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Après la proposition indécente des Rois et chefs traditionnels/ Que va décider le chef de l’Etat Alassane Ouattara ?


Abidjan-09-06-16 (lepointsur.com)- Dans la dynamique des consultations initiées et entamées par le président de la République Alassane Ouattara avec l’opposition politique, la société civile, les chefs, rois et guides religieux…, le porte-parole des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire , sa majesté nanan Amon Tanoé Désiré et ses pairs ont fait une proposition indécente au chef de l’Etat au sortir d’une rencontre avec Alassane Ouattara le 08 juin 2016, celle de briguer, si besoin en était un 3e mandat présidentiel.

Les rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire seraient-ils instrumentalisés par le pouvoir Alassane Ouattara ? Telle est la question que se pose nombre d’observateurs après la sortie, à tout le moins surprenante des Rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire au sortir des échanges avec le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara  le 08 juin 2016.Invités pour échanger avec président  Alassane Ouattara  sur la proposition d’un nouveau projet de Constitution pour la 3e République de Côte d’Ivoire, les chefs traditionnels et rois de Côte d’Ivoire, n’ont trouvé mieux que de militer pour un 3e mandat en faveur de ce dernier.

A la fin de la rencontre, le président Alassane Ouattra a posé pour la prospérité avec ses hôtes. Ph. Dr

A la fin de la rencontre, le président Alassane Ouattra a posé pour la prospérité avec ses hôtes. Ph. Dr

Cela, à la surprise générale de tous les observateurs qui s’expliquent difficilement cette sortie des garants des us et coutumes de Côte d’Ivoire. Autre surprise et non des moindres, le mutisme des hommes de Dieu, conviés également à ces consultations sur l’avenir du pays. N’est-ce pas curieux qu’au moment, où tous les Africains sont unanimes pour reconnaître que, l’une des raisons des dictatures sur le continent résulte de ce que  les présidents en fonction s’éternisent  au pouvoir, les chefs traditionnels de Côte d’Ivoire puissent sortir une telle énormité ?

Si l’on peut comprendre que le porte-parole des rois et chefs traditionnels avance « S’agissant des conditions d’éligibilité, nous avons pensé qu’il fallait les simplifier pour la paix et mettre en avant la nationalité (pour) permettre à tout Ivoirien de naissance de pouvoir briguer la magistrature suprême”, l’on est en revanche choqué d’entendre ces derniers souhaiter  « l’âge soit ramené de 40 à 35 ans et couplé avec la possibilité pour tout candidat, après deux mandats de briguer un autre”. En attendant, « le courrier » des guides religieux attendu dans les prochains jours, l’on peut avancer que le projet d’élaboration d’une nouvelle constitution qui sera soumis à référendum n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets.

Ouattara va-t-il renier ses propres propos ?

En attendant la fin des consultations avec les différentes composantes de la société ivoirienne(partis d’opposition, partis politiques RHDP, société civile, jeunesse, chefs traditionnels et guides religieux), ainsi que le rapport du comité d’experts mis en place, tous les regards sont tournés vers Alassane Ouattara, le président de la République de Côte d’Ivoire, celui-là même qui, à quelques jours du scrutin présidentiel de 2015 avait rejeté l’idée d’un troisième mandat, ajoutant même que ce n’était pas évident qu’il mène à terme le mandat en cours.

Ado« Soyez tranquille. Si j’avais pu régler ce que j’avais à faire en un mandat, je n’aurais pas fait un second. Qu’est-ce que cela m’apporte ? Rien que de la fatigue. Je suis heureux parce que j’apporte une contribution à mon pays. La clause sur le quinquennat renouvelable une fois ne sera pas modifiée. J’aurais 78 ans en 2020, ça ne me vient même pas à l’esprit et même si on me le demandait, je ne le ferais pas. J’avais un cabinet de conseil qui me rapportait beaucoup d’argent, que j’ai dissous pour ne pas avoir de conflit d’intérêt.

 Je voudrais reprendre cette activité et je peux vous dire que je n’exclus pas de ne pas finir mon deuxième mandat. Si après trois ou quatre ans, ça va bien, pourquoi ne pas demander à un vice-président de prendre les choses en main ? J’ai vu que partout où il y a des postes de vice-président, cela a bien marché. Au Ghana et au Nigeria, quand le président est décédé, cela a bien marché. En Afrique du Sud, quand Thabo Mbeki a été évincé, c’est le vice-président qui a pris le relais. Je voudrais m’inspirer des meilleures pratiques et m’assurer qu’une fois que nous passons à une autre génération, les choses continueront de bien se passer. »

 Ces propos du président Alassane Ouattara dans les colonnes du journal « Le Monde » traduisent éloquemment son ambition, même si cela lui était demandé de briguer un 3e mandat. Que va faire Alassane Ouattara après la sortie de Tanoe et des chefs et rois de Côte d’Ivoire. Le président va-t-il tenir parole ou renier ses propres propos ? Attendons de voir.

EKB

 

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