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Adama Bictogo : « L’opposition ivoirienne est médiocre… »


Abidjan-27-10-16 (lepointsur.com) A trois jours du scrutin référendaire, dans une interview accordée à Jeune Afrique, le député et homme d’affaires, Adama Bictogo chargé de diriger la campagne  de la majorité  livre  ses impressions. Morceaux choisis.

Se prononçant sur la campagne en cours, le député d’Agboville stigmatisant la médiocrité de l’opposition politique ivoirienne qualifie la campagne de sans visage. « Les élections déchaînent des passions lorsque la compétition est portée par des hommes. Aujourd’hui, nous sommes dans une campagne thématique, qui n’affiche pas de visage, n’est pas portée par un individu. De plus, nos populations sont éloignées de ces questions, elles ont l’impression que le référendum est l’affaire des sommités politiques. Il faut aussi noter qu’en face, nous avons une opposition qui est médiocre, qui ne fait pas de contre-propositions dans le fond, qui met en avant des arguments fallacieux ne permettant pas de relever le débat. » Assène d’entrée l’homme d’affaires ivoirien. En sus, il  évoque le taux de participation qui est pour lui, le défi qui reste à relever, non sans indiquer que la majorité des Ivoiriens se retrouvent en cette Constitution.

« Aujourd’hui, la victoire est acquise. Notre défi reste effectivement la participation et, comme je viens de vous le dire, il n’est pas aisé de mener une campagne thématique. Ceci étant, la majorité des Ivoiriens se retrouvent dans cette Constitution qui garantit la sérénité, offre une paix durable et a épousé le contexte socio-politique de notre pays. Je reste convaincu que nous allons nous rapprocher du taux de la présidentielle. Nous sommes sur le terrain. Depuis le lancement de la campagne par le président, on sent une bonne évolution, une bonne adhésion des populations. Je crois que les heures restantes devraient suffire pour changer complètement la donne et avoir un très bon taux de participation », renchérit-il.  Au demeurant, pour Bictogo, s’il est vrai que «  les députés ont exprimé des réserves, on s’est rendu compte lors de la campagne que les populations adhéraient beaucoup plus à la Constitution que les députés. »

Soutenant mordicus que les conditions d’éligibilité ont été revues pour épouser le contexte ivoirien, l’ex-ministre ivoirien de l’intégration précise, « Il y a des moments où l’histoire vient au secours du droit. Notre pays a connu dans les années 1960 plus de 28% d’immigration. On a des enfants de troisième, quatrième génération. Il faut en tenir compte. On ne peut pas être dans un pays et avoir une nationalité à deux vitesses. Notre Constitution ne pouvait pas garder cette disposition (l’article 35, ndlr). La Constitution de 2000 était celle de la catégorisation et de la division des Ivoiriens. Elle a occasionné une situation de guerre, la division du pays et elle avait sans cesse besoin d’être accompagnée par des accords » soutient-il. Les pouvoirs renforcés du président de la République  comme le recommande la nouvelle Constitution rencontre l’assentiment d’Adama Bictogo.

« Nous sommes dans un régime présidentiel. Nous avons fait le choix de renforcer le pouvoir de l’exécutif car le président est le seul élu au suffrage universel direct. Dans la Constitution actuelle, le président de l’Assemblée nationale – qui exerce la fonction présidentielle en cas de vacance du pouvoir – est issu d’une élection locale, pas nationale. Dès 2020, le vice-président bénéficiera de l’onction du peuple. La création de ce poste permettra également à l’État de continuer à fonctionner comme ce fut le cas au Ghana à la mort de John Atta Mills » pense le cacique du RDR. L’une  des satisfactions du cadre du RDR  quant à la nouvelle Constitution, c’est incontestablement le problème de la question foncière. Se réjouissant du fait qu’un étranger ne peut plus être propriétaire d’un terrain en zone rurale, il dira « elle  constitutionnalise la loi de 1998 établissant la pleine propriété des terres pour les Ivoiriens. Elle dispose qu’un étranger ne peut pas être propriétaire d’un terrain en zone rurale. Par contre, ceux qui étaient déjà propriétaires avant la nouvelle Constitution le resteront. »

EKB

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