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[Bien-être animal pour les équidés de trait] Les formateurs des agents du MIRAH en formation à Abidjan


Abidjan, 30-01-2023 (lepointsur.com) Les formateurs des agents du ministère des Ressources animales et Halieutiques (MIRAH) sont en ce moment en formation sur les normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), relatives au bien-être animal pour les équidés de trait. Organisée par le MIRAH, par le biais de la direction des services vétérinaires (DSV) en collaboration avec Brooke Afrique de l’ouest (BAO), cette formation vise à contribuer à l’amélioration du bien-être animal des équidés de trait en Côte d’Ivoire.

Se définissant comme étant l’état physique et mental d’un animal en relation avec les conditions dans lesquelles il vit et meurt, le bien-être animal, selon le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), est malheureusement une notion encore méconnue dans la plupart des pays en voie de développement, notamment, dans la Sous-région Ouest Africaine et dans des régions en Afrique Subsaharienne, où certaines espèces animales notamment, les Bovins, les Equins, les Asins, les Camélidés et espèces assimilées jouent un rôle important en milieu rural. Il s’y ajoute la problématique de l’abattage illégal des ânes et le commerce des peaux, qui ne cessent de prendre de l’ampleur à travers le continent.

Aujourd’hui, l’abattage des ânes et l’exportation des peaux représentent une menace réelle sur les moyens d’existence des populations, l’environnement et l’équilibre de la biodiversité due à l’abattage des ânes et l’exportation de leurs peaux. Toutefois, on assiste de plus en plus au développement de structures et organisations qui luttent pour le bienêtre animal au nombre desquels, nous pouvons citer l’ONG Brooke. Brooke est une ONG britannique leader dans le bien-être des équidés de trait (chevaux, ânes et mulets), présente dans quatorze (14) pays en Asie, Afrique, Amérique Centrale et au Moyen-Orient. Depuis plusieurs années, Brooke Afrique de l’Ouest (BAO) travaille à une meilleure intégration des équidés de trait dans les politiques et programmes de développement au Sénégal et dans des pays de la Sous-région.

Notons que le bien-être des équidés de trait n’a jamais été une priorité dans les pays de la Sous-région, quand bien même des efforts sont en train d’être faits au niveau de certains pays pour combler le gap et préserver l’espèce asine.

C’est fort de ce terrible constat et dans le but de soutenir les États pour une meilleure prise en compte des équidés de trait, que le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques, par le biais la Direction des Services Vétérinaires (DSV) de Côte d’Ivoire en collaboration avec le BAO, a initié ce jour une formation sur les normes de l’OIE pour les équidés de trait à l’endroit des formateurs des agents des Services vétérinaires de Côte d’Ivoire.

Prévu de se tenir sur 3 jours, le présent atelier « va permettre de former les formateurs des agents des Services vétérinaires de Côte d’Ivoire sur la maîtrise des normes de l’OMSA relatives au bien-être-animal des équidés de trait ; de former les formateurs des agents des Services vétérinaires sur l’évaluation du bien-être-animal des équidés de trait ; de doter les agents des Services vétérinaires de compétences pour l’implantation des normes sur les équidés de trait en Côte d’Ivoire ; et enfin de doter les participants en ressources techniques sur le bien-être des équidés de trait », a déclaré le directeur des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire, Dr Kallo Vessaly, lors de la cérémonie d’ouverture.

Dr Kallo Vessaly, directeur des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire

Selon lui en effet, à l’issue des travaux, les formateurs des agents des Services vétérinaires de Côte d’Ivoire doivent maîtriser les normes OIE et seront instruits sur l’évaluation du bien-être-animal des équidés de trait. Ils seront également dotés de compétences nécessaires à une future implantation des normes sur les équidés de trait en Côte d’Ivoire. En outre, à l’issue des travaux, les participants auront à leur disposition des ressources techniques sur le bien-être des équidés de trait.

Prenant la parole, le directeur régional de l’ONG Brooke Afrique de l’ouest, Emmanuel Bouré Saar a tout d’abord salué le partenariat exemplaire entre sa structure et la direction des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire. Il a aussi expliqué le choix d’initier une formation sur le bien-être des équidés de trait.

« Nous avons initié cette formation sur le bien-être des équidés de trait parce que tout d’abord les équidés de trait sont le focus de l’ONG Brooke qui, est une organisation qui s’occupe du bien-être animale mais plus spécifiquement des équidés, et cela est lié au fait qu’on dit souvent dans notre jargon que ce sont des animaux invisibles, parce que justement les communautés qui en sont les propriétaires n’en prennent pas bien soin. Aussi, il faut dire que le gouvernement ne les mets pas dans les politiques de développement, dans les stratégies d’élevage. Il était alors important pour nous de les ramener à l’ordre du jour parce que ce sont des animaux qui, économiquement, ont un impact significatif sur les communautés qui en sont les propriétaires mais également sur l’économie nationale », a expliqué le directeur régional de l’ONG Brooke Afrique de l’ouest, Emmanuel Bouré Saar.

Dr Fadiga Haïda, conseillère technique du ministre des Ressources animales et Halieutiques, procédant à l’ouverture solennelle des travaux de cette formation a, au nom du ministre Sidi Tiémoko Touré, félicité tous les participants, venus des 4 coins du pays, pour leur mobilisation exceptionnelle qui traduit, selon elle, l’intérêt qu’ils accordent au bien-être des animaux. Elle a aussi indiqué que les animaux participent à la vie quotidienne de nombreuses communautés en jouant un rôle crucial dans le travail des terres agricoles, le transport des marchandises, de l’eau propre et des personnes afin de générer un revenu vital pour la subsistance, l’alimentation, la scolarisation, les soins de santé des populations rurales. Ainsi, elles contribuent fortement à lutter contre la pauvreté dans ces zones. « Conserver donc la santé et le bien-être de ces animaux se révèle crucial pour la vie de nombreuses populations de par le monde », a-t-elle martelé.

Dr Fadiga Haïda, conseillère technique du ministre des Ressources animales et Halieutiques

Poursuivant son intervention, Dr Fadiga Haïda a révélé que c’est pour assurer le bien- être des animaux et être en conformité avec les normes internationale que l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), a adopté la loi portant Code de la Santé publique vétérinaire, à travers son Livre III sur le bien-être animal et ses textes d’application. « Ces dispositifs législatifs et règlementaires viennent non seulement corriger ces actions malveillantes mais également contribuer à la mise en œuvre de la stratégie mondiale mise en place par l’OMSA en faveur du bien-être animal dont l’objectif à atteindre est un monde où le bien-être des animaux est respecté, promu et renforcé, parallèlement à une amélioration croissante de la santé animale, du bien-être de l’homme, du développement socio-économique et de la durabilité environnementale », a dit la représentante du ministre des Ressources Animales et Halieutiques. Non sans féliciter les initiatives prises par l’ONG BROOKE qui travaille à une meilleure intégration des équidés de trait dans les politiques et programmes de développement dans des pays de la Sous-région.

Débuté ce lundi 30 janvier 2023, au centre antirabique d’Abidjan-Cocody, cet atelier de formation va s’achever le mercredi 1er février 2023, au centre équestre Saint Michel, situé dans la commune de Koumassi. Et, il se veut être un cadre d’échange visant une meilleure compréhension et appropriation des normes de l’OMSA relatifs au bien-être des équidés de trait et la règlementation sur le bien-être animal du Code de Santé Publique Vétérinaire par les Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire, les acteurs clés du monde de l’élevage et les opérateurs économiques du domaine.

Georges K.

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