[Villages MASA] Catalyseurs d’une nouvelle ère pour la promotion culturelle en Côte d’Ivoire ?
Abidjan, le 16-04-2024 (lepointsur.com) Dans un pays aussi riche culturellement que diversifié sur le plan géographique, la Côte d’Ivoire cherche de nouvelles avenues pour célébrer et mettre en valeur son patrimoine. Après le triomphe des villages CAN, qui ont captivé les amateurs de football lors de la Coupe d’Afrique des Nations, le pays se tourne désormais vers la mise en place des villages MASA pour sa 13e édition. Le samedi 13 avril 2024, lors de la cérémonie d’ouverture du 13e Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA), le Premier Ministre Dr Beugré Mambé a annoncé avec fierté l’inauguration des villages MASA. Cependant, qu’est-ce qui motive cette tendance croissante à ériger des « villages » lors de chaque grand événement culturel en Côte d’Ivoire ? Est-ce purement une tendance passagère ou répond-il à un besoin plus profond ?
Le MASA, Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan est déjà une plateforme bien établie pour la promotion des arts et de la culture en Afrique. L’introduction des villages MASA semble être une extension naturelle de cette initiative, offrant un espace dédié où les artistes, artisans et amateurs de culture peuvent se rencontrer, échanger et célébrer leur héritage commun.
Il convient de souligner que cette édition, programmée du 13 au 20 avril 2024, promet d’être un événement majeur avec l’attente de 150 000 spectateurs qui convergeront vers le Palais de la Culture pour assister à plus de 300 spectacles captivants.
Cependant, la question se pose : cette prolifération des villages dans les événements nationaux est-elle véritablement nécessaire ? Ne court-on pas le risque de diluer l’impact culturel en dispersant l’attention sur plusieurs plateformes à la fois ?
Certes, la création de villages peut être perçue comme une stratégie pour dynamiser les événements et offrir une expérience immersive aux participants. Cependant, elle soulève également des préoccupations quant à la préservation de l’authenticité culturelle. Il est crucial que ces villages ne deviennent pas de simples attractions touristiques, mais qu’ils restent fidèles à leur objectif initial : promouvoir et préserver les traditions et les arts locaux.
En dernière analyse, la prolifération des villages dans les événements d’envergure en Côte d’Ivoire répond à un besoin croissant de reconnecter les gens avec leur patrimoine culturel et de célébrer la diversité qui fait la richesse du pays. Cependant, il est essentiel que cette expansion soit accompagnée d’une réflexion critique sur la manière de préserver et de valoriser véritablement la culture ivoirienne dans toute sa splendeur, sans succomber aux pièges de la commercialisation ou de la superficialité.
Les villages MASA ainsi que d’autres initiatives semblables peuvent jouer un rôle essentiel dans la sauvegarde et la mise en valeur de la culture ivoirienne, pourvu qu’ils soient élaborés et exécutés avec minutie et intention, en tenant constamment compte de l’importance de préserver l’authenticité et l’intégrité culturelle.
Médard KOFFI