Tuerie des femmes à Abobo/ Le commandant Jean Noël Abehi avoue enfin #CIV
Le Commandant Jean-Noël était à la barre le mardi 9 juin 2015. Poursuivi pour désertion, l’officier a reconnu sa charge puis s’est expliqué sur les raisons d’une telle motivation. Selon lui, en effet, sa famille, son épouse et ses enfants étaient menacés. « Des personnes sont allées à trois reprises chercher ma femme sur son lieu de travail et mes enfants ont été menacés dans leurs écoles par des enfants d’un autre frère d’armes. J’ai donc fui juste pour avoir la vie sauve », a-t-il indiqué. Toutefois, il a rejeté l’accusation de violation de consigne qui pesait contre lui.
Sur la question des tirs qui ont causé la des sept femmes dans la commune d’Abobo pendant la crise postélectorale, l’officier supérieur a insisté sur sa non-implication dans cette affaire. « J’ai dit au Premier-ministre d’alors, Soro Guillaume, de bien regarder la vidéo de ces tueries. Il s’agit des chars de la Bae (Brigade anti-émeute) et de ceux de la Gr (Garde républicaine) et non des chars du camp d’Agban », s’est-il expliqué.
Interrogé sur sa participation auprès d’autres soldats dans la planification des attaques contre les autorités d’Abidjan depuis le Ghana, il a indiqué avoir été approché par ces derniers mais a décliné l’offre. « Quelques jours après mon arrivée au Ghana, j’ai participé à une réunion où il y avait Katinan Koné et un autre ministre. Les Colonels Gouanou et Dadié étaient présents et il était question de faire un coup. J’ai refusé car, il s’agissait pour eux de tuer massivement les Burkinabè et les Baoulé à l’Ouest du pays », a souligné le Commandant Abéhi.
Mieux, il a exprimé sa joie d’avoir été mis aux arrêts à temps car, selon lui, « mes amis militaires en exil voulaient m’éliminer parce que j’avais refusé de comploter avec eux ». Après son audition, Dembélé Tahirou, le président du Tribunal a suspendu les débats qui devront reprendre le mercredi 10 juin 2015 à 10h.
Idrissa Konaté
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