Transport / 100 milliards FCFA d’ADO, insuffisance et vétusté du parc auto, etc.
El Hadj Abou Diallo, président du Synttuci révèle :– ‘’Le secteur risque d’échapper aux Ivoiriens’’
Abidjan, le 11-9-15 (lepointsur.com)-Le transport terrestre en Côte d’Ivoire risque d’appartenir entièrement aux opérateurs des pays limitrophes si le parc auto reste toujours vieillissant. Ainsi, a tiré la sonnette d’alarme le président du syndicat national des transporteurs terrestres unis de Côte d’Ivoire (Synttuci), Abou Diallo. Dans cet entretien, il fait le diagnostic du secteur propose et des solutions urgentes.
Les transports terrestres en Côte d’Ivoire et précisément à Abidjan restent toujours un panier à crabes. En tant que président du Synttuci et membre du Haut conseil, quelles en sont les vraies causes et quelles suggestions faites-vous?
Après la longue crise que nous avons traversée avec comme finalité, la crise postélectorale, beaucoup de transporteurs ont perdu leurs véhicules. Ce sont plus de 400 gbakas qui ont été brûlés sans compter de nombreux autres volés. Parmi les opérateurs économiques de Côte d’Ivoire, je ne vois pas ceux qui ont perdu plus que les transporteurs. Ce qui nous reste, est non seulement insuffisant mais aussi vieillissant. Et par conséquent, ne peut plus supporter le poids de la population. Voilà pourquoi vous constatez régulièrement des attroupements de passagers à des carrefours ou des gares en attente de véhicules pendant de longs moments. C’est encore ce manque de véhicule qui donne lieu à des augmentations anarchiques de tarifs aux heures de pointe et à la poussée des parasites du transport appelés Gnambros. Pour remédier définitivement à ce problème, tout notre espoir est sur le président de la République qui a promis de nous aider à hauteur de 100 milliards. Nous comptons beaucoup sur lui pour le renouvellement des parcs autos pour le bonheur des Ivoiriens. Sans ce renouvellement, les gens penseront toujours qu’il y a un manque d’organisation en notre sein.
Entreprenez-vous des démarches pour la réalisation de cette promesse du chef de l’Etat ?
En ayant à notre tête le ministre des Transports et le haut conseil qui se battent beaucoup pour notre cause, nous avons foi que quelque chose sera fait en notre faveur. En tout cas, à chaque rencontre avec ses hautes instances, à chaque cérémonie, nous en discutons, nous leur en faisons des rappels pour que l’Etat puisse vraiment penser à nous.
Les transporteurs avaient prédit la fin du phénomène Gnambros en janvier 2015. Où en êtes- vous avec les démarches ?
C’est un phénomène réel. Effectivement, nous avions promis qu’à partir du 1er janvier 2015, vous ne verriez plus de Gnambros sur les routes. Je suis bien entendu, parmi les principaux acteurs de cette décision. Et nous avons toujours bon espoir que notre lutte aboutira. D’ailleurs, vous constatez qu’effectivement les gnambros ont diminué sur nos routes. C’est parce que nous les aidons à pratiquer d’autres activités et à changer de comportement. C’est avec beaucoup de stratégies que nous le faisons car on ne peut les enlever sans les recaser. Nous sommes à cet effet, en réflexions avec le ministère des Transports pour que le processus s’accélère.
Au regard de vos nombreuses difficultés, quel poids mesurez-vous face aux transporteurs des pays limitrophes ?
Nous sommes complètement submergés par nos camarades des pays de la sous- région. Et cela, parce qu’on n’a pas de matériel pour transporter les voyageurs et les marchandises vers ces pays. Donc cette tache est quasiment abandonnée aux mains de leurs transporteurs parce qu’ils ont plus de véhicules que nous. Ils dominent ainsi notre système de transport parce qu’ils sont subventionnés et organisés par leurs Etats respectifs. Au Mali, au Burina- Faso, au Niger, au Ghana, etc. ce sont leurs véhicules qui sont habilités à transporter leurs marchandises jusqu’à Abidjan. Pour le transport des voyageurs et marchandises d’Abidjan, c’est encore eux qui dominent parce que notre parc auto est vide et vieillissant. En définitive, nous ne mesurons pas le poids devant eux. Ils nous phagocytent bien au contraire
Peut-on donc dire que l’alliance des transporteurs RHDP est créée pour attirer la faveur du président Alassane sur vos problèmes en soutenant sa candidature ?
Non. Notre alliance RHDP est de loin un prétexte pour attirer la faveur du président sur nos problèmes de transport. Vous savez, pour être un bon transporteur, il faut avoir les routes praticables. Et ce pouvoir nous les offre sur toute l’étendue du territoire national depuis son arrivée. Etant donc les premiers bénéficiaires de ces routes et ponts réalisés en un laps de temps, nous les transporteurs avons décidé de soutenir le président de la République pour sa réélection en octobre prochain. Nous le soutenons aussi parce qu’il y a la fluidité routière. Les policiers ne sont plus un obstacle à notre activité. Il n’y a plus de mort ou de tracasserie causées par ces agents