Point Sur

« Affaire corruption » dans la presse nationale ivoirienne/ L’intégralité de la déclaration liminaire de Antoine Assalé, comme si vous y étiez


Comme annoncé, le Directeur Général de « L’Eléphant Déchaîné », Antoine Assalé Tiémoko a tenu sa conférence de presse, mardi 1er avril 2014. Votre site vous propose l’intégralité de son intervention.

ANTOINE ASSALE TIEMOKO, DG DE L'ELEPHANT DECHAINE

ANTOINE ASSALE TIEMOKO, DG DE L’ELEPHANT DECHAINE

Point de presse d’Assalé Tiémoko Antoine, Directeur Général de « L’Eléphant Déchaîné »

LE CAS II/ LE CAS GUILLAUME GBATO

Date : Mardi 1er avril 2014

Lieu : Siège de « L’Eléphant Déchaîné » A Angré-Cocody
Chers confrères, je voudrais vous remercier d’avoir effectué, sur notre invitation, le déplacement, jusqu’ici au siège de « L’Eléphant Déchaîné ».

J’avais décidé, suite à la décision rendue par le Conseil National de la presse dans l’affaire qui m’a opposé à Traoré Moussa et Alafé Wakili, et, après mon passage sur les antennes de Radio Nostalgie, de ne plus prendre la parole sur cette affaire.

Mais de nouveaux développements survenus depuis quelques jours, m’obligent encore et j’espère que c’est pour la dernière fois, en tout cas dans le cadre d’un point de presse, à prendre de nouveau la parole.
Le point de presse auquel je vous ai conviés va s’articuler autour de trois points principaux.

I/ L’affaire Guillaume Gbato contre Assalé Tiémoko
II/ L’affaire Assalé Tiémoko contre Traoré Moussa et Alafé Wakili
III/ Les menaces d’atteinte à notre intégrité physique.
I/ L’Affaire Guillaume Gbato contre Assalé Tiémoko

Je voudrais, et vous le devinez, commencer par cette affaire parce qu’elle fait l’objet de développements récents.

Et vous avez sans doute, tous appris, que Monsieur Guillaume Gbato, Secrétaire général du syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire, sur un air de triomphe, a organisé un point de presse le samedi 29 mars. Point de presse au cours duquel, il a fait appel à ses talents de grand insulteur devant l’éternel.

Pour ceux qui ont raté ce grand moment d’insultes et-je voudrais vous rappeler que les injures chroniques n’ont jamais rien signifié que la marque d’un esprit vulgaire et la perte du contrôle de soi-voilà quelques morceaux choisis.

« Assalé Tiémoko est un affabulateur doublé d’un menteur, j’ajoute aujourd’hui, un mégalomane qui s’est retrouvé dans un milieu où il n’aurait jamais dû être et qui pense que parce qu’il est financé par des mains occultes, il peut se permettre avec légèreté de porter atteinte à l’honorabilité d’honnêtes citoyens de façon impunie. »
Chers confrères, voilà un homme qui dit que j’ai porté des accusations sans preuves à son encontre. Et pour expliquer cela, il s’oublie et débite lui-même des accusations qu’il aura beaucoup de mal à prouver quand des personnes assermentées lui poseront la question.
Il affirme que je suis « financé par des mains occultes », j’imagine que cette affirmation est le fruit d’une enquête sérieuse comme il sait le faire et qui lui a valu d’être une référence absolue en Côte d’Ivoire. Bref, en d’autres lieux on en parlera.

Poursuivons avec les insultes : « Assalé Tiémoko n’a pas de preuves, il a menti, il a affirmé des choses de façon légère et gratuite et je voudrais que l’opinion retienne que Monsieur Assalé Tiémoko est un menteur. C’est un menteur et il s’est attaqué à moi sans fondement, sans raison, par méchanceté, pour tenter de se donner de la côte (…) Tout ce que Monsieur Assalé Tiémoko a dit est mensonge, c’est un montage que ce Monsieur a fait pour se donner de la côte. Aujourd’hui, la vérité est claire. Devant le Conseil national de la presse qui est l’organe de régulation, l’institution morale qui règle le secteur, ce monsieur a été incapable d’apporter la moindre preuve. (…) Tout ce qui a été dit a été de l’affabulation pure et simple de la part d’un individu en manque de publicité qui pense pouvoir se faire un nom en s’attaquant au Synappci et à son secrétaire général. Tout est aujourd’hui clair. Je me réserve le droit de poursuivre Monsieur Assalé Tiémoko devant les tribunaux. »

Et voilà le passage que j’affectionne personnellement :
« Assalé Tiémoko n’a pas de preuves. C’est un menteur, c’est un affabulateur, c’est un mégalomane qui s’est trompé de métier et je pense que toute la presse doit se solidariser pour que ce Monsieur retourne là où il doit être, c’est-à-dire au village. »
J’avoue qu’en matière d’insultes, ce petit bonhomme est très fort. Remarquez qu’en disant cela, je ne l’insulte pas, puisque nous avons quasiment la même taille. Comme quoi, lorsque deux petits bonhommes ont un différend, le second se transforme en insulteur public.

