lepointsur.com (Abidjan, le 23-6-2015) Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la sécurité Hamed Bakayoko a reçu, à son cabinet sis au Plateau, une délégation de la CNC (Coalition Nationale pour le Changement) lundi 22 juin 2015. Il s’agit de Mamadou Koulibaly, Akoun Laurent, Kouadio Konan Bertin, Kabran Brou et Bah Enoc. Au cours de l’audience, les opposants au pouvoir ont témoigné leur reconnaissance au ministre Hamed Bakayoko deux jours après le succès de leur meeting du samedi 20 juin 2015 à la place Ficgayo de Yopougon.

L’opposition choisit la voix de la négociation

Des militants de l’opposition écoutant religieusement leurs leaders à la place Ficgayo. (Ph: Dr)

« Le meeting que nous avons organisé, samedi, aurait été difficilement réalisable s’il n’était pas intervenu pour faciliter les choses avec les autorités responsables de la place », a reconnu Mamadou Koulibaly qui s’est prononcé au nom des autres membres. Mieux, le président de Lider (Liberté et démocratie pour la République) a rappelé que « ses hommes étaient sur le terrain pour sécuriser nos militants qui sont venus nombreux. Et cela nous a permis d’avoir un rassemblement sans dégât, sans casse, sans mort d’hommes ».

A la lecture d’une telle déclaration, il ressort clairement que l’opposition réunie au sein de la CNC a parfaitement réussi son meeting qui jetait ainsi les bases d’une véritable opposition au pouvoir Ouattara. Toutefois, force est de reconnaître la sagesse des leaders de ce groupement politique qui se sont engagés pour que leur meeting du samedi 20 juin dernier soit une réussite.

En effet, refusant de s’installer dans une sorte de défiance vis-à-vis des autorités, les leaders de la CNC ont clairement émis leur volonté de manifester au ministre de l’Intérieur et de la sécurité. Celui-ci a permis de baliser toutes les poches réfractaires à la manifestation de l’opposition. Résultat, la CNC a fait son meeting sans heurts, sous les regards vigilants des forces de l’ordre. Le faisant, l’opposition a décidé de rompre avec le cliché des marches éclatées non autorisées qu’elle avait lancées à travers plusieurs communes d’Abidjan et de l’intérieur soldées par de cuisants revers dus à la prompte réaction des forces de l’ordre.

Un message des autorités à l’endroit de l’opposition, pour dire que tant qu’elle se conformera aux règles et au respect des Institutions qui incarnent l’Etat, il va s’en dire que ses manifestations seront autorisées. Le contraire reviendrait à mettre la sécurité des biens et des personnes en péril et jeter le discrédit sur la Côte d’Ivoire qui cherche définitivement à sortir de la spirale des crises politiques.

Idrissa Konaté

Commentaires

commentaires