[Adayé Kessiè 9 : Commémoration des héros oubliés] Un devoir de mémoire pour les guerriers d’hier
Région du Gontougo, le 02-11-2024 (lepointsur.com) Bondoukou, ville du Nord-Est de la Côte d’Ivoire, chef-lieu de la région administrative de Gontougo et la capitale du district Zanzan s’est parée, le vendredi 1er novembre 2024, de solennité pour honorer les guerriers disparus, ceux qui, il y a 80 ans, ont quitté leurs terres pour défendre la liberté mondiale. En présence des autorités locales, de la gendarmerie française, de représentants de pays alliés, et des membres de la fondation Adayé Kessiè, la cérémonie a célébré le courage et l’engagement de ces combattants venus de diverses régions du globe pour rejoindre la lutte contre les idéologies destructrices de leur époque.
« Faire ce qui est juste, même quand personne ne regarde »
Le Commissaire Bini a ouvert la cérémonie par une allocution empreinte de gravité, rappelant les paroles de Jean Marshall, ancien attaché de sécurité américain, qui affirmait : « L’intégrité, c’est faire ce qui est juste même quand personne ne nous regarde. » Un adage qui résonne particulièrement en ce jour du vendredi 1er novembre 2024 de commémoration, car ces héros anonymes ont répondu à l’appel de la justice et de la liberté, loin de leurs terres et de leurs familles. Ils auraient pu rester chez eux, mais leur intégrité leur a dicté de ne pas croiser les bras face aux « barbaries » qui menaçaient la paix mondiale.
Ce devoir de mémoire se matérialise aujourd’hui autour du monument aux morts de Bondoukou, un site découvert il y a quelques années à peine et désormais un lieu de commémoration annuelle pour les âmes de ces guerriers tombés loin de chez eux. Pour le Commissaire général Bini, ce monument est bien plus qu’un simple site de mémoire : il est le symbole de sacrifices consentis pour que des générations puissent vivre en paix. « Ce que nous faisons ici chaque année est un hommage à nos ancêtres, dont certains n’ont même pas laissé de descendants, » explique-t-il avec émotion.
Le royaume Bron : un exemple de bravoure au-delà des frontières
La cérémonie a également mis en lumière le royaume Bron, dont les guerriers se sont illustrés aux côtés des forces alliées, répondant à l’appel du général De Gaulle. « Ces hommes ont fait preuve de bravoure là où d’autres ont préféré détourner le regard, » rappelle un représentant de la gendarmerie française présent à l’événement. En rejoignant la résistance, les soldats du royaume Bron sont entrés dans l’Histoire en repoussant l’obscurantisme et la dépression. Beaucoup d’entre eux n’ont pas survécu, laissant leurs terres et leurs familles derrière eux pour affronter un ennemi inconnu, mais leur sacrifice a marqué les esprits et inspiré les générations futures.
Aujourd’hui, l’engagement de ces soldats est inscrit dans les mémoires et dans les cœurs. Ce sont des héros, immortalisés par leur bravoure, qui ont tracé la voie pour des valeurs d’intégrité, de solidarité et de justice. « Ils ont combattu pour une cause juste, et même si beaucoup ne sont jamais revenus, ils n’ont pas combattu en vain, » a souligné le colonel Xavier Lefèvre, attaché de sécurité intérieur à l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, rappelant les sacrifices consentis.
L’importance de préserver l’héritage des guerriers d’antan
La Fondation Adayé, organisatrice de la cérémonie annuelle, s’efforce de maintenir ce lien avec le passé pour perpétuer l’histoire des combattants, connus ou anonymes, qui ont contribué à la liberté du monde entier. « Nous avons réalisé que ce monument représentait bien plus qu’une pierre. Il est le reflet d’une histoire commune, une histoire que nous devons comprendre et honorer, » souligne le Commissaire Bini.
L’hommage de ce jour ne se limite pas aux discours, mais vise à rappeler aux jeunes générations que la paix dont elles bénéficient aujourd’hui est le fruit des sacrifices de ces guerriers d’antan. « Il y a ici des représentants de la France, du Sénégal, des Pays-Bas, et bien d’autres nations. Nous sommes réunis pour honorer ceux qui, par leur courage et leur sacrifice, ont écrit l’histoire, » a-t-il conclu.
La cérémonie s’est achevée dans le recueillement, tandis que les représentants des différentes nations déposaient des gerbes de fleurs au pied du monument. Le souvenir de ces héros reste vivant, inscrit dans chaque hommage, chaque récit transmis, et dans chaque geste de mémoire. Que ces hommes et femmes, dont les noms sont parfois oubliés, sachent qu’ils ne sont pas morts en vain, et que leur bravoure continue de résonner au-delà des frontières et des générations.
Médard KOFFI depuis Tabagne