Je pense que dans cette affaire, celui qui s’offre une belle publicité avec mon nom, c’est bien Guillaume Gbato. Parce que, en dehors d’hurler après les patrons de presse avec son titre de secrétaire général du Synappci, alors qu’il est dans le milieu de la presse depuis 20 ans, et qu’il est incapable de créer sa propre entreprise de presse, je ne sais pas ce qu’il représente comme référence en matière journalistique en Côte d’Ivoire pour qu’en m’attaquant à lui, cela me fasse de la publicité. Mais bon, je ne vais pas lui faire plaisir en tentant maladroitement de l’égaler en termes d’insultes.

Revenons donc aux choses sérieuses.

De quoi s’agit-il dans cette affaire ?

Le 3 février 2014, Monsieur Guillaume Gbato a saisi le Conseil National de la presse au motif que je l’ai accusé d’avoir tenté de me corrompre, dans une autre affaire qui s’est aussi déroulée en novembre 2014. Il a demandé au conseil de m’entendre et d’apporter les preuves des accusations que j’ai portées contre sa personne.
Le 11 février, j’ai été entendu par le Conseil et j’ai expliqué n’avoir jamais accusé Monsieur Guillaume Gbato d’avoir tenté de me corrompre. Mais que, dans un courrier que j’ai adressé à une connaissance hors du pays dans le cadre de l’affaire de tentative de corruption, j’ai cité son nom en faisant une déduction de son attitude parfaitement curieuse à mon égard. Le même courrier, je l’avais envoyé par mail à certains confrères en les priant de ne pas le diffuser.
Et donc, si j’estimais que Monsieur Guillaume Gbato avait tenté de me corrompre, je n’aurais pas hésité à porter plainte contre lui. J’ai dit que cet homme m’a harcelé pendant plusieurs jours au téléphone pour obtenir un rendez-vous avec moi. Et qu’à la suite de ce rendez-vous à mon bureau le 15 novembre, alors que j’avais donné mon accord pour une rencontre avec un grand frère qui l’aurait envoyé pour obtenir une rencontre avec moi, Guillaume Gbato avait promis de m’appeler deux heures plus tard. Mais pendant deux semaines, je n’ai plus eu de ses nouvelles. Et cela s’est passé dans un contexte où depuis le mois de juin 2013, nous avions ouvert une enquête sur des informations qui faisaient état de ce que des personnes dont des journalistes, s’envoyaient auprès de certaines autorités ministérielles et des directeurs généraux de société, à qui elles déclaraient qu’elles venaient de ma part pour récupérer de l’argent et que ce serait le prix à payer pour que mon journal les laisse en paix.

Dans le cadre de cette enquête d’ailleurs, j’avais convoqué l’ancien directeur de publication de l’éléphant déchaîné devant le CNP, puisque son nom avait été cité. Mais il nous avait convaincu qu’il n’était ni de près, ni de loin impliqué dans cette pratique. Et aucune sanction n’a été prise à son encontre. Donc, c’est ce que j’ai expliqué au Conseil. Que n’ayant pas accusé Guillaume Gbato d’avoir tenté de me corrompre, je n’avais pas de preuves à apporter pour étayer une telle accusation.

Après cette audition et après celle du plaignant, Guillaume Gbato, je m’attendais à ce que le Conseil National de la presse organise une confrontation entre nous deux, comme ce fut le cas dans la première affaire, afin que Guillaume Gbato, enfin, m’explique les raisons réelles pour lesquelles il est venu à mon bureau le 15 novembre alors qu’avant cette date, lui et moi, jamais on n’avait eu un contact ni direct ni indirect.

