route reliant Blolequin à Toulepleu sur la scène internationale, a suscité maintes convoitises de la part des instances administratives. Tout d’abord, elles ont tenté en vain de la céder à une entreprise en vue de la construction d’une station-service, puis ultérieurement, elles ont opté pour l’érection forcée du commissariat de police de Blolequin. Cela s’est produit malgré l’acquisition légale de la parcelle et la résistance du chef Mouhamadou N’Diaye. Ainsi, au cours de l’année 2016, sa modeste demeure récemment construite a été complètement démolie, plongeant l’homme âgé, sa famille et la communauté sénégalaise dans une profonde tristesse qui persiste encore aujourd’hui.

Une vue des travaux de construction du commissariat de police de Blolequin sur les cendres de la résidence du chef de la communauté sénégalaise

L’histoire du site où est construit le commissariat de police de Blolequin

La mise en place du projet de construction du commissariat de police de Blolequin a été orchestrée par le gouvernement de Côte d’Ivoire, sous la supervision du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Cette initiative a entraîné la rénovation d’un édifice public appartenant au ministère de l’Économie et des Finances, anciennement utilisé pour des fonctions de contrôle financier. Dans le but d’agrandir cet édifice rénové et flambant neuf, et d’atteindre une superficie totale de 4000 m², plusieurs terrains ont été requis, y compris celui appartenant à M. Mouhamadou N’Diaye, leader de la communauté sénégalaise installée à Blolequin depuis 1986. Cette appropriation a été réalisée sans leur consentement, malgré les améliorations significatives qu’ils avaient apportées à leurs parcelles respectives. Cette démarche contraste avec la loi foncière ivoirienne instaurée depuis l’époque de Houphouët-Boigny, qui stipule que « la terre appartient à celui qui la met en valeur.

Plan de la résidence du sieur Mouhamadou N’Diaye

Les conditions de vie difficile actuelle du chef de la communauté sénégalaise de Blolequin

Après de nombreuses tentatives infructueuses pour obtenir une compensation, M. Mouhamadou N’Diaye a basculé de son rôle de propriétaire d’une élégante résidence à celui d’occupant illégal d’un logement dans le quartier Commerce, à proximité de la grande mosquée de Blolequin. Actuellement, il vit dans le salon d’un de ses compatriotes, accompagné de sa famille, et est au bord de l’épuisement émotionnel. Tandis que sa femme et ses enfants ont dû regagner le Sénégal récemment, éprouvant un profond sentiment d’humiliation, ils attendent que les autorités administratives compétentes résolvent rapidement la situation difficile de leur chef de famille.

Déchu, M. Mouhamadou N’Diaye, au bord de la dépression, loge dans le salon de l’un des ses compatriotes avec toute sa famille

Le cri de cœur lancé par M. Mouhamadou N’Diaye aux autorités administratives

Après plusieurs tentatives infructueuses visant à obtenir une compensation, le dirigeant de la communauté sénégalaise établi dans le département de Blolequin a organisé une conférence de presse le lundi 7 août 2023. Lors de cet événement, il a fait part de son exaspération face à la situation paradoxale où toutes les autres personnes déplacées des 4000 m² ont été indemnisées, sauf lui. Son objectif était de faire entendre sa frustration et son désir légitime de pouvoir reconstruire un jour une nouvelle demeure.

« Pourquoi cette profonde discrimination persiste-t-elle parmi les victimes sacrifiées du processus de développement durable de la Commune de Blolequin ? » S’est-il demandé, intrigué. Il a ensuite plaidé auprès des Ministres Vagondo Diomandé de l’Intérieur et de la Sécurité ainsi qu’Anne Ouloto de la Fonction Publique, qui est également présidente du Conseil Régional du Cavally, les enjoignant à s’engager personnellement dans ce dossier. Faute de cela, il les a avertis que la responsabilité de sa mort pèserait sur leurs consciences à jamais. Les yeux emplis de larmes et le regard désespéré, il a réitéré ce message, tout en espérant un avenir certainement meilleur.

En 2018, le commissariat de police de Blolequin fut inauguré en présence de hautes personnalités telles que l’inspecteur général Kouyaté Abdoulaye, directeur général de la Police nationale, ainsi que Claude Koffi Kan, secrétaire général de la préfecture. Étaient également présents les sous-préfets de Doké et de Zéaglo, ainsi que diverses autorités politiques et coutumières locales. Cette nouvelle infrastructure, érigée sur une parcelle de 4000 m², comporte un bâtiment principal doté de six bureaux, ainsi qu’un autre édifice destiné à accueillir les plaignants, pourvu de deux salles d’interrogatoire.

Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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