[A propos de l’agroforesterie] Le Directeur du Conseil Café-cacao, Koffi Kan Roland interpelle les producteurs (Entretien)

Pour lutter efficacement contre la dégradation exponentielle des forêts, diversifier les produits agricoles et avoir des produits agricoles de qualité dans la durée, la mise en œuvre effective de la norme ARS 1000 ou de l’agroforesterie a été instituée comme une nouvelle pratique agricole obligatoire.

En marge de la 4e étape de la phase de sensibilisation qui a eu pour cadre la salle de conférence de la Sous-préfecture de Bangolo, votre organe numérique préféré a tendu son micro au Délégué Régional du Conseil du Café-Cacao (CCC) en charge des Régions du Cavally et du Guémon.

Dans cet entretien, M. Koffi Kan Roland invite tous les acteurs de la filière agricole notamment ceux de sa filière à faire du café et du cacao, les amis de la forêt. Outre ceci, s’appuyant sur le nouveau code forestier de 2019, il a indiqué aux producteurs que tout arbre situé dans leurs plantations agricoles leur appartient désormais. Interview…!

Nous sommes effectivement venus porter un message simple: la mise en œuvre de l’agroforesterie dans la filière café-cacao. Vous êtes sans ignorer que dans le cadre de la durabilité, la norme ARS 1000 éditée par la Côte d’Ivoire et le Ghana fait désormais de l’agroforesterie, une activité agricole obligatoire.

L’agroforesterie est une nouvelle technique culturale qui consiste à associer les arbres aux plantations agricoles. Nous concernant, nous invitons nos parents à associer les arbres aux champs de café et de cacao. C’est pourquoi nous sommes venus inviter nos parents producteurs de café-cacao à adhérer totalement à cette nouvelle technique agricole qui fait partie des exigences de la norme ARS 1000 que nous nous sommes données. En clair, nous invitons nos parents à adopter désormais cette nouvelle technique culturale en Côte d’Ivoire de façon obligatoire.

Pour plus d’efficacité, le Conseil du Café-Cacao travaille en étroite collaboration avec des partenaires techniques que sont le MEMINADER, le MINEF et l’ANADER.

Je puis vous dire que toutes les équivoques ont été levées suite aux interventions de notre partenaire technique qu’est le ministère des eaux et forêts. Désormais, tout arbre planté ou non, situé dans une plantation agricole appartient au propriétaire du champ. Cela veut dire que l’arbre que tu as planté est pour toi, tout comme l’arbre qui a poussé naturellement dans ton champ. Et son exploitation à maturité impliquera nécessairement un contrat préalablement établi entre le propriétaire du champ (donc propriétaire aussi du bois) et tout exploitant forestier, même si celui-ci dispose d’un périmètre d’exploitation.

Sur cet aspect, le nouveau code forestier de 2019 en son article 25 reconnaît le droit forestier, en son article 27 il protège les propriétaires terriens et en ses articles 87 et 91, a prévu des sanctions contre les exploitations forestières clandestines. C’est le lieu de dire que l’État de Côte d’Ivoire n’a pas oublié les producteurs agricoles, épines dorsales de l’économie ivoirienne.

Merci infiniment de cette question. C’est le lieu pour le Conseil café-cacao d’indiquer à juste titre que les arbres sont distribués gratuitement. Je dis bien que les arbres sont donnés gratuitement.

Nous invitons tous les acteurs du domaine agricole à s’approprier effectivement cette nouvelle technique culturale pour que nos productions agricoles notamment le café et le cacao soient de qualité et plus compétitives sur le marché mondial. Bien au-delà, tous nos partenaires techniques que sont les ministères de l’agriculture, des eaux et forêts et l’ANADER ont démontré aussi que l’arbre est source de vie car il permet de lutter efficacement contre le réchauffement climatique et de diversifier les produits agricoles.

Réalisé par Laine Gonkanou, Correspondant Régional