Parce que ses explications à postériori sur les raisons de sa présence à mon bureau, tant dans les journaux que devant le CNP, me paraissaient parfaitement extraordinaires. Et j’avais dit au Conseil qu’à ce propos, j’ai eu raison d’avoir enregistré mon échange avec Guillaume Gbato. Parce que dans l’enregistrement, se trouvait toute la vérité. Car, entre la rédaction du courrier dans lequel le nom de Guillaume Gbato a été cité, courrier qui s’est retrouvé sur internet et le jour de mon audition (11 février), d’autres éléments étaient venus me conforter dans l’idée que Guillaume Gbato était dans une démarche parfaitement lugubre vis-à-vis de moi et de mon journal.
Mais cette confrontation entre Guillaume Gbato et moi qui aurait permis de faire éclater la vérité comme dans la première affaire ne viendra pas. Alors que je continuais toujours d’espérer, à ma grande surprise, je reçois un avertissement du CNP pour avoir accusé Guillaume Gbato sans preuve et le Conseil me met même en garde contre des pratiques qui « violent l’éthique et la déontologie ». Mais respectueux des décisions du Conseil, j’en ai pris acte. Sans faire comme ceux qui sanctionné, ont accusé le Conseil d’être à mon service et qui, pourtant, n’ont pas hésité à balancer à tous leurs contacts, le courrier adressé par le CNP à Guillaume Gbato.
Les pratiques dont parle le Conseil national de la presse, je suppose que c’est l’enregistrement que j’ai fait pendant nos échanges. Je vois que, exploitant ce bout de phrase, des individus totalement désemparés après les sanctions prononcés dans la première affaire, hurlent sur les réseaux sociaux en appelant quasiment à mon bannissement, si ce n’est au meurtre.

Sur le cas précis des enregistrements, je vais être très clair. Je n’enregistre que les gens aux attitudes bizarres, au discours suspect qui écument le milieu de la presse et qui vivent sur les interventions auprès de ceux qui veulent faire leur travail sans se compromettre.
Quand je reçois un visiteur qui m’apporte une information, ou qui vient m’expliquer une histoire sur laquelle il souhaite que j’enquête, je l’informe toujours que je suis obligé d’enregistrer ses propos parce que je n’ai pas le temps de noter et que cela me permettrait de mieux comprendre les choses en réécoutant l’élément plus tard. Et jamais personne ne s’est opposé à cela.

Mais les suspects qui tentent de me piéger, je les mets sous enregistrement. En deux ans de présence à la tête de « L’Eléphant Déchaîné », je n’ai enregistré que deux confrères, Guillaume Gbato et Traoré Moussa. Et cela s’est fait dans un cadre précis, dans un contexte où nous enquêtions sur les agissements de certains confrères auprès de certaines autorités avec mon nom ou le nom de mon journal. Et j’assume pleinement cet acte, j’ai toujours assumé mes actes. En droit, c’est celui qui accuse qui apporte la preuve et la preuve se fait par tous moyens. Guillaume Gbato n’est-il pas en train de crier partout que je n’ai pas rapporté la preuve qu’il aurait tenté de me corrompre ?
Si je n’avais pas fait ces enregistrements, aujourd’hui « L’Eléphant Déchaîné » n’existerait plus ou il n’aurait plus la même ligne éditoriale. Parce qu’on a tenté de me piéger, de me compromettre, de m’emballer dans une spirale de corruption dont l’objectif final était la neutralisation de la ligne éditoriale de mon journal. Lequel serait devenu un journal quelconque qui n’aurait plus les coudées franches pour brocarder les fossoyeurs de l’économie nationale dont le nombre de plus en plus croissant (sur l’autel de l’impunité) nous pousse au découragement.
J’ai reçu plusieurs patrons de presse, plusieurs autres confrères à mon bureau, pourquoi c’est spécifiquement mes échanges avec ces deux vedettes que j’ai enregistrés ? Il y a bien une raison profonde à cela. Ceux qui ne veulent pas que j’enregistre leurs propos, qu’ils ne viennent pas à mon bureau pour me dire qu’ils ont été envoyés par une personne qui serait proche d’un directeur général qu’eux-mêmes n’ont jamais vu, etc. Quand le discours est curieux et que je sens les efforts qui sont faits pour cacher la vérité, connaissant les pratiques dans le milieu, j’enregistre ce genre de discours flous. Pour ma propre sécurité. Donc, si c’était à refaire, je le referais cent fois, mille fois. Si je n’avais pas fait ces enregistrements, ces gens étaient bien capables de me mettre en demeure aujourd’hui d’apporter la preuve qu’ils ont une seule fois été à mon bureau. Malgré les enregistrements, regardez avec quelle aplomb ils mentent !

Trêve de commentaires, revenons au courrier que le Conseil National de la presse a adressé à Guillaume Gbato et qui fait que ce dernier est en fête depuis une semaine.

