Attaque du Fokker 100/ Guillaume Soro: “Nous avons pardonné, mais nous n’oublions pas” #CIV
Demain ce sera le 29 juin, une date qui a uni ou scellé à jamais le destin de certains de mes compagnons de lutte.
En effet, le 29 juin 2007, des tirs de roquettes sur le Fokker 100 dans lequel je me trouvais, ont failli nous emporter tous “ad patrès”.
Le destin en a décidé autrement, malheureusement pour eux et heureusement pour nous. Certains d’entre nous, hélas, sont morts. Mes compagnons d’infortune survivants et moi, avons pris l’habitude de commémorer cette date fatidique. A ceux qui pensent que nous remuons le couteau dans la plaie, je réponds qu’une telle ignominie ne s’oublie pas. Mieux, ce devoir de mémoire est l’occasion pour nous de magnifier le PARDON.
Car nous avons pardonné dès les premiers instants. Mais nous avons l’obligation de ne point oublier les victimes gratuites et leurs familles.
Le 29 juin devient alors un jour de solidarité. Un jour d’appel à la paix. Quand les USA se souviennent des attentats du World Trade Center ce n’est pas pour faire l’apologie de la violence. Bien au contraire! C’est pour la haïr et la bannir.
En commémorant cette date, nous ne voulons narguer personne! Est-ce même nécessaire? Nous voulons juste, entre rescapés, cultiver la solidarité. Nous voulons juste entre rescapés cultiver la solidarité. Est ce bien ou mal? Cette année, retenu de façon imprévue en Europe pour une mission
que je dois effectuer dans le cadre de la Francophonie à Berne en Suisse, je ne serai pas avec mes compagnons pour ce devoir de mémoire utile.
Mais, même de loin, je ressens l’émotion et je demeure solidaire des familles de mes collaborateurs disparus.
Quant aux rescapés, je dis courage. Vous êtes des miraculés. Que Dieu cicatrise vos blessures et vos meurtrissures. La vie vous ouvre ses bras.
Merci à toutes et à tous. A bientôt à bord du FOKKER 100 – La mort au bout de la piste
Soro Guillaume Kigbafori