[Yamoussoukro/Développement local] Le village de Akrétchindy a besoin d’une école primaire
Yamoussoukro, 28-05-2025 (lepointsur.com) Situé à environ 20 kilomètres de Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, Akrétchindy, un village de la sous-préfecture de Yamoussoukro, est en quête d’une école primaire digne de ce nom, respectant les normes internationales. Pour dire vrai l’image que les apatam désuets construits en terre battue, servant de salles de classe aux élèves, donne aux visiteurs atteste des réalités de l’architecture des années médiévales.
Piste rurale, manque d’eau potable et de pompe hydraulique, salles de classe désuètes construites il y a huit ans avec du matériau d’un âge moyenâgeux, Akrétchindy vit un véritable drame aux environs de la belle cité qu’est Yamoussoukro. Kouadio Kouakou Fréjus et Brou Kouassi Evrard, tous deux enseignants bénévoles nous retracent la misère et les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur charge, lors d’un entretien le lundi 19 mai 2025.

Magloire Koffi, président de l’ONG ADES, au premier plan, Nanan Konan Konan François, le chef du village de Akrétchindy se font expliquer par Brou Kouassi Evrard, un des enseignants bénévoles comment ils arrivent à dispenser les cours aux enfants dans des conditions aussi difficiles. Ph : G. K.
« Cette école que vous venez de visiter existe depuis huit ans et a été ravagée par un feu de brousse avant d’être reconstruite (…) Nous n’avons pas de salaire à proprement dit. C’est le Comité de gestion (COGES) de l’école qui nous donne des prébendes pour survivre. C’est notre contribution dans l’éducation de nos petits frères et petites sœurs », nous relatent les deux enseignants bénévoles.
« Vous avez constaté vous-mêmes l’état déplorables des salles de classe obsolètes qui sont construites en terre battue, sans porte, soutenue par des bois de traverse et lessivées par la pluie. Nous soupire Brou Kouassi Evrard, complètement désarmée face à cette situation qui choque. Les toitures faites avec des feuilles de palme n’offrent non plus aucune sécurité. C’est une scène de désolation que vous venez de voir, j’en suis sûr. Nous sommes avec les enfants exposés à de nombreux aléas en temps de pluie comme en période ensoleillée. La pluie et le soleil sont de véritables freins pour de bons enseignements. Il est évidemment difficile de travailler sereinement dans ces conditions ».
Outre les problèmes de salle de classe qui remontent aux années 1800, les enseignants disent rencontrer des cas d’absentéismes fréquents. « On a un véritable problème avec les élèves qui, une fois sortis à midi, ne reviennent plus l’après-midi parce qu’ils vont rejoindre leurs parents aux champs pour pouvoir avoir de quoi à manger », nous raconte, le cœur meurtri, l’enseignant bénévole.

Ici, une salle de classe qui montre l’état calamiteux dans lequel enseignants et élèves viennent pour dispenser et recevoir le savoir. Ph : G. Kalégnon
Opérant dans le secteur de l’éducation, Koffi Magloire, président de l’ONG Alphabétiser pour un développement dans un environnement sain (ADES), a échangé avec toutes les forces vives du village, ce même lundi. Après avoir défini les objectifs poursuivis par son organisation non gouvernementale, Koffi Magloire a fait savoir que loin de prétendre construire des salles de classe pour le village, il compte plutôt faire un plaidoyer, après sa visite de l’école, auprès de ses partenaires en vue d’offrir de meilleures conditions de travail et d’apprentissage, respectivement aux enseignants et aux élèves de Akrétchindy.
Inspecteur des cantines scolaires, Koffi Magloire a exhorté les villageois à l’union et à créer une cantine scolaire pour éviter aux enfants de s’adonner à l’absentéisme. « Si le Programme alimentaire mondial (PAM), en créant les cantines scolaires nous a montré la voie à suivre, nous devons nous aussi être solidaires les uns des autres. Il s’agira de créer des champs ou autres choses dont le revenu des ventes peut servir à financer la cantine », a dit le président de l’ONG ADES en réponse aux problèmes posés par Nanan Konan Konan François, chef du village et ses notables.
Georges Kalégnon, correspondant régional