Point Sur

Après le licenciement de 325 employés de la RTI/ Le recrutement de 400 agents provoque la grosse colère des syndicats #RTI


– Le Dg sur des braises

Depuis sa prise de fonction, Amadou Bakayoko, le Dg de la Rti fait aujourd’hui face à une réelle fronde.Ph.Dr

Depuis sa prise de fonction, Amadou Bakayoko, le Dg de la Rti fait aujourd’hui face à une réelle fronde.Ph.Dr

Abidjan, 11-02-16(lepointsur.com)-La politique de récession économique engagée du 12 mars au 11 juin 2012, par les responsables de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) de l’époque qui a débouché par la mise à la porte de 325 agents, après la crise postélectorale est aujourd’hui vécue comme une chape de plomb par les nouveaux responsables de l’entreprise. Car, sur la même période, précisément de  2012 à 2015, «la Rti a recruté plus de 400 agents après avoir rappelé une trentaine d’agents déflatés», révèle Joachin Konan, ancien Directeur des ressources humaines (Drh) de cette société d’économie mixte de type particulier (Sem), aujourd’hui porte-parole du collectif des agents déflatés de la Rti. Information confirmée par plusieurs syndicats sur place. «Sous le fallacieux prétexte de motifs économiques, Aka Sayet Lazare (ex-Dg) a jeté à la rue 325 agents, parmi eux, 84 ex-fonctionnaires, créant ainsi un véritable drame social : dislocation de familles, enfants non scolarisés, décès. C’est un mouroir dans lequel on a confiné la majorité des agents déflatés. Plusieurs de nos camarades sont malades et ils n’arrivent pas à se soigner », raconte avec amertume, l’ancien Drh qui, au non de ses camarades, a remis leur sort entre les mains de la Justice. Aujourd’hui, avec l’atmosphère qui prévaut au sein de l’entreprise, avec la confiance rompue entre la Direction générale et les syndicats, la normalisation économique semble ne pas être au rendez-vous.

«Nous trouvons cette situation intolérable ! On ne peut pas virer plus de trois agents pour motif économique et recruter plus de 400 autres. Pourquoi devrait-on le faire ? Et en plus, lorsque nous demandons le déblocable de nos avancements, on nous dit qu’il n’y a pas d’argent.  Nous trouvons cela inadmissible ! Aujourd’hui d’ailleurs, je vais vous faire une confidence : parmi les 400 agents engagés,  il y en a qui ont directement été recrutés en Europe par le Directeur général. Des personnes avec lesquelles il aurait travaillé en France. Pis, au niveau du salaire, ces derniers sont hors de la grille salariale de la Rti. Nous déplorons de ce fait deux niveaux salariaux. Ceux recrutés par le DG ont leur salaire qui n’a vraiment rien à avoir avec celui des anciens, qui eux, sont classés sur la grille catégorielle de la Rti», nous a révélé l’un des responsables syndicaux qui a, par ailleurs, annoncé que pour les avancements, « la Direction générale fait passer une pétition auprès des agents dans le but de nous demander d’y renoncer, sous peine de renvoi », a déclaré, sous le couvert de l’anonymat, un leader syndical. Les syndicats reprochent également au Directeur général, la production de certaines émissions qui, selon eux, sont faites à l’extérieur à des coûts faramineux, alors qu’il y a des compétences au sein de la maison. «La Rti paye vraiment cher ces partenaires extérieurs  alors que nous avons de la compétence en interne. Nous ne comprenons vraiment pas pourquoi un tel choix ?». Et ces émissions en ligne de mire de ces syndicats sont, entre autres, ‘’Dimanche de Foot’’, ‘’Essentiellement Femme’’, ‘’Made in Africa’’…dont la production serait confiée à des structures privées, ce qui n’est pas du goût d’une partie des agents de la Rti qui qualifie cela ‘’comme une fuite de capitaux’’.

Devant de telles accusations, nous avons joint, les 8 et 9 février 2016, par téléphone, Touré Aboubakar Junior, l’actuel Directeur des ressources humaines, également porte-parole de la Rti, qui a promis nous rappeler plus tard. «Je suis en réunion. Je vais vous rappeler dès que j’aurai fini », a-t-il coupé court. Réaction que nous attendons depuis 24 heures… En revanche, du côté des syndicats qui étaient toujours en concertation, le mardi 9 février 2016,  avec la Direction générale de Rti, la tension restait toujours vive, même si quelques-uns tentent de calmer les choses. «Je ne peux rien dire sans consulter les autres. Car, nous sommes en pourparlers et j’espère que nous allons trouver une solution », a déclaré pour sa part, le ‘’camarade’’ Malick de l’intersyndical.

Notons qu’au moment où nous mettions cette information sous presse, les syndicats et la Direction générale de la Rti qui étaient en ‘’réunion de crise’’ espéraient trouver une issue pour éviter une grève qui, selon le patronat, n’est pas souhaitable en cette période. Nous y reviendrons !

Kpan Charles

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