Attaques contre le PAN : Pourquoi il faut arrêter de diaboliser Guillaume Soro #écoutestéléphoniques
Abidjan, 18-11-15 (lepointsur.com)-Depuis quelques jours, le Président du parlement ivoirien est devenu la cible de diverses personnes qui agissent dans l’ombre. Il est accusé de tous les péchés d’Israël. La dernière en date est un enregistrement téléphonique entre lui et le général Djibril Bassolé, un proche du président burkinabé déchu Blaise Compaoré. Un enregistrement dont l’authenticité n’a pas encore été prouvée.
Après un peu plus d’une semaine de mutisme, le PAN a fait une sortie très médiatisée en date du mardi 17 novembre 2015 pour rétablir la vérité des faits. Selon Guillaume Kigbafory Soro, il s’agit d’un complot savamment monté par certaines personnes qui souhaiteraient écourter sa marche politique qui connaît une véritable ascension depuis qu’il a intégré le gouvernement ivoirien au sortir de l’accord politique de Linas-Marcoussis, sensé trouver une solution à la crise politico-militaire éclatée en septembre 2002. Avant lui, son Conseiller spécial en communication, s’était aussi élevé contre ce grossier montage.
Guillaume Soro ou le parcours exceptionnel d’un syndicaliste éclairé
Guillaume Kigbafori Soro est né le 8 mai 1972 à Kofiplé, bourgade située dans la sous-préfecture de Diawala, dans le département de Ferkessédougou. Homme politique, Guillaume Soro devient Premier-ministre de 2007 à 2012 conformément à l’accord politique de Ouagadougou. Originaire du Nord de la Côte d’Ivoire, il est de religion catholique. Père de 4 enfants, il est le compagnon de Sylvie Tagro qui partage sa vie depuis ses années de lutte estudiantine. Très engagé politiquement, il assure la direction de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) de 1995 à 1998.
Titulaire d’un diplôme universitaire en sciences politiques, obtenu en France après une licence en anglais à l’université de Cocody. Surnommé, le Che ou encore Bogotha au cours de ses années de lutte estudiantine, l’actuel pensionnaire du parlement ivoirien est un syndicaliste chevronné qui fait partie des exceptions de ce syndicat estudiantin qui a fait une irruption à tout le moins remarquable sur la scène politique en 1990, pour l’amélioration des conditions d’étude de ses camarades étudiants.
De son entrée dans ce mouvement estudiantin, jusqu’à sa sortie, Guillaume Soro est resté égal à lui-même par sa constance et par sa conduite de l’action syndicale dans un contexte sociopolitique antithétique. Il fallait vraiment s’appeler Guillaume Soro Kigbafori pour avoir un tel engagement, guider cette lutte, revendiquer les droits et réussir un tel pari. Joignant agilité, assurance, dévouement et lucidité politique, le natif de Kofiplé est resté constant dans la conduite de la lutte syndicale. Et aujourd’hui, c’est une évidence de le dire, son nom est à jamais marqué dans la calcite de l’histoire du syndicalisme en Côte d’Ivoire. Lui qui a connu plusieurs arrestations et séjours à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), à la Direction de la surveillance du territoire (DST), à l’Ecole Nationale de Police, à la Brigade de Recherche, etc. Malgré tout, il n’a pas failli à sa mission.
Guillaume Soro ou le don de soi
Guillaume Soro a échappé à six épreuves d’assassinat. Les deux plus remarquables sont automatiquement le guet-apens dans lequel il est tombé dans l’enceinte de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) le 27 juin 2003, ainsi que l’attentat du 29 juin 2007 contre le Fokker 100 qui le transporte. A la RTI, sous le prétexte de l’inviter à faire une visite des locaux, la Direction Générale d’alors le fait assiéger à l’infirmerie de la maison de la Télévision par des centaines de jeunes patriotes armés. Ils s’apprêtaient à incendier le bâtiment avec lui, quand il en est extrait de justesse. Le vendredi 29 juin 2007, Soro échappe à un attentat à la roquette lors de l’atterrissage de l’avion dans lequel il était lors d’une visite à Bouaké. Quatre membres de son équipage sont décédés et plusieurs d’autres sont grièvement blessés.
