CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 20-3-2017) Que recherchent les brasseries ivoiriennes à travers l’inondation des façades des principales rues d’Abidjan avec des panneaux leurs images ? Certainement, la confirmation de leur leadership ou encore leur niveau de pénétration des différents marchés des communes d’Abidjan.

Si c’est le cas, l’on est en droit de se demander si Solibra en a vraiment besoin, eu égard au monopole qu’elle détient en matière de distribution de bière en Côte d’Ivoire depuis environ 60 ans. D’autant plus qu’elle détient à elle seule tous les circuits que sa concurrente, Brassivoire, d’à peine un an, a du mal à pénétrer.

Alors qu’elle s’inquiète quant à la satisfaction de l’important marché intérieur, Brassivoire subit de plein fouet, une sorte d’étouffement par la première brasserie du pays. Qu’à cela ne tienne ! Solibra est dans son rôle de protection et de préservation de sa notoriété. Toutefois, lorsque cette grosse firme se met à emboiter ses pas et marché sur le chemin que trace allègrement sa toute jeune concurrente, cela est tout de même surprenant.

Le prix cash d’un repli sur soi depuis plus d’un demi-siècle

Pendant plus de 50 ans, Solibra a gardé le monopole sur le juteux marché de la bière en Côte d’Ivoire. Au cours de toutes ces années et forte de sa couverture nationale en matière de circuit de distribution, la seule brasserie ivoirienne ne s’est pas sentie obligée de faire de la publicité. Tant qu’elle était seule sur le marché local, cela ne relevait pas de ses priorités.

Pis, la doyenne des brasseries ivoiriennes ne se sentait pas alors dans l’obligation de tracer une ligne budgétaire en faveur d’actions sociales au profit des nombreux consommateurs de ses produits. Tant qu’elle payait  ses engagements fiscaux vis-à-vis de l’Etat ivoirien, la publicité était considérée comme du superflu pas nécessaire pour assurer les ventes.

Mais curieusement, l’aspect publicitaire gagne davantage en intérêt chez Solibra depuis que la concurrente Brassivoire s’en sert, tant bien que mal, pour se positionner. Ainsi, sentant son monopole prendre du plomb dans les ailes, avec la fulgurante percée de la bière Ivoire, seul produit de la nouvelle brasserie qui a annoncé les couleurs de l’entreprise, Solibra se rend compte de la grave erreur cumulée pendant toutes ces années qu’elle tente de corriger.

Bien entendu, depuis peu, elle est engagée dans une campagne publicitaire aux relents d’un corps à corps avec les consommateurs. A la clef, l’inondation tous azimuts des façades des nombreux maquis qui longent les principales rues de la ville d’Abidjan.

Idrissa Konaté

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