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15 ans après/ Vers un « Ivoirien Nouveau » avec une « Constitution Nouvelle » #civ


Abidjan, 04-11-15 (lepointsur.com)-Le président du Conseil constitutionnel Mamadou Koné a, au cours, la prestation de serment de M. Alassane Ouattara, qui marque solennellement la fin officielle de son premier mandat et, concomitamment, le début du second, mardi 3 novembre 2015 au Palais présidentielle, à Abidjan-Côte d’Ivoire rappelé au Président des Ivoiriens, la nécessité de revoir la constitution ivoirienne, source de tous les conflits en Côte d’Ivoire.

Alassane Ouattara et le Conseil constitutionnel.Ph.Dr

Alassane Ouattara et le Conseil constitutionnel.Ph.Dr

« L’un des chantiers que vous avez annoncés pour votre second mandat, à savoir la révision de la Constitution, intéresse au plus haut point le Conseil constitutionnel« , a soutenu le président du Conseil constitutionnel justifiant cela par l’opportunité de voir doter l’exécutif d’un instrument de travail certainement plus performant, mais aussi et surtout, de la ferme volonté d’Alassane Ouattara de doter la Côte d’Ivoire d’un contrat social plus consensuel, et donc moins confligène. Vous avez dit « Ivoirien Nouveau »! Les base de « La Constitution Nouvelle » viendront pour aplanir les angles.

A en croire Mamadou Koné, si aujourd’hui les ivoiriens sont fiers, à juste titre d’ailleurs, de dire qu’ils ont adopté leur Constitution par un taux de 86%, en revanche, bien malin celui qui pourra dire combien d’entre eux ont voté « OUI » au référendum de 2000, en pensant qu’ils choisissaient le « ET » et combien d’entre eux ont voté « OUI » au même référendum en pensant qu’ils optaient pour le « OU ». « Le moins que l’on puisse dire est que la Côte d’Ivoire, avec cette Constitution confligène, est mal entrée dans sa deuxième République », a-t-il renchéri.

Pour lui, lorsque, dans un pays, une Constitution est assise sur un si grand quiproquo, le contrat social qu’elle est censée porter est vicié « ab initio », « l’Etat a un caillou dans son soulier, la République a un point de côté, et la démocratie est sujette à de bien regrettables bégaiements, pour ne pas dire, à des soubresauts. Le premier de ces bégaiements est survenu lors de la première élection présidentielle organisée sous l’égide de cette Constitution, deux mois seulement après son entrée en vigueur le 1er août 2000. Cette consultation électorale s’était achevée par des tueries massives de populations civiles, mieux connues sous l’appellation de « Charnier de Yopougon », et avait même été qualifiée de « calamiteuse » par celui-là même qui l’avait remportée » a révélé le président du Conseil constitutionnel Mamadou Koné.

C’est pourquoi, des ajustements sont donc nécessaires, pour éviter d’autres bégaiements de la démocratie, car les légitimes ambitions que nourrit Alassane pour la Côte d’Ivoire dont, entre autres, l’émergence d’un ivoirien nouveau, ne sauraient s’accommoder d’une Constitution consacrant la division des ivoiriens et le tango mortel de deux conjonctions qui selon Mamadou Koné, n’auront jamais autant failli à leur vocation de coordination.

L’investiture du président de la République Alassane Ouattara, au palais présidentiel au Plateau.Ph.Dr

L’investiture du président de la République Alassane Ouattara, au palais présidentiel au Plateau.Ph.Dr

« Pour toutes ces raisons, Excellence, Monsieur le Président de la République, le Conseil constitutionnel soutient votre initiative de modification de la Constitution. Il souhaite que, tenant compte des erreurs du passé, cette révision se fasse dans les meilleures conditions de transparence possibles afin que, lors du référendum à venir, le peuple ivoirien sache avec précision le contrat social qui lui est proposé, et se prononce donc en parfaite connaissance de cause, et qu’au final, nul n’ait le sentiment désagréable d’avoir été entrainé malgré lui dans un traquenard » s’est-il justifié.

Avant cela, le président du Conseil constitutionnel est revenu sur  le remarquable itinéraire politique d’Alassane Ouattara, qui n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Méditant sur les écrits de Voltaire, Diderot, Kant, Heidegger, Amadou Hampate Bâ, et tous les autres philosophes du destin, sur le destin de l’homme, il a soutenu ceci : « Ce destin que son semblable peut maltraiter, mais qu’il ne peut jamais fléchir, parce que tracé par la main experte de Dieu, le Tout-Puissant et infaillible architecte de l’univers, dépositaire de toutes les destinées, avec Son crayon qui n’a pas de gomme, et en faisant même parfois usage d’instruments courbes pour réaliser des lignes droites« .

Sériba Koné

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