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Violence sexuelle/ 38% des femmes victimes en Côte d’Ivoire


Le ministre chargé de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l`Enfant Anne Desirée Ouloto (Ph : Dr)

Le ministre chargé de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l`Enfant Anne Desirée Ouloto (Ph : Dr)

Plus du tiers des femmes en Côte d’Ivoire ont subi des violences physiques ou sexuelles dans leur vie, dans ce pays marqué par une décennie de crise politico-militaire de 2000 à 2011, a-t-on appris mercredi de sources gouvernementale.
La ministre ivoirienne des Femmes Anne Ouloto a fait référence mardi 4 février 2014, à ces quelques 38% de femmes, selon une étude du ministère de la Santé ivoirien, réalisée en 2011 et 2012 auprès de plus de 10.000 familles, rendue publique en 2013, dans un discours.

Le chiffre est « probablement sous-estimé« , même s’il atteint des « proportions alarmantes », a déclaré à l’AFP Louis Vigneault-Dubois, porte-parole de l’Unicef.

Il est lié au contexte de crise politico-militaire qu’a connu la Côte d’Ivoire entre 2000 et 2011, ponctuée de violences postélectorales entre décembre 2010 et avril 2011 qui ont fait plus de 3.000 morts, a-t-il analysé. « Les violences faites aux femmes ou aux enfants ont alors été banalisées », alors que justice et police étaient dans une situation de « faiblesse« , a observé M. Vigneault-Dubois. « Aujourd’hui, l’Etat se renforce. Les indicateurs nous font croire qu’il y a une certaine amélioration. Même si renverser cette situation prend beaucoup de temps« , a-t-il commenté. En novembre 2011, l’Unicef et l’ONG Save the children recensaient 1.121 cas de « violences graves » contre des femmes et des enfants entre novembre 2010 et septembre 2011. « Mais ça devait être dix fois pire, puisque les experts estiment que pour un cas rapporté, neuf ne le sont pas« , a observé Louis Vigneault-Dubois. Le sort des femmes reste difficile en Côte d’Ivoire, où à peine 22% des filles sont scolarisées dans le secondaire, et où le taux de prévalence au VIH/Sida est plus de deux fois supérieur chez les femmes que chez les hommes (6,4% contre 2,9%), selon la ministre Anne Ouloto.

Sériba Koné avec (AFP)

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