Dans ce courrier, il y a ce passage extrêmement instructif : « (…) Lors de cette audition, il (c’est-à-dire moi) n’a pu apporter au Conseil les preuves de ses accusations votre encontre, de même que vous n’avez pas pu édifier le conseil sur les raisons de la cessation brusque de cette initiative que vous aviez prise afin de permettre l’équilibre de l’information ».

Quand Monsieur Guillaume Gbato célèbre sa victoire il oublie le petit passage qui le concerne personnellement dans ce courrier.
Au cours de sa conférence de presse d’injures, quand un journaliste lui demande quelle lecture il fait de ce petit passe (« vous n’avez pas pu édifier le conseil sur les raisons de la cessation brusque de cette initiative que vous avez prise afin de permettre l’équilibre de le l’information »), voici ce que super Guillaume Gbato dit :
« J’ai fait une démarche vis-à-vis de Monsieur Assalé Tiémoko, à la demande d’un aîné qui estimait que le journal de Monsieur Assalé Tiémoko était utilisé, instrumentalisé, contre un de ses proches et il voulait porter plainte contre Monsieur Assalé Tiémoko. Mais comme c’est un ainé qui me connait, qui sait que je suis dans le milieu de la presse, il s’est ouvert à moi et je lui ai conseillé qu’il n’était pas nécessaire de se retrouver au tribunal avec un journaliste et que s’il n’était question que son proche en question puisse avoir la parole pour équilibrer l’information, on pouvait discuter avec Monsieur Assalé Tiémoko et lui dire que c’était dans l’intérêt de son journal d’équilibrer l’information, de faire le travail de façon professionnelle. Et c’est cette démarche que Monsieur Assalé Tiémoko a assimilé à une tentative de corruption. Après, je ne suis plus reparti vers Monsieur Assalé Tiémoko puisque ce n’était pas une préoccupation fondamentale. J’ai fait une démarche, on s’était accordé de se retrouver après, j’ai eu beaucoup d’activités. Je l’ai expliqué au Conseil de la presse et le Conseil estime qu’il n’a pas été édifié, moi je laisse le Conseil à son appréciation. J’ai expliqué au Conseil clairement que dans la période en question (de novembre à décembre 2013), le Synappci a organisé trois séminaires (…) et un autre séminaire du 18 au 20 décembre à la maison de la presse. Le conseil estime que ce n’est pas suffisant mais je ne sais pas qu’est-ce que je pouvais dire d’autre. Mais ce qu’il faut retenir, que j’aie édifié le Conseil ou pas, ce n’est pas cela le problème. Monsieur Assalé Tiémoko a dit qu’il est persuadé que je suis allé prendre de l’argent avec le DG de la CECP. Il a dit qu’il m’a enregistré. On lui a demandé d’apporter les preuves qu’il dit avoir. Il n’en a pas et c’est cela le plus important et c’est ce que je souhaite que l’opinion retienne… »
Chers confrères, voilà donc la réponse de Guillaume Gbato sur le passage en question. Je sais que vous avez remarqué qu’il a tenté de minimiser ce passage qui est pourtant capital, c’est même le nœud du problème. Et il souhaite que l’opinion ne s’attarde pas sur cet aspect, mais retienne que je l’ai accusé à tort.

Son attitude me rappelle celle de Traoré Moussa sur Radio Nostalgie. A moi, dans mon bureau, il m’a dit que c’est la ministre Kaba Nialé qui l’a envoyé pour me remettre de l’argent. Quand l’affaire chauffe, il me dit non, ce n’est pas la ministre mais c’est plutôt Alafé Wakili qui l’a envoyé me remettre de l’argent de la part de Kaba Nialé. Sur Nostalgie, il dit c’est Alafé qui m’a envoyé voir Assalé Tiémoko. Mais en pleine émission, Alafé Wakili envoie un SMS à l’un des animateurs. Le SMS est lu à l’antenne et Alafé y dit que ce n’est pas lui qui a envoyé Traoré Moussa me voir avec 500 mille francs. Mais quand on l’interroge sur ce SMS, Traoré Moussa dit qu’il s’agit d’une contradiction mineure et que ce n’est pas cela le problème de fond. Mais si, c’est le problème de fond. Tu dis que quelqu’un t’a envoyé, ce quelqu’un dit qu’il ne t’a pas envoyé et toi tu trouves que c’est une contradiction mineure. Mais qui t’a envoyé au juste ? Tu es un enfant ? Bref, nous y reviendrons !

Revenons à la réponse de Guillaume Gbato. Et je dis que c’est à ce niveau que je regrette que le CNP n’ait pas organisé une confrontation entre Guillaume Gbato et moi.

