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Gouêssê Diomandé, SGN de la LND (mouvement Guéiste) : « Pour notre leader-martyr, voici ce que nous attendons du président de la République » (Interview)


Abidjan, 26-03-2024 (lepointsur.com) A la tête de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), un mouvement pro-Guéi, Gouêssê Diomandé fait le point de la situation de son organisation un mois après son lancement. Le secrétaire général national de la LND, sans faux-fuyants donne les raisons de la création de ce mouvement politique et dit ce qu’il attend du président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara. L’homme tend, par ailleurs, une perche à tous ceux qui se réclament proches des idéaux du Général Robert Guéi avec à leur tête Albert Mabri Toikeusse, celui-là même qui a hérité du parti politique fondé par l’ex-chef de l’Etat ivoirien, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Interview.

“ Non, nous ne sommes pas admirateurs des putschistes ! Nous sommes plutôt admirateurs d’un grand homme politique de notre pays qui a consacré toute sa vie au service de la patrie. Un homme qui, à plusieurs reprises, a sauvé la république de la fracture sociale. Un homme de devoir qui à chaque fois que le pays lui faisait appel, répondait favorablement. ’’

Vous venez de mettre sur pied depuis le 25 février dernier, un mouvement politique dénommé la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) dont vous êtes le Secrétaire Général National. Pourquoi avez-vous créé ce mouvement politique ?

Comme nous l’avons déjà dit le 25 février dernier, lors du point de presse de lancement de notre mouvement, nous avons créé la LND pour trois raisons essentielles. La première, c’est de mettre fin aux interrogations et inquiétudes des ivoiriens quant à savoir si le président Robert Guéi a laissé des héritiers politiques ou pas. Ils n’ont donc plus à s’en faire, car nous sommes désormais là, nous les héritiers de la philosophie politique du président Robert Guéi qui est centrée sur l’idéal qu’est la Côte d’Ivoire. La seconde raison est donc de redonner vie à ses idéaux politiques et de reprendre la lutte pour le bien-être de l’ivoirien, là où il l’a laissé le 19 septembre 2002. La troisième raison est de rassembler tous ceux et celles qui l’ont connu ou pas et qui se reconnaissent dans la philosophie politique qu’il nous a laissé.

Comment se porte donc l’organisation, un mois après sa naissance ?

Un mois après sa naissance, la LND se porte bien. Nous enregistrons des Adhésions. Et nous travaillons à son implantation nationale et internationale.

Robert Guéi a fait un coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir le 24 Décembre 1999. Aujourd’hui étant décédé, il reste l’icône de votre organisation politique. Etes-vous un admirateur des putschistes ?

Non, nous ne sommes pas admirateurs des putschistes ! Nous sommes plutôt admirateurs d’un grand homme politique de notre pays qui a consacré toute sa vie au service de la patrie. Un homme qui, à plusieurs reprises, a sauvé la république de la fracture sociale. Un homme de devoir qui à chaque fois que le pays lui faisait appel, répondait favorablement. Nous sommes admirateurs d’un grand homme d’Etat, qui a toujours mis au-devant, l’intérêt supérieur de la nation avant le sien. Nous admirons aussi le Général Robert Guéi, parce qu’il est le père de l’alternance politique en Côte d’Ivoire.

Vous soutenez que le Général Robert Guéi fut un grand homme d’Etat. Pouvez-vous nous donner quelques faits d’armes qui l’ont caractérisé ?

“ Depuis 22 ans que le président Guéi est décédé, on ne fait plus cas de lui nulle part. Parfois, il servait d’épouvantail à certains hommes politiques pour se repositionner quand ils étaient en de mauvaises postures. Il faut mettre fin à tout cela. ’’

Gouêssê Diomandé, le dynamique secrétaire général national de la LND

Effectivement, le Général Robert Guéi était un grand homme d’Etat. D’abord, avant d’être Chef de l’Etat en l’an 2000, il a été un fidèle et dévoué officier de l’armée du président Houphouët Boigny. Que l’on se souvienne de la crise libérienne de la fin des années 1980 durant laquelle l’officier Guei et ses hommes ont sécurisé la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia, qui était menacée d’envahissement par des rebelles libériens. Rappelons-nous, dans les années 1990, les troubles qu’a connu le pays au niveau militaire et estudiantin pour lesquels le président Houphouët a dû recourir au service du colonel Robert Guei, pour rétablir l’ordre républicain dans le pays. Souvenons-nous de 1993, à la mort du président Houphouët Boigny, où il a fallu le Général Robert Guei pour faire appliquer l’article 11 de la constitution de la première République, faisant du président Henri Konan Bédié, le successeur du président Houphouët Boigny. Il faut aussi se souvenir du boycott actif du front républicain composé à l’époque du FPI et du RDR, que le Général Robert Guei a refusé de mater, faisant de lui, aux yeux des opposants d’alors, le « général patriote » ! Nous voudrions aussi mentionner le coup d’Etat de 1999, qu’il a dû assumer pour éviter le chaos au pays. Et pendant la transition de l’an 2000, c’est lui qui pour la première fois a donné au pays toutes les avancées démocratiques que l’opposition demandait depuis au moins 20 ans en faisant la volonté du peuple, lors du referendum de l’an 2000. Le Bulletin unique, l’urne transparente, l’encre indélébile, le vote à 18 ans, et la CEI, tout ça, c’est l’œuvre du Général Guei. Sans oublier la limitation de mandat présidentiel à deux mandats et de l’âge des candidats à 75 ans. Nous voudrions pour finir, rappeler aux enseignants, que c’est le président Robert Guei, qui a signé en l’an 2000, le décret portant décrochage des enseignants. Tous ces faits montrent bien que le président Robert Guei était un grand homme d’Etat, dont le souci a toujours été l’intérêt du peuple avant tout. En sommes, le Général Robert Guei a été pour la Côte d’Ivoire, un homme de recours et de secours. Il ne faudrait pas que les ivoiriens l’oubli.

