Culture

[Yérétiélé accueille le Kalieh Festival 2025] Un pont entre culture initiatique et recherche universitaire


La 4e édition du Kalieh Festival s’est ouverte à Yérétiélé en pays Gbatôh sous le sceau des bénédictions coutumières, de la recherche universitaire et d’un engagement pour la préservation de la culture senoufo. Un événement initiatique aux retombées culturelles et écologiques prometteuses.

Yérétiélé, le 10 avril 2025 (lepointsur.com) – La 4e édition du Kalieh Festival, manifestation culturelle à forte portée initiatique, s’est ouverte ce jeudi 10 avril à Yérétiélé, en pays Gbatôh, dans la commune de Dianra. Organisée dans le cadre du Festival des Arts du Spectacle Initiatique (FASI) 2025, cette édition a su conjuguer traditions ancestrales, discours académiques et engagement écologique. Une cérémonie d’ouverture solennelle qui marque une étape décisive dans la promotion de la culture senoufo.

Entre bénédictions coutumières et hommage aux bâtisseurs culturels

La cérémonie a débuté par les bénédictions du porte-parole du chef du village, dans le respect des rites traditionnels gbatôh. Le Maire honoraire de Dianra, Fofana Nanourgo, a ensuite souhaité la bienvenue aux invités venus de divers horizons, avant de céder la parole au Commissaire général du festival, le Professeur Nanourougo Coulibaly.

Dans son adresse, le professeur Coulibaly a tout d’abord rendu un hommage appuyé à M. Koné Dossongui, protecteur du Kalieh Festival, pour son soutien constant à la culture et à la jeunesse dont la présence inspire confiance et sérénité. Il a également salué la présence de figures éminentes telles que le Maire de Kolia, le Maire de Kouto, la représentante de la Ministre de la Culture et de la Francophonie, ainsi que celle du Professeur N’Galadjo, chercheur émérite et fils du département de Dianra.

La recherche au service des traditions

Au cœur de cette édition, un projet structurant : la mobilisation d’une trentaine d’universitaires et d’étudiants venus vivre l’événement de l’intérieur afin de formuler des sujets de recherche enracinés dans les réalités locales. « Nous ne voulons plus de travaux hors sol. Nos étudiants doivent vivre la culture, la ressentir, l’interroger sur le terrain », a affirmé le Professeur Coulibaly.

Dans cette dynamique, un partenariat a été lancé avec la SODEFOR à travers le projet « Un initié, un arbre planté », symbole de l’engagement civique et environnemental de la jeunesse initiée. Une plantation d’arbre symbolique a d’ailleurs eu lieu à l’issue de la cérémonie.

Une reconnaissance officielle et des perspectives durables

Prenant la parole au nom de la Ministre de la Culture, Mme Ouattara Mariame, Directrice régionale du Béré, a exprimé les félicitations de Mme Françoise Remarck à l’équipe organisatrice pour la valorisation des arts et traditions du peuple Gbatôh et du canton Nigbi. Le représentant du Directeur général de la SODEFOR, Lt Koffi Lanssane, a de son côté réitéré l’engagement de l’institution pour la réhabilitation des forêts sacrées, essentielles à la mémoire et à la spiritualité senoufo.

Koné Dossongui, figure de proue du développement culturel, a salué l’initiative universitaire intégrée au festival, insistant sur l’importance de préserver une culture riche « dans son passé et dans son présent ». Il a exhorté la jeunesse à résister à la facilité et à œuvrer pour un avenir ancré dans la tradition, mais tourné vers l’excellence.

Une immersion culturelle rythmée par les danses initiatiques

Avant le discours de clôture, les participants ont eu droit à une danse initiatique traditionnelle exécutée par quatre chanteurs principaux dirigés par un notable. Cette prestation, pratiquée tous les sept ans, a captivé l’audience et inscrit le festival dans une profondeur symbolique et spirituelle rare.

Une participation diverse et engagée

La cérémonie a enregistré la présence de personnalités locales et nationales : Professeur N’Galadjo, des maires, des chefs traditionnels, des universitaires, des acteurs culturels venus d’ici et d’ailleurs. Le thème choisi cette année, « Parures Féminines », met en lumière la symbolique des ornements dans les rites et coutumes du peuple senoufo.

Avec cette édition 2025, le Kalieh Festival s’impose comme un événement de convergence entre tradition et modernité, entre culture vivante et recherche scientifique, entre engagement communautaire et développement durable. Un véritable modèle de renaissance culturelle au cœur de la savane ivoirienne.

Médard KOFFI depuis Dianra

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