Atteinte à la liberté de presse, tentative d’arrestation et d’enlèvement : Les hommes de Kader Coulibaly (ACCT) aux trousses du DP de Dernière Heure infos
lepointsur.com (Abidjan, le 5-2-2015) Suite à un article publié dans Dernière heure infos qui dénonce la gestion humaine et financière du directeur de l’ACCT, Kader Coulibaly. Gestion qui a occasionné la levée de bouclier de la Banque mondiale contre Alassane Ouattara, des hommes de main du Trésorier payeur général veulent attenter à la vie de Jules Bossiehi après n’avoir pas pu le faire arrêter. De quoi s’agit-il ?
Il y a quelques temps, le journal d’investigation Dernière heure infos publiait dans l’une de ses parutions, des informations selon lesquelles, il était dénoncé une gestion de l’Agence centrale de la comptabilité et du Trésor, Acct, qui a poussé les institutions financières à tirer à boulet rouge sur le pouvoir Ouattara. Révélant que le Chef de l’Etat n’était pas du tout content et qu’il entendait prendre des décisions idoines, le journal a été l’objet de plainte aux dires des agents de la brigade de recherche du patron de l’Acct.
Deux convocations ont été émises à l’effet d’entendre le journaliste signataire et le directeur de publication. Le Dp y a répondu, étant le responsable légal, le mardi 03 février 2015. Malheureusement, le rendez-vous de la convocation prévue le 2 février ayant été reportée par la faute de l’Adjudant en charge du dossier. De cette audition, le Dp à sa sortie dira ceci : « Je sors de la Brigade de recherche où j’ai été entendu de 9h37 à 12h04 par 3 adjudants (dont je tais les noms pour le fait qu’ils y sont obligés) pour un seul dossier suite à un sois transmis du Procureur de la République.
Après avoir répondu aux différentes questions qu’ils ont eu la latitude de me poser, on m’a demandé de rentrer et que compte rendu sera fait au patron qui attend depuis la suite du dossier. Cependant j’ai eu le temps (œil de journaliste oblige) de découvrir qu’il s’agit d’une plainte (PV N° 117 du 30/01/15) du Ministère Public contre Dernière Heure Infos, journal dont je suis le DP. Je vous laisse interpréter Ministère public. Plus grave, 20 mn après mon départ, je suis rappelé sur mon portable par l’adjudant ayant en charge le dossier qui me demande de revenir urgemment car il avait oublié un petit détail.
Etant pris par un contretemps, je lui explique que je pars à une levée de corps d’une personne qui m’est très liée mais ce dernier me fait savoir de revenir d’abord (bizarre, bizarre). Au 2eme coup de fil, à la question de savoir de quoi il s’agissait, le second adjudant prend le téléphone et me dit qu’il ne veut pas avoir de problème et qu’il me prie beaucoup (c’est son mot) de revenir. Je réponds que je suis occupé. Celui-là même qui a le dossier me rappelle encore pour me supplier de venir.
Depuis quand la gendarmerie demande pardon si l’affaire n’est pas bizarre. Pis, aux environs de 19h dans la soirée du même 3 février 2015, mon Directeur général qui m’avait accompagné est encore appelé par l’Adjudant qui lui demande de tout faire pour me faire venir. Mon Dg lui demande alors de prendre attache avec moi car ne comprenant plus cet acharnement. Aussi, mon Dg me demandera de rentrer en contact téléphonique avec l’agent de sorte à en savoir davantage et éviter qu’on dise que je n’ai pas respecté l’autorité. Je prends donc contact avec l’Adjudant chef, qui plaide auprès de moi m’invitant à me présenter à ses bureaux hier mercredi entre midi et deux qui sont des heures où tout est calme et au cours desquelles on pourra finir avec le détail en question, puis après partager un repas ensemble.
A la question de savoir en quoi consiste ce petit détail, celui-ci me répondra de venir seulement. Pourquoi cette insistance ? Si l’homme a oublié un détail comme il voudrait bien me le faire croire, est-ce de ma faute quand je sais ce dernier est venu à préciser qu’il n’était pas satisfait de la première audition faite par ses collaborateurs et qu’il a même mentionné dans son carnet d’audition, je suis bien curieux de savoir avant d’ouvrir une nouvelle audition avec moi. On ne rentre pas deux fois à l’hôtel après y être allé avec une femme comme me l’a enseigné un aîné. Pourquoi avoir attendu de rendre compte avant de me rappeler ? Et à qui compte rendu a été fait réellement ? Il y a assez de doutes et en ces temps d’enlèvements faits par des hommes en tenue et armes, j’ai préféré ne pas y retourner ».
A quelles fins l’invite-t-on à se représenter à des heures où il n’y a pas de monde et vouloir partager un repas avec lui ? Ne sera-t-il pas victime d’une arrestation voire, un enlèvement ou un empoisonnement au cours de ce fameux repas ? Tout porte à faire toutes les supputations possibles, vu l’acharnement avec lequel il lui est demandé de revenir, pour dit-on, un petit détail ?
Mais si ce détail est petit, c’est qu’il ne peut influer sur l’instruction, pourquoi donc s’y bloquer ? Pourquoi parle-t-on de plainte du Ministère Public là où les agents assermentés disent qu’il s’agit d’une plainte de ceux qui ont été cités dans l’article en l’occurrence Kader Coulibaly, Adama Koné. Ces deux personnes représentent-elles l’Etat de Côte d’Ivoire?
Si cela n’est pas le cas et qu’il s’agit d’une auto saisine du Procureur de la République, l’on espère qu’il ne va pas s’arrêter à ce cas et que tous les journalistes seront convoqués pour avoir dénoncé une quelconque gestion. Vu que chaque jour le Président Alassane Ouattara, le Premier-ministre et des patrons d’institutions républicaines voient leur gestion critiquée et dénoncée.
Une thèse à laquelle il est difficile de croire, même si le Procureur de la République a signé le sois-transmis mandant la brigade de recherche avec la mention ‘’Prière nous rendre compte pour instruction judiciaire’’ et daté du 8 janvier 2015. En attendant l’aboutissement de cette autre affaire qui n’est pas loin du scandale Charlie, il est à craindre pour la vie de notre journaliste et Directeur de Publication et pour la liberté de la presse en terre d’Eburnie sous Alassane Ouattara.
Abdoul Kader Soumahoro
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