Des attaques sans fondement
L’acharnement sur le N°2 ivoirien trouve tout son fondement dans la volonté manifeste de nuire à l’Etat de Côte d’Ivoire. Bien entendu, devant l’échec de tous les coups portés contre l’Etat de Côte d’Ivoire depuis la première investiture du Président Alassane Ouattara, tous ceux qui en voulaient à son pouvoir ont dû peaufiner des stratégies qui encore malheureusement, se sont soldés par des revers sans précédent. En témoignent le boycott de la récente élection qui n’a eu qu’un effet de feu de paille. De guerre lasse, les ennemis du pouvoir Ouattara ont fini par monter ce grossier complot d’écoute pour fragiliser le pouvoir d’Abidjan. Là encore, ils s’y sont mépris de Guillaume Soro et Djibril Bassolé pour sa légendaire discrétion. Résultat, ils ont servi un pétard mouillé au monde entier. Plutôt que d’avouer leur échec, les détracteurs servent un honteux mensonge aux populations. Faisant croire que le PAN serait ardemment convoqué par la justice française. Fort heureusement, la sortie du Président de l’Assemblée Nationale dans les médias a laissé les colporteurs de mensonges dans leurs petits souliers. Et pourtant, le bon sens aurait voulu qu’ils récidivent en apportant au moins les preuves de l’existence de la convocation d’un quelconque parquet. Que nenni ! Ils se sont emmurés dans un silence qui finit par donner raison au PAN Guillaume Kigbafory Soro.
Ephraïm Aboubacar
Encadré
Le Pan rabat le caquet à ses détracteurs
Il a fallu attendre 10 jours de mutisme pour que le principal mis en cause dans le présumé échange téléphonique entre le général burkinabé Djibrill Bassolé et le président de l’assemblée nationale ivoirienne, au plus fort du putsch manqué au Burkina ne sorte de sa réserve. Soro Kigbafory Guillaume, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est lâché mardi, dans un entretien accordé à un confrère au sortir d’une série d’audiences accordées à des populations ivoiriennes. Retour sur une affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Ça y est. Le président du parlement ivoirien s’est enfin prononcé sur les attaques, dont il a été l’objet ces dernières semaines. Comme, à son habitude, dans un langage où, l’ironie le dispute à des vérités à peine crues et voilées, Soro Guillaume affichait une sérénité dont lui seul a le secret. Invité par un confrère de la chaine nationale ivoirienne(RTI) à se prononcer sur les présumés écoutes téléphoniques entre lui et le général burkinabé Djibrill Bassolé au plus fort de la tentative du coup d’Etat avorté du Général Diendéré, le numéro deux du régime ivoirien a été on ne peut plus clair.
« Il s’agit de semer la division dans notre camp ; (…) ceux qui sont à la base de cette affaire, ceux-là, forcément déchanteront », a t-il déclaré mardi à Abidjan, au terme d’une série d’audiences qu’il accordait à des populations de l’Agneby-Tiassa. Toujours dénonçant, ce qu’il considère comme une cabale à son encontre, l’ex-leader estudiantin a souligné, « vous savez, je ne voulais pas aborder ce sujet, mais comme vous êtes là, je vais dire un mot. Je pense qu’en politique, tous les coups bas ne devaient pas être permis.
A ce jour, nous avons pu retracer avec exactitude le lieu, les commanditaires et les apprentis sorciers qui ont joué à ce jeu dangereux. Mais, je veux dire aussi que nous savons que c’est parti de quelque part, des Etats-Unis. Nous savons aussi très bien que l’objectif était de semer la division dans notre camp », a t-il renchéri, non sans indiquer « Je refuse de jouer le jeu de la division. Ce complot ou cette cabale n’a rien à voir avec le RHDP ni le RDR. Ce complot n’a rien à voir avec nos proches. Nous savons ceux qui sont à la base de cette affaire. Mais pour l’heure, mon avocat est plus qualifié pour vous donner plus de détails sur cette affaire. »
Saisissant cette opportunité, le PAN s’est prononcé sur une éventuelle convocation de la justice française dans l’affaire qui l’oppose à Michel Gbagbo. Une présumée convocation, dont certains tabloïds, proches de l’opposition politique ivoirienne en ont fait leur choux gras depuis quelque temps. « J’ai lu dans la presse qu’effectivement un juge en France me convoquait. (…) Pour le moment, je n’ai reçu aucune convocation. Comment répondre à une convocation qui ne vous a jamais été adressée ? » A interrogé et ironisé Guillaume Soro.
Avant d’ajouter « J’ai appelé le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la justice pour savoir, s’il y avait une commission rogatoire internationale parlant de l’affaire. Je n’en ai pas eu connaissance (…) Au demeurant, il existe un accord de coopération judiciaire entre la Côte d’Ivoire et la France. Alors, je ne comprends pas l’origine de toutes ses informations dans une certaine presse », s’est-il une fois de plus interrogé. Au regard de tout ce qui précède, qui d’autre, autre que la personnalité de Soro Guillaume était-il indiqué pour apporter des éléments de réponses à ce qui est convenu d’appeler désormais, « l’affaire des écoutes téléphones » ?
En tout état de cause, en attendant, l’authentification, comme annoncé par certaines sources proches des autorités burkinabés de la bande sonore, l’on peut affirmer que le président du parlement ivoirien a rabattu le caquet à tous ses détracteurs, par la pertinence de sa sortie et des interrogations qu’elle suscite.
EKB
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