D’abord, dans sa réponse, il y a un passage qui me fait douter des capacités intellectuelles de cet insulteur public. Il dit qu’il a fait une démarche auprès de moi à la demande d’un aîné qui estimait que mon journal était utilisé, instrumentalisé contre un de ses proches et que cet aîné voulait porter plainte contre moi. Est-ce qu’il comprend lui-même ce qu’il raconte Guillaume Gbato ? Connaît-il l’existence de cette expression en droit ? « Pas d’intérêt, pas d’action » ?

Alors comme ça, quelqu’un sur qui mon journal n’a produit aucun article, voulait me poursuivre en justice parce que j’ai écrit contre un de ses proches ? Et ce proche est un mineur au point où c’est l’aîné de Guillaume Gbato qui doit agir à sa place ? Et donc lui Guillaume Gbato, aurait convaincu cet aîné de m’épargner un procès alors que je n’ai rien écrit dans mon journal le concernant ?
J’ai mal au cœur de le dire mais ce Guillaume Gbato n’est pas très « futé», je m’excuse de le dire.

Ensuite, sans rentrer dans les détails, puisqu’il dit qu’il est en ce moment partagé entre le sentiment de me poursuivre en justice et celui de me laisser avec ma conscience, voilà ce qui s’est passé.
Entre le 1er et le 14 novembre 2013, Guillaume Gbato m’a appelé à plusieurs reprises et tentait chaque fois d’obtenir un rendez-vous avec moi. Finalement, le 14 novembre, dans la soirée, il m’a appelé et a tellement insisté que j’ai décidé de le recevoir le lendemain à 15 heures à mon bureau. Ce 15 novembre était un jour déclaré férié, je ne me rappelle plus de quelle fête il s’agissait mais en tout cas c’était un jour déclaré férié.

Quand il est arrivé, Guillaume Gbato m’a déclaré qu’il avait été mis en mission par un grand frère qui serait le DG d’une société appelée « Apothéose ». Lequel aurait un petit un de ses petits qui n’est autre que le DG de la caisse d’épargne, DG que lui Guillaume Gbato ne connaîtrait pas et n’aurait jamais vu de sa vie. Que le DG d’ « Apothéose » souhaitait que lui Guillaume Gbato obtienne mon accord pour une rencontre chez lui, rencontre au cours de laquelle il ferait venir le DG de la Caisse d’épargne pour qu’on échange et qu’on trouve une solution.

Il faut préciser qu’à la date du 15 novembre, « L’Eléphant Déchaîné » avait produit deux dossiers sur la gestion du DG de la Caisse d’Epargne et chaque fois, nous avions pris le soin de lui adresser un courrier pour solliciter sa réaction. A deux reprises, il nous avait renvoyé à son directeur de la communication et les explications de ce dernier avaient été publiées dans journal en même temps que l’article. Donc Guillaume Gbato, en aucune matière, ne peut prétendre que son souci était d’obtenir un quelconque équilibre de l’information. Il n’a pas grand-chose à nous apprendre en la matière et puis, ce rôle est celui du CNP et non le sien. Si quelqu’un estime qu’on ne lui a pas donné la parole, la loi lui offre plusieurs possibilités. Il peut faire un droit de réponse. En plus du droit de réponse, il peut saisir le régulateur s’il estime que le journal a violé des textes de loi ou le code de déontologie. Il peut poursuivre aussi le journal en justice pour diffamation. On n’a pas besoin d’envoyer Guillaume Gbato en mission pour tenter d’obtenir l’équilibre de l’information. Ce n’est pas son rôle.

Donc, Guillaume Gbato obtient, après 17 minutes d’échanges, mon accord pour une rencontre avec celui qui l’aurait envoyé et qui serait le DG d’ « Apothéose ». Il me dit que de chez moi, il se rend chez ce DG et qu’il m’appellerait au bout de deux heures pour me donner le lieu et l’heure de la rencontre. En le raccompagnant à sa voiture, il me répète encore cela.

