Visite du ministre de l’Agriculture à Bruxelles/ Tout sur les grandes décisions prises
Du 5 au 10 mars 2014, le ministre de l’Agriculture ivoirien, Mamadou Sangafowa s’est rendu à Bruxelles, sur invitation du Commissaire européen chargé du Développement MM. Andris Piebalgs, et de Nirj Deva, Vice Président de la commission chargée du développement. Nous vous proposons l’intégralité du projet de rapport de cette rencontre.
Contexte
Sur invitation du Commissaire européen chargé du Développement Monsieur Andris Piebalgs, et de Monsieur Nirj Deva, Vice Président de la commission chargée du développement, le ministre ivoirien de l’Agriculture, Monsieur Mamadou Sangafowa Coulibaly a présenté au parlement européen, le 09 avril 2014, une communication sur le thème « Droits de Propriété : la Clé manquante pour éradiquer la Pauvreté ».
Cette communication du ministre a eu lieu dans le cadre de la conférence de haut niveau organisée par l’Union Européenne sur les droits de propriété;
Le ministre ivoirien a saisi cette occasion pour plaider auprès des décideurs de l’Union Européenne en faveur d’une aide plus accrue pour le secteur agricole en Côte d’Ivoire. C’est dans ce cadre qu’il a animé une conférence le Mardi 08 avril 2014 sur la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Côte d’Ivoire.
Il a mis également à profit son séjour pour inviter le secteur privé européen à investir dans le secteur agricole de notre pays.
Le Ministre de l’Agriculture a conduit une délégation composée de trois collaborateurs.
Cette mission s’est articulée autour de plusieurs activités.
LUNDI 07 Mars 2014 : Visite d’entreprise SIAT
La relance du secteur agricole est fortement tributaire de l’’implication du secteur privé. Soutenu par le Plan National d’Investissement agricole (PNIA), ce processus conduit par le Ministre Sangafowa est basé sur l’engagement responsable des opérateurs privés en vue d’intégrer les notions de diversification agricole, de développement durable et de richesse partagée. Un projet pilote avec la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat) a été mis en place, il est représentatif de la nouvelle orientation que le gouvernement veut donner au secteur agricole.
Il concerne l’hévéaculture, les vivriers et la préservation de la biodiversité:
En effet à Prikro, la Siat ambitionne d’exploiter 6000 ha de plantation d’hévéa. 6000 autres hectares seront consacrés pour moitié à la culture vivrière et à la préservation de la biodiversité. En plus de la traditionnelle culture de rente qu’est l’hévéa, l’intégration du vivrier doit permettre de contribuer à la sécurité alimentaire tout en prenant en compte les contraintes d’approvisionnement des marchés et par conséquent alléger le coût du panier de la ménagère.
Dès l’entame de la rencontre, le PDG de SIAT M. Pierre Vanderbeeck a fait un bref état des lieux des activités de ses deux structures en CI
Les collaborateurs du PDG de SIAT ont procédé à une présentation filmée du groupe à travers le monde.
Mais avant le Ministre de l’Agriculture a tenu à féliciter le group tout en encourageant son esprit de l’investissement responsable.
Le Ministre de l’Agriculture rassuré le groupe SIAT du soutien du gouvernement et a invité ce groupe a investir davantage en Côte d’Ivoire.
Pour marquer son intérêt pour le secteur agricole en Côte d’Ivoire, le Pdg de la Siat, Pierre Vandebeeck a annoncé l’installation du centre de recherches et développement de la SIAT en Côte d’Ivoire. Ce sera un centre régional, une sorte de hub de la recherche scientifique agricole pour l’Afrique. Ceci s’inscrit parfaitement dans l’un des axes majeurs du PNIA qui est l’amélioration de la productivité et qui ne peut se faire sans la recherche.
La cérémonie a pris fin par la signature du livre d’or, un cocktail et la photo de famille.
