Affaire Awa Fadiga/ Une enquête mal partie…
Dans l’une de ses publications, votre site interpelait le Procureur de la République, Adou Richard sur sa crédibilité dans l’enquête que l’opinion qualifie de « Affaire Awa Fadiga« . C’est-à-dire, l’agression de cette jeune mannequin âgée de 23 ans, décédée aux urgences du CHU de Cocody sans aucune assistance médicale. Selon le Procureur de la République de Côte d’Ivoire, l’enquête devrait prendre fin 72h. C’est-à-dire, à compter du 27 mars 2014. Mais contre toute attente, nous sommes au 10 avril 2014, et rien ne présage la fin de l’enquête. A part le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 9 avril 2014, qui a suspendu les Pr. Kouassi Jean Claude, DG du CHU de Cocody, Tetchi Yavo, chef des services des urgences et Mme Abo Marie Yolande, surveillante d’unité de soins,’’ en attendant la fin de l’enquête sur le décès d’Awa Fadiga’’. L’on assiste plutôt à un statuquo.
Ces enquêtes classées
En effet, dès qu’une situation grave se présente en Côte d’Ivoire, l’Etat donne de la voix et prend le devant des choses. Des promesses d’enquêtes sont faites aux populations pour situer les responsabilités. Et sanctionner les mis en cause selon la loi. Mais au bout du compte, le constat est tout autre ; les moins chanceux sont sacrifiés et paient le lourd tribut et l’affaire est ainsi pliée. Comme « dossiers classés ». On énuméra entre autres, « Le complot du cheval blanc », « l’affaire Sia popo », « La Mercédès noire », « L’assassinat de Boga Doudou et de Robert Guéï », « Le bombardement de l’avion de Soro (d’alors Premier ministre). Sans oublier les plus récents. Notamment, « Les massacres de Vavoua », de ‘’Nahibly », ‘’Le drame du bus dans la lagune Ebrié ‘’ au Plateau, « L’accident qu’a provoqué les feux d’artifices » etc. Face à ce tableau triste et sombre des’’ dossiers classés’’ en Côte d’Ivoire, il y a lieu de se demander qui, veut-on protéger ? Concernant « l’affaire Awa Fadiga« , trois têtes sont tombées, parce que le « droit à la santé a été violé ». N’empêche, cette enquête ira-t-elle encore plus loin afin de situer les responsabilités ? Voici la question fondamentale qui demeure. Dans la mesure où, le manque d’équipements, d’infrastructures, de médicaments, de personnels médicaux bien formés et consciencieux n’est pas un fait nouveau dans les centres de soins en Côte d’Ivoire et particulièrement dans les hôpitaux généraux. La première personne morale qui assume la responsabilité c’est bel et bien le ministre de la Santé publique, Pr. Goudou Raymonde Coffie. Quelle proposition concrète a-t-elle fait à l’Etat, qui lui permette de prendre ou ne prenne pas en compte les recommandations? Bien au contraire, c’est l’éternel recommencement. Laissant le peuple dans un flou total et à son triste sort.
Serges Mignon