Mais du 15 au 29 novembre, Guillaume Gbato ne donnera plus signe de vie. Plus de coups de fils, rien du tout. Moi non plus, bien que trouvant cette attitude suspecte, je ne l’appellerai pas.
Quand, le 29 novembre je rédige le courrier dans lequel son nom a été cité, je fais des suppositions sur son attitude et c’est pour cela que je dis que Guillaume Gbato ne peut pas se prévaloir de ses propres turpitudes. Parce que, si le courrier a été rédigé le 29 novembre et envoyé à la même date à des connaissances, l’histoire ne s’arrête pas là. N’ayant pas écrit une seule ligne sur la Caisse d’Epargne du 15 novembre au 8 décembre alors que des informations concernant cette banque continuaient de nous parvenir, le 15 décembre, soit un mois après le passage de Guillaume Gbato, nous apprenons d’une source proche de cette banque, qu’à l’interne, il se racontait que « L’Eléphant Déchaîné » aurait été « géré » et qu’il n’écrirait plus le moindre article sur la Caisse d’Epargne. Et la source de se désoler d’apprendre que nous serions aussi dans ces pratiques.
Devant cette situation et ne sachant pas qui avait laissé trainer une telle information dans les couloirs de cette banque, nous décidons, mes collaborateurs et moi, de faire une petite annonce sur un article portant sur la gestion du DG de la caisse d’Epargne.
Le mardi 17 décembre, dans « L’Eléphant Déchaîné » N°213, nous publions l’annonce suivant : « Caisse d’Epargne : A quoi joue Diabagaté Mamah. Un dossier à lire dans « L’Eléphant Déchaîné » du vendredi 20 décembre » ? Diabagaté Mamah étant le DG de la Caisse d’Epargne.

Le jeudi 19 décembre, c’est-à-dire à la veille de la publication de l’article, un monsieur, se disant envoyé par le DG de la Caisse d’Epargne, arrive à notre rédaction et tente d’acheter la Co-Une du journal pour diffuser dans nos colonnes un article déjà écrit et relatant des actions sociales posées par le DG de la Caisse d’Epargne quelques jours plus tôt. Mais nous refusons l’offre. Finalement, il nous dit qu’il souhaite que l’article annoncé sur la Caisse d’Epargne ne soit pas publié et qu’il est prêt à faire le nécessaire pour. Nous refusons aussi cette demande, mais nous acceptons, sans lui prendre un centime, de publier son article à la page 8 du journal à paraître, mais en l’expurgeant de tous les passages à la gloire du DG de la Caisse d’Epargne et même en ne citant pas son nom. Je tiens à votre disposition, le journal en question et l’article publié à la page 8. Avant de partir, le monsieur insiste encore pour ne pas que l’article annoncé soit publié. Le directeur de publication lui demande à tout hasard s’il a été envoyé par Guillaume Gbato, mais l’homme ne répond pas clairement à la question. Finalement, il s’en ira sans obtenir gain de cause. J’ai les preuves de tout ce que je viens de dire. Il était déjà 17 heures passées et le journal N°214 était déjà au montage.
A 19heures 30 minutes ou un peu plus, pendant que nous travaillions sur la « Une » du journal, mon portable sonne. Je décroche et qui est au bout du fil ? Monsieur Guillaume Gbato. Tiens, quelle coïncidence ? Je lui demande où il était passé depuis le 15 novembre ? Il me répond qu’il était en voyage.

Je lui demande la raison de cet appel nocturne ? Il me répond qu’il veut me voir et que c’est une urgence. Je refuse, mais il insiste. Je lui demande de me rappeler et que je suis au bouclage. Dès que je raccroche, j’informe le directeur de publication et la rédactrice en chef de la réapparition de Guillaume Gbato. On fait tout de suite le lien entre cette réapparition et l’article annoncé sur la Caisse d’Epargne pour le lendemain. Vers 20 heures 30, Guillaume Gbato me rappelle, mais je ne suis toujours pas disponible. A 22 heures passées, si ma mémoire est bonne, mais en tout cas j’étais déjà couché, Guillaume Gbato me rappelle encore. Et me supplie, j’utilise ce mot, d’accepter de le rencontrer quelqu’un le lendemain matin à 8 heures chez « Paco », aux deux plateaux vallons. Je lui réponds que je ne pourrai pas honorer ce rendez-vous, mais il insiste. Finalement, je donne mon accord. Mais dès que je raccroche, je ferme mon portable, pour ne l’ouvrir que le lendemain à 13 heures.

Je ne suis donc pas allé à ce rendez vous d’autant plus que l’article annoncé a été effectivement publié mais il n’y avait pas grand-chose dans cet article contre le DG de la Caisse d’Epargne. C’était juste un appât et Guillaume Gbato y avait mordu. Notre objectif était atteint. Les jours qui ont suivi, j’ai vérifié si Guillaume Gbato avait été en voyage entre le 15 novembre et le 19 décembre. Il n’avait pas mis les pieds hors d’Abidjan pendant cette période.