MARDI 08 AVRIL 2014
Rencontres technique avec la DEVCO
L’équipe technique du Ministère a rencontré les différentes équipes de l’UE en charge de la coopération dans le secteur agricole présidée par Pierre Yves Baulin. Cet exercice visait à clarifier la compréhension de certaines questions, mais aussi et surtout comprendre le mode opératoire de la mise en place de la loi sur le foncier rural ivoirien.
Les zones d’ombre ayant été clarifiées de parts et d’autres, il en est ressorti, une convergence de vue l’intérêt majeur à soutenir la Côte d’Ivoire sur la question du Foncier Rural comme l’une des clés d’un développement durable.
Le projet débutera dans la région de l’ouest, avant de s’étendre sur l’ensemble du territoire ivoirien.
Par ailleurs, cette aide européenne en dehors du foncier servira en partie au programme de sécurité alimentaire. Il s’agira de remettre à niveau les infrastructures économiques à impact direct sur le développement agricole. En clair, permettre une meilleure desserte des zones de production au profit des zones défavorisées en vue d’avoir un impact direct sur le panier de la ménagère.
Rencontre technique du Ministre avec M.Marcu Cornado (DGA de la DEVCO)
Cette séance de travail a été axée sur le PNIA, le Foncier rural et l’IG8
Au sortir cette rencontre, l’Union Européenne a annoncé un financement de 60 millions d’euros pour soutenir la mise en œuvre de la loi sur le foncier rural en Côte d’Ivoire à partir de 2015. Cet important appui budgétaire important de 60 millions d’euros soit 40 milliards de FCFA de la part de l’Union européenne (UE) pour soutenir la mise en œuvre de la loi sur le foncier rural. ;
Deux raisons essentielles ont valu ce soutien de l’union européenne.
La première est qu’à la suite des explications, il est clairement ressorti que le gouvernement ivoirien accorde à la gestion du foncier, une importance capitale et la seconde est le fait que le foncier est un facteur de stabilité et de développement pour la Côte d’Ivoire.
La première tranche de ce financement portera sur la moitié, soit 30 millions d’euros (20 milliards de Fcfa) sur trois ans.
Participation à un panel :
Le ministre Coulibaly à la suite de ces séances de travail a été invité à animer une conférence sur la gestion de la question foncière en Côte d’Ivoire en ses réalités, avancées et perspectives.
M. Halkin le modérateur de la conférence a tenu à féliciter la qualité du travail abattu par le Ministère de l’agriculture ivoirien, mais aussi et surtout à saluer le leadership du Ministre Sangafowa pour sa vision de la relance du secteur agricole. L’expérience de la Côte d’Ivoire en matière de gestion du foncier suscite l’intérêt de l’Union Européenne.
Ce sont plus de 63 auditeurs des ONG internationales, des acteurs de la société civile, des opérateurs privés, des experts de l’ACP autres organismes qui ont pris part à cette conférence.
L’adresse du ministre s’est constituée en trois temps :
- Le film institutionnel faisant l’état des lieux de l’agriculture ivoirienne.
- La Communication du Ministre sur le PNIA, l’IG8 et AGIR soutenue par un power point (en annexe) dans les locaux de l’info point.
- Le débat avec les auditeurs
Le ministre a traduit les orientations du Président de la République à relancer le secteur agricole avec l’appui du secteur privé. Cette relance dans le cadre du PNIA, permettra l’agriculteur de vivre décemment du fruit de son labeur. Alors la gestion équitable du foncier permettra d’apporter un appui subséquent aux femmes et aux jeunes qui forment la majeure partie de la population active agricole.
Mercredi 09 Aril 2014
D’abord, la rencontre avec des opérateurs économiques privés intéressés par les opportunités en Côte d’Ivoire.
Ensuite à l’ACP avec le Secrétaire Général SEM Alhadji Muhamad Mumuni.
Après les civilités d’usages, les discussions ont portées sur le progr amme du 10ème FED sur les produits de base (cacao, coco et racines) au profit des petits producteurs dans les pays ACP. La Côte d’Ivoire est le seul pays éligible à une composante de ce programme exécuté par la FAO d’un montant de 5000 000 d’euros.
Un autre point a été le programme d’appui à la consolidation du cadre d’action du partenariat UE-AFRIQUE sur le coton (10ème FED) visant à l’amélioration durable de la compétitivité des filières cotonnière africaine. Notons une disponibilité d’environ 2 900 000 d’euros dédiés au renforcement des capacités que les acteurs des filières coton ivoirienne peuvent capter avec des projets pertinents présentés.
Le secrétaire général a énoncé la consolidation d’une approche intégrée du secteur des produits de base ACP sur la base des besoins exprimés par les pays africains. Il a aussi évoqué a nécessité de repenser l’institution.
Le parlement européen
Dans les locaux du parlement européen s’est tenue une conférence de haut niveau sur les réflexions à mener pour un modèle ambitieux et consensuel sur la gestion du foncier dans les pays en voie de développement. Plusieurs experts internationnaux ont partagé leurs points de vue sur la problématique du foncier tout proposant des pistes de solutions.
Trois pays africains que sont la Côte d’Ivoire, le Congo et le Burkina Faso ont pris part à la conférence. Le Ministre Burkinabé des affaires étrangères et de la coopération régionale Djibrill BASSOLE a sollicité une aide logistique de l’UE pour la mise en œuvre de la loi relative au régime du foncier dans son pays estimant que les défis liés à quelques réticences dues aux poids des coutumes reste à relever.
Selon lui, ces reformes de loi portant régime foncier rural au Burkina visent à assurer à l’ensemble des acteurs ruraux, l’accès équitable au foncier, la garantie de leur investissements et la gestion efficace des conflits afin de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la consolidation de la paix.
Lors de son intervention, le Ministre Ivoirien de l’Agriculture Mamadou Sangafowa, a invité l’Union Européenne (UE), à encourager l’investissement et à soutenir l’agriculture familiale qui permettrait une amélioration les conditions de vie des masses rurales riveraines et une distribution plus large des richesses tirées de l’activité agricole.
Il a aussi indiqué que la pression sans cesse croissante sur les terres rurales dans les pays en développement liée à la croissance démographique et aux changements climatiques, oblige notre génération à sécuriser les droits de propriétés foncier et l’accès à la terre au risque de léguer aux générations suivantes un problème que le temps aura rendu plus complexe.
Tel a été le plaidoyer du Ministre Sangafowa au parlement européen.
En somme le Ministre a invité l’Union Européenne à un investissement responsable en Afrique
Conclusion
Par ses différentes contributions le ministre a réussi à décliner les convergences de vue avec UE. Mais avant, une visite d’entreprise a permis d’encourager le groupe SIAT dans son engagement dans un investissement responsable.
En somme, « la moisson a été bonne » pour cette mission. Plusieurs élément obtenus permettent de l’affirmer. Ce sont :
Au titre de la visite d’entreprise :
- Le démarrage du planting des pépinières d’hévéas sélectionnés
- L’électrification prochaine de 63 villages par SIAT avec l’appui du gouvernement ivoirien
- La réhabilitation des infrastructures hydroagricole
- L’installation d’un centre régional de recherches scientifique agricole pour l’Afrique
Au titre de l’invitation du parlement européen
- Une présentation des potentialités du secteur agricole à travers le PNIA
- Un partage d’expérience de la réforme agraire en Côte d’Ivoire
- L’obtention d’un appui budgétaire de 60 millions d’euros soit 40 milliards de FCFA de la part de l’Union européenne (UE) pour soutenir la mise en œuvre de la loi sur le foncier rural.
Comme on le voit et conforment aux perspectives clairement définies lors de la cérémonie de présentation de vœux, le Ministre Sangafowa a indiqué le renforcement de la coopération internationale. Ainsi après une participation réussie au SIA en Février dernier, l’offensive se fait maintenant en faveur du foncier rural pour lequel l’Union Européenne de par son appui effectif demeure un partenaire essentiel.
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