On ne peut pas parler de Robert Guéi sans mentionner Albert Mabri Toikeusse. Quelle place occupe ce dernier dans votre organisation ?

Monsieur Mabri n’est pas membre de la Ligue Nationale pour la Démocratie. Donc il n’occupe pas de place dans notre organisation. Toutefois, la porte reste ouverte à tous ceux qui continue d’aimer le président Robert Guéi.

À vous entendre, la LND est une organisation politique des partisans de Guéi. Envisagez-vous plus tard de transformer cette organisation en un parti politique ?

“ S’agissant de notre leader-martyr, ce que nous attendons du président de la République, c’est… ’’

Pour l’heure, cette option n’est pas à l’ordre du jour. Depuis 22 ans que le président Guéi est décédé, on ne fait plus cas de lui nulle part. Parfois, il servait d’épouvantail à certains hommes politiques pour se repositionner quand ils étaient en de mauvaises postures. Il faut mettre fin à tout cela. C’est d’abord cela l’une de nos missions. Ensuite en fonction de l’évolution de notre organisation, on verra si cette option peut être mise sur la table.

Toute organisation a des principes fondamentaux. Quels sont ceux de la LND ?

La Ligue Nationale pour la Démocratie fonctionne selon trois grands principes, qui sont les valeurs fortes auxquelles le président Robert Guéi était très attachées. Ces trois principes sont : le Bon Ton, la Démocratie et la Paix. Dans les jours à venir, nous organiserons des conférences pour expliquer aux ivoiriens, ce que le président Robert Guéi entendait par ces notions.

Comment comptez-vous financer votre mouvement, vu l’ambition que vous avez ?

D’abord nous comptons sur nous même à travers les cotisations de nos membres. Ensuite nous comptons sur les dons et aides de tous ceux qui épousent notre vision. Bien entendu nous allons solliciter tous les amis et anciens collaborateurs du Président Robert Guéi, d’ici où d’ailleurs, qui voudraient bien nous aider.

Qu’attendez-vous du Président de la République, vu que le Général Robert Guéi a aussi occupé le poste de chef d’Etat ?

“ Nous envisageons aussi de faire des rencontres et des conférences publiques. Notre plan d’action prévoie des tournées à l’intérieur du pays et des journées commémoratives qui sont en élaboration. ’’

D’abord, avant toute chose, nous voudrions remercier le président Alassane Ouattara pour avoir tenu sa parole de campagne en 2010 à Man. Il nous avait promis qu’il allait faire juger les assassins de notre leader le Général Robert Guéi. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous les connaissons, même s’il a gracié certains au nom de la paix et de la réconciliation nationale. S’agissant de notre leader-martyr, ce que nous attendons du président de la République, c’est l’édification de monuments en sa mémoire. Nous souhaitons qu’il construise une stèle à la corniche, à l’endroit où son corps a été découvert le 19 septembre 2002. Nous souhaitons qu’un pont construit à Abidjan porte son nom. Nous voudrions aussi que dans sa région natale, le Tonkpi que le stade de Man porte son nom et qu’un monument soit construit à son effigie au carrefour Zélé à Man. Enfin, nous les Gueistes, nous demandons au chef de l’Etat, en liaison avec la France, de déclassifier tous les dossiers qui ont attrait à l’assassinat du président Robert Guéi, afin que les historiens ivoiriens y aient accès pour écrire la véritable histoire de ce drame de sorte que l’on ne l’oublie pas et que cela ne se reproduise plus jamais dans notre pays.

Quels sont les perspectives de la LND pour rassembler les ivoiriens autour de votre combat ?

Dans nos perspectives, nous envisageons d’étendre le mouvement sur l’ensemble du territoire nationale. Pour cela, nous allons poursuivre la communication afin que tout le monde comprenne le sens de notre action. Nous envisageons aussi de faire des rencontres et des conférences publiques. Notre plan d’action prévoie des tournées à l’intérieur du pays et des journées commémoratives qui sont en élaboration.

Fin

SGN LND

GOUESSE DIOMANDE

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