Alors, vous me demanderiez certainement, est-ce que vous avez enregistré les coups de fil de cette nuit ? Je répondrai non, je ne l’ai pas fait. Mais comme Guillaume Gbato n’a pas encore décidé s’il va me poursuivre en justice ou pas après sa « victoire » au CNP, ce sera facile de prouver cela au cas où il décidait de me poursuivre. Il suffirait que le procureur de la République demande aux opérateurs de téléphonie mobile nos relevés d’appel pour qu’on découvre combien de fois il m’a appelé entre le 1er novembre et le 20 décembre. Il pourrait s’expliquer pour chaque coup de fil qu’il m’a passé dans cette période. Quand je l’ai reçu à mon bureau, il a même insisté pour que je lui communique un deuxième numéro, puisque selon lui, il n’arrivait pas à m’avoir facilement sur mon numéro « Orange ». Et je lui ai communiqué mon numéro « Moov ». Je peux prouver tout ça !
Voilà donc pourquoi le CNP dit que Guillaume Gbato ne l’a pas édifié sur les raisons de sa disparition brusque pendant plus d’un mois après qu’il a obtenu mon accord pour aller rencontrer son « aîné » qui, a-t-il prétendu, voulait me poursuivre en justice, sans raison. Il dit à présent qu’il avait trois séminaires pendant cette période. Et cela l’empêchait, pendant un mois y compris les samedis et dimanche, de m’appeler pour m’expliquer les raisons de sa disparition ou de son silence. Il suffisait d’une seule minute pour m’expliquer les choses tout ça ne serait pas arrivé.

Voilà, chers confrères, ce qui s’est passé avec Guillaume Gbato. A ma place, quel raisonnement auriez vous tenu vis-à-vis de l’attitude de cet homme ? Surtout dans un contexte où la première affaire de corruption venait d’éclater. Je précise que le courrier dans lequel j’ai cité son nom a été rédigé dans la nuit du 29 au 30 novembre et il n’a été publié sur internet qu’après la décision du CNP dans la première affaire, soit après le 16 janvier 2014. Et donc, ce courrier ne comportait pas les derniers développements sur l’étrange mission de Guillaume Gbato.
Je ne l’ai pas accusé d’avoir tenté de me corrompre, j’ai dénoncé son attitude suspecte qu’il ne peut aujourd’hui clairement expliquer. D’ailleurs, il n’a pas réussi à convaincre le Conseil sur les raisons de sa disparition, mais comme il dit que ce n’est pas cela le plus important pour lui, je voudrais lui dire que ce que j’ai dit découle de son attitude plus que suspecte.

Dans le milieu de la presse, on sait comment les choses fonctionnent. Parfois, des confrères se mettent eux-mêmes en mission auprès d’un patron de presse, pour le compte d’une autorité qui ne les a même pas envoyés. Puis, après avoir réussi à étouffer la publication d’un article, ils passent voir cette autorité et tentent de lui soutirer de l’argent. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Certains sont devenus de vrais experts dans cette pratique. D’autres feuillettent chaque jour tous les journaux, à la recherche d’annonces d’article ou de dossiers sur une autorité. Dès qu’ils tombent sur cette annonce, ils courent voir cette autorité et lui expliquent que le journaliste qui travaille sur le dossier en question ou le patron du journal est leur « petit » et qu’avec une certaine somme d’argent, ils peuvent stopper la publication de cet article ou à tout le moins, le vider de son contenu. Les pratiques dans le milieu, tout le monde les connaît et les cris de vierge effarouchée de Guillaume Gbato n’y changent rien. Il n’a qu’à s’en prendre à lui-même.
Donc, je viens de vous décrire les faits, tels qu’ils se sont passés avant la rédaction du courrier et après la rédaction du courrier. Je viens de vous décrire le comportement de Guillaume Gbato vis-à-vis de moi.
Et c’est cet homme là qui depuis une semaine, me traine dans la boue, m’attribue tous les adjectifs négatifs que compte son vocabulaire. J’attends qu’il mette en route son projet d’organiser mon retour dans mon village pour que je ne continue plus à mettre en danger ses missions auprès des patrons de presse avec qui il est pourtant toujours en conflit.

Je voudrais lui rappeler que je suis un patron de presse et membre du Gepci. Et que toute démarche qu’il doit mener auprès de moi, ne peut-être que dans le cadre de ses attributions de secrétaire général du Synappci, pour défendre soi-disant les intérêts des journalistes. En dehors de cela, il n’a pas à venir intervenir auprès d’un patron de presse pour le compte de quelqu’un qui n’est pas journaliste puisqu’au cours de son point de presse, il a dit que c’est au secrétaire général du Synappci que je me suis attaqué. Donc c’est à ce titre qu’il est venu me voir. Ne trahit-il pas les membres de son syndicat en utilisant son titre pour mener d’autres missions bénévoles pour le compte de personnes qu’il ne connait même pas d’après lui-même ?
Par ailleurs il devrait avoir honte ce Guillaume Gbato. J’aurais été à sa place que je me serais caché après un tel comportement. Il est journaliste à « Notre Voie », depuis je ne sais combien de siècles. Il devrait peut-être songer maintenant à créer son propre journal et découvrir les responsabilités d’un patron de presse plutôt que de continuer à faire l’esprit dans son syndicat. Mais bon, on n’a pas les mêmes ambitions pour ce pays. Il est donc journaliste à « Notre Voie » et « Notre Voie », comme chacun le sait, est un journal de combat politique dont la ligne éditoriale est sans ambiguïté. Démontrer au quotidien les tares du parti au pouvoir, révéler les scandales dans la gestion des cadres du Rdr, afin d’augmenter les chances du Fpi de revenir au pouvoir. Mais Guillaume Gbato lui, tout en étant à « Notre Voie », tout en percevant un salaire à « Notre Voie », accepte, dans les coulisses et même nuitamment, de mener des missions discrètes et bénévoles, au bénéfice d’un cadre du Rdr. Tout en critiquant le lendemain dans ses articles dans « Notre Voie », le régime au pouvoir. Quelle hypocrisie et quel manque d’éthique ! Et c’est lui qui ose hurler que je me suis trompé de métier ? César Etou, patron de « Notre Voie », devrait le virer pour trahison.

Car, Si c’est pour faire le journalisme comme il le fait lui, alors, il a raison, je me suis trompé de métier. Sinon en vérité, c’est plutôt lui qui n’a pas sa place dans le métier, et c’est pour cela qu’il pense que son titre de secrétaire général du Synappci lui donne droit à toutes les insultes contre les patrons de presse. Je me demande même s’il mérite encore de diriger ce syndicat après avoir utilisé son titre pour mener des missions non prévues par les textes de ce syndicat. Puisque le DG de la Caisse d’Epargne n’est pas journaliste.
Pour finir, j’ai une question pour Guillaume Gbato : Qu’est devenue la plainte que son aîné voulait porter contre moi puisque sa mission, manifestement, a lamentablement échoué ? L’aîné a renoncé à sa plainte ? Et pourquoi ? Que s’est-il passé ? Serait-il allé lui raconter que j’avais pris l’engagement, épouvanté par la menace d’un procès fictif, de ne plus rien écrire sur la gestion du DG de la Caisse d’Epargne ?
Chers confrères, si vous voyez Guillaume Gbato, posez-lui cette question pour moi. Il faut qu’il s’explique sur cette question. C’est trop facile de harceler les gens au téléphone et les couvrir d’injures par la suite en se faisant passer pour une poche de moralité.
C’est à cause de ce genre d’individus que la presse ivoirienne a si mauvaise presse, pardonnez-moi le jeu de mots. Et je représente une véritable menace pour leur survie parce que depuis les sanctions du CNP, certaines pratiques ont tendance à perdre du terrain et la vie devient de plus en plus dure pour ceux qui vivaient de ces pratiques depuis des décennies. D’où la haine qu’ils me vouent aujourd’hui et les projets d’élimination physique qu’ils nourrissent depuis quelques semaines et dont l’écho nous est parvenu.

Guillaume Gbato a donc raison de dire que je suis un espion. Un espion venu pour mettre fin au règne des vilaines pratiques dans lesquelles il s’est spécialisé. La mafia qui règne dans la presse n’aura pas raison de moi. Et ce n’est pas lui Guillaume Gbato qui m’exclura du secteur de la presse. Ce combat là, il l’a déjà perdu parce qu’il n’est pas dans la vérité, parce qu’il n’a rien créé, par ce qu’il ne représente aucune référence en matière journalistique en Côte d’Ivoire. Sa marque déposée, ce sont les insultes dont il est le maître absolu. Il dit qu’il ne veut plus me voir. Mais moi je n’ai jamais cherché à le voir. Je ne l’ai jamais appelé. C’est lui qui est venu à mon bureau. Il n’avait qu’à rester dans son bureau du Synappci et à laisser son fameux aîné me poursuivre en justice. Tout ça ne serait pas arrivé. On n’est pas de la même génération et je ne peux donc pas comprendre sa conception du métier de journalisme. Lui, il pense que le rôle du journaliste, c’est de couvrir le faux. Moi je pense que le rôle du journaliste est d’œuvrer pour la transparence dans la gestion des ressources publiques. Entre nous deux, je ne sais pas lequel doit continuer à être journaliste.
Je vous remercie.

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