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[Zuénoula/Vol d’ignames] Le septuagénaire Irié Bi Zenan drible à nouveau le Tribunal de Bouaflé


Zuénoula, 31-10-2025 (lepointsur.com) Le feuilleton judiciaire opposant le planteur Zamblé Bi Zamblé Boniface au sieur Irié Bi Zenan, dans une affaire de vol d’ignames à Zuénoula, continue de susciter beaucoup de débat et d’attention. En effet, convoqué à plusieurs reprises devant le Tribunal de Première Instance de Bouaflé, le principal accusé, Irié Bi Zenan, septuagénaire domicilié au village de Paoufla, a une nouvelle fois brillé par son absence à l’audience du 29 octobre 2025.

Les faits à l’origine du conflit

Tout est parti d’une plainte déposée auprès des autorités par M. Zamblé Bi Zamblé Boniface, planteur résidant à Kouréfla, dans la sous-préfecture de Zuénoula. Père de vingt-huit (28) enfants et chef d’une grande famille de quarante (40) personnes, il vit exclusivement de son activité agricole, principalement de la culture d’ignames sur une parcelle qu’il exploite depuis quatre ans.

Depuis plusieurs semaines, le paysan faisait face à des vols répétés de ses récoltes. Pour mettre grappin sur le ou les auteurs de cet acte peu louable, il décida de surveiller lui-même son champ. Le dimanche 6 avril 2025, il aperçut plusieurs individus armés de machettes, en train de dérober ses ignames déjà mises en sacs. Craignant pour sa sécurité, il se cacha, mais eut le temps d’identifier l’un d’eux : un certain Cyril, conducteur de charrette qu’il connaissait bien.

Le lendemain, le plaignant se rendit chez Cyril pour obtenir des explications. Ce dernier affirma avoir agi sur ordre d’un certain Irié Bi Zenan, qui lui aurait demandé de récupérer les ignames. Alertés, les parents de Cyril se rendirent à Paoufla pour demander des comptes à M. Zenan. Ce dernier ne nia pas les faits, allant même jusqu’à défier le plaignant : « Si Zamblé est un homme, qu’il vienne chercher ses ignames chez moi ! ».

Les démarches judiciaires

Face à cette provocation, le chef du village de Kouréfla fut saisi, puis celui de Paoufla. Aucune solution n’ayant été trouvée entre les deux protagonistes, M. Zamblé Bi Zamblé Boniface porta l’affaire devant la brigade de gendarmerie de Zuénoula. Malgré deux convocations, l’accusé se fit d’abord désirer avant de se présenter. La gendarmerie lui ordonna alors de restituer les ignames sous trois jours. Le délai écoulé, rien ne fut fait.

Pis, un membre de la famille Zenan, du nom de Gédéon, aurait menacé le plaignant de mort s’il remettait les pieds dans son champ. Craignant pour sa vie, celui-ci affirme vivre depuis lors dans la peur.

Après plusieurs refus d’obtempérer, Irié Bi Zenan fut finalement appréhendé par la gendarmerie de Vouéfoufla, avant d’être transféré à Zuénoula. Toutefois, il fut relâché dès le lendemain, malgré les aveux partiels obtenus.

Un passé de récidiviste présumé

Selon plusieurs témoignages recueillis au village, le septuagénaire ne serait pas à son premier acte de malveillance. Il est soupçonné d’avoir détruit les bananiers d’un villageois, volé des planches, et même falsifié un document pour revendiquer illégalement la propriété d’une forêt communautaire.

Un énième report de procès

Convoqué une première fois le 23 juillet 2025, l’accusé ne s’était pas présenté. L’audience avait alors été reportée au 29 octobre 2025, où son absence a de nouveau été constatée. Face à cette attitude de défiance, le Tribunal de Bouaflé a décidé de repousser l’affaire au 12 décembre 2025, en espérant que cette fois, M. Irié Bi Zenan daigne enfin répondre de ses actes devant la justice.

Serge N’Guessan, correspondant régional

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