Yopougon – MACA : Désarroi des populations
Abidjan 17-6-15 (lepointsur.com). Sodefor extension, ce sous-quartier de la commune de Yopougon qui jouxte la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan croule sous le poids des inondations depuis 2014 pendant la période des pluies diluviennes. Les eaux de ruissèlement ne peuvent plus être évacuées parce que la CIMAF s’est installée en face sur les caniveaux d’évacuation.
De l’implantation de la CIMAF à l’inondation aux abords de la MACA
« Les eaux usées en provenance de la MACA et celles de la pluie dans différentes canalisations,
traversent la route et les eaux de ruissèlement échouent dans un bassin, où une pompe s’auto active pour maintenir un certain niveau, évitant des risques d’inondation. Mais la CIMAF en s’installant en 2012 a, non seulement endommagée la pompe mais plus grave, volontairement bouché avec de la terre rouge les conduits d’évacuation d’eau » affirme Koné Salimata. Elle ne peut plus avoir accès à sa maison désormais engloutie sous une marre d’eau sale. Les eaux, aussi bien de pluie que celles usées se mélangent et stagnent désormais en ces lieux. Les habitants du sous-quartier de Yopouon, Sodefor extension sont dans la rue, livrés à eux-mêmes. Ceux qui n’ont pu délocaliser ailleurs, squattent les locaux de l’établissement scolaire des environs. Selon des informations recueillies sur place le Directeur de l’EPP Forêt du Banco, s’était montré réticent mais, a fini par céder. Ses classes sont transformées en dortoir et/ou lieux de stockage de ces quelques effets que les familles éprouvées ont sorti de leurs maisons englouties depuis les récentes pluies diluviennes.
Ballo Amidou évoque « un sentiment de colère à l’encontre des autorités ». Ce commerçant a tout perdu. Sa boutique est sous les eaux et sa famille dispersée depuis un an. Il implore et sollicite l’aide de l’Etat.
Le relais de cette situation d’inondation sur les chaînes de la Télévision nationale, RTI1 et RTI2, tout comme la visite de la ministre, Anne Désirée Oulotto avait suscité un espoir. Cependant, jusqu’aujourd’hui, les habitants de Sodefor Extension sont désespérés et impuissants avec le temps qui passe et ces eaux qui continuent de monter. Rien n’est fait, pas même un geste des autorités, alors qu’ils ont saisi par courrier le ministère de l’industrie, l’ONAD, le Maire de leur commune (Yopougon) ainsi que le bureau de la 1ere Dame.
San Kouassi Francis, étudiant en licence 3 d’histoire évoque un cas d’injustice : « on a l’impression de ne pas appartenir à cette Côte d’Ivoire » lance-t-il.
Et pourtant, de sources concordantes, la CIMAF au moment de son installation en 2012 aurait promis monts et merveilles à la population qui les accueillait. Une fois implantée, la société ne se soucierait désormais que de ses intérêts au détriment d’une population laissée pour compte, démunie et faible. Pis, la société marocaine n’a pas daigné faire un geste à l’endroit des populations, ne serait-ce qu’employer une frange de la jeunesse en quête d’emplois. Les autorités marocaines, principales actionnaires de la CIMAF auraient-elles cautionné une telle impunité et injustice au Maroc ? Telles sont entre autres, des questions que nombre d’Ivoiriens se posent. Au demeurant, force est de constater que la poussière engendrée par les activités liées au ciment peuvent provoquer des maladies pulmonaires. En tout état de cause, au fil des années, la situation des populations du sous-quartier Sodefor-extension devient de plus en plus préoccupante. Sans compter que la clôture de la CIMAF encombre la voie de dégagement de la voie qui longe la MACA. Autant dire qu’il est plus qu’impérieux que les autorités compétentes ivoiriennes se penchent sur le problème afin de trouver une solution définitive.
Kakou Nda
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