Lors d’un échange houleux, Jean-Marie Kouassi a dignement répondu aux propos méprisants d’Isabelle Vovor, défendant la jeunesse ivoirienne issue des quartiers populaires face aux préjugés et au dénigrement social. Retour sur un clash révélateur.

Abidjan, le 5 novembre 2025 (lepointsur.com) – La scène aurait pu tourner à la polémique vaine. Elle a finalement révélé, au-delà d’un simple clash médiatique, le profond malaise entourant la perception des jeunes issus des classes populaires dans l’espace public ivoirien.

Lors d’un échange télévisé, la chroniqueuse Isabelle Vovor a ouvertement tourné en dérision le jeune acteur politique Jean-Marie Kouassi, le qualifiant quasi de « guignol politique » et questionnant sa légitimité à représenter la jeunesse ivoirienne. Une attaque frontale, teintée de condescendance, qui a immédiatement choqué une large partie de l’opinion.

« Depuis que vous êtes arrivé, je pouffe un peu de rire (…) presque une sorte de guignol politique », a-t-elle lancé, insinuant que Kouassi ne recherchait que de la notoriété.

Une critique dure, personnelle et inutilement méprisante, plus proche de la moquerie que du débat d’idées.

Un plaidoyer puissant pour la jeunesse oubliée

Loin de se laisser intimider, Jean-Marie Kouassi a répondu avec calme, lucidité et une dignité qui force le respect. Il a replacé la discussion sur un terrain essentiel : celui de l’égalité des chances et du jugement social.

« Peut-être que parce que je suis né à Abobo, ma parole n’a pas la valeur que vous attendez (…) Si j’étais le fils d’un grand nom, on me regarderait autrement. »

Son propos touche juste. En Côte d’Ivoire, comme ailleurs, la crédibilité dans le débat public semble encore tributaire de l’origine sociale, du réseau familial ou de la fortune personnelle. À ceux qui pensent que la jeunesse populaire doit rester silencieuse faute de moyens, il oppose l’ambition, la détermination et le mérite.

« On m’a quasiment dit que parce que je viens d’Abobo et que je n’ai pas 50 millions, je dois me taire. »

Un rappel brutal des barrières invisibles que de nombreux jeunes subissent.

Le vrai débat : mépris social ou exigence démocratique ?

En ramenant la conversation à la question des origines, une réalité que beaucoup vivent, Jean-Marie Kouassi a transformé un moment de mépris en plaidoyer.

Son intervention met en lumière ce que nombre de jeunes dénoncent : l’idée persistante qu’il faut « être fils de » pour exister politiquement.

L’argument d’Isabelle Vovor, selon lequel elle aussi viendrait d’Abobo, ne suffit pas à effacer la charge de mépris initiale. Car ce qui a choqué n’est pas l’exigence envers la jeunesse, mais le ton humiliant et dégradant.

La jeunesse mérite respect, pas condescendance

À travers cet échange, Jean-Marie Kouassi a incarné une génération qui refuse :

● d’être disqualifiée parce qu’elle n’est pas issue d’un nom prestigieux

● d’être vue comme une source de buzz et non de propositions

● d’être renvoyée à ses origines au lieu de ses idées

Face à l’attaque, il n’a pas riposté par l’insulte. Il a posé une question à la société : la jeunesse mérite-t-elle d’être jugée sur son potentiel ou son pedigree ?

Dans ce duel verbal, le jeune acteur politique sort grandi, non pour ses mots, mais pour sa posture.

Médard K.

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