[Audience de Guillaume Soro du 28 avril prochain/Le collectif des avocats de l’ex-Pan réagit] ‹‹Il s’agit d’une tentative d’exécution politique, en la forme d’une mascarade judiciaire››
Abidjan, 26-04-2020 (lepointsur.com) Informé récemment que leur mandant, Guillaume Soro, sera jugé et condamné par la justice ivoirienne le mardi 28 avril prochain, le collectif des avocats du député de Ferké, a dénoncé, ce dimanche 26 avril 2020, une mascarade judiciaire.
Pour le collectif, cette audience correctionnelle ne devrait normalement pas avoir lieu dans la mesure où le ministre de la Justice a commandé, le 18 mars 2020, le report de l’ensemble des audiences à raison des dangers liés au COVID-19.
Dans un communiqué signé du nom de maitre Affoussatta Bamba, ce dimanche 26 avril, le collectif des avocats de Guillaume Soro, a indiqué ce forme de procès s’agit d’une tentative d’exécution politique, en la forme d’une mascarade judiciaire.
Selon la porte-parole de ce Collectif, cette procédure, instruite d’abord par le doyen des juges d’instruction, Coulibaly Ousmane Victor, puis par le conseiller, désigné par la Cour de Cassation, Koné Kalilou, présente une singulière célérité dans son audiencement.
Pour elle, l’unique objectif de cette audience précipitée vise à rendre inéligible M. Guillaume Kigbafori Soro, président du parti Générations de peuples solidaires (GPS), dans le cadre d’un jugement prévu à être rendu en catimini, à huis clos, en violation de toutes les règles de droit et de procédure, sans qu’il ne soit tenu compte des exigences sanitaires, et au prétexte d’accusations fantasques, calomnieuses, et, du reste, vivement contestées.
Le Collectif des Avocats du candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain demande aussi, à travers le même communiqué, aux magistrats impliqués dans la procédure de respecter la décision rendue le 22 avril 2020 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples en reportant cette audience afin de déférer aux prescriptions qui y sont contenues, et somme l’État de Côte d’Ivoire de faire respecter son engagement afin d’éviter que sa responsabilité ne soit engagée.
Selon les avocats du député de Ferké, la tenue de ce procès aurait pour effet de méconnaître la décision de la Cour d’Arusha, qui a exigé le statu quo ante, c’est-à-dire le gel des procédures pénales en cours et des mesures coercitives (mandat d’arrêt et de dépôt), dans l’attente qu’elle rende sa décision au fond, sur l’inconventionalité des procédures pénales engagées depuis le 23 décembre 2019 contre le Président Guillaume Kigbafori Soro et ses proches.
‹‹Dans l’hypothèse où l’État de Côte d’Ivoire ne respecterait pas ses engagements internationaux, et notamment au titre de l’article 27(2) du Protocole relatif à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, comme le laisse sous-entendre les propos tenus par le porte-parole du Gouvernement indiquant que ‘’les procédures internes se poursuivent’’ au mépris de l’indépendance de la justice, le maintien de l’audience du 28 avril, en est non seulement une preuve de la collusion de l’exécutif et du judicaire mais, également contrevient violemment aux prescriptions de l’ordonnance du 22 avril 2020 et des droits fondamentaux du Président Guillaume Kigbafori Soro››, précise le communiqué.
Profitant de l’occasion, le Collectif a saisi, une fois de plus, et autant de fois que nécessaire, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, selon la procédure d’urgence, pour faire censurer toutes les décisions inconventionnelles qui résulteraient de cette audience, et engager toutes autres procédures internationales, aux fins de voir infliger des sanctions ciblées contre le ou les individus, en ce, y compris les magistrats, qui auront diligenté, organisé, ou collaboré à la tenue de cette audience.
Médard KOFFI