[Violence et déshonneur à la CEDEAO] Questions profondes sur les attitudes de l’honorable Adjaratou Traoré, députée ivoirienne et vice-présidente de cette institution ouest-africaine
Abidjan, le 23-07-2024 (lepointsur.com) Le samedi 20 juillet dernier, la première session de l’Assemblée de la CEDEAO au Nigéria a pris une tournure inattendue et dramatique. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, l’honorable Adjaratou Traoré, députée ivoirienne et vice-présidente de cette institution ouest-africaine, a choisi de répondre à ses détracteurs par la force physique, transformant ainsi un débat intellectuel en un véritable chaos.
L’incident a éclaté lorsque Guy Marius Sagna, jeune député sénégalais, a pris la parole pour critiquer sévèrement la vision du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et les politiques des présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Patrice Talon du Bénin, et Faure Gnassingbé du Togo. Sagna a argumenté que le PNUD, en parlant de « pauvreté » en Afrique de l’Ouest, échouait à reconnaître que cette pauvreté était le résultat direct de politiques appauvrissantes menées par ces chefs d’État.
« Le titre devrait être ‘Appauvrissement et Inégalités en Afrique de l’Ouest’, » a déclaré Sagna avec une force convaincante. « Nous sommes les pays les plus riches de la planète. Tant que l’on continuera à dire que l’Afrique de l’Ouest est pauvre, on ignore les véritables causes de notre situation actuelle. »
Une réaction musclée
Cette intervention a provoqué une réaction violente de la part d’Adjaratou Traoré, visiblement outrée par ces accusations. Prenant la parole, elle a d’abord tenté de réprimander Sagna pour son langage, mais à court d’arguments, elle a fini par descendre de l’estrade pour s’en prendre physiquement à lui.
« Contrôlez votre langage sinon je vais vous retirer la parole, » a-t-elle commencé avant de perdre son sang-froid et de se lancer dans une diatribe violente contre Sagna. Ses collègues ont tenté en vain de la calmer, mais la situation a rapidement dégénéré en un chaos total, forçant la suspension de la séance.
Réactions et conséquences
Cet incident a choqué de nombreux observateurs et a mis en lumière les tensions internes au sein de la CEDEAO. L’attitude belliqueuse de Traoré a été largement critiquée, certains y voyant le reflet d’un manque de formation et de maturité politique. « L’habitude est une seconde nature, » dit un adage africain, et cet épisode semble en être une triste illustration.
Le comportement de Traoré, perçu comme une honte pour l’institution, soulève des questions sur la qualité des représentants au sein des hautes instances de la République ivoirienne sous le régime du RHDP. Ce fiasco rappelle également l’appel à une coalition de l’opposition pour renverser le régime actuel, comme l’a souvent souligné le président du PDCI-RDA, THIAM.
La première session de l’Assemblée de la CEDEAO de 2024 restera dans les mémoires non pas pour ses débats intellectuels, mais pour une explosion de violence inédite. Il est impératif pour les institutions ouest-africaines de préserver l’intégrité et le respect des débats pour maintenir leur crédibilité et leur mission de développement et de paix.
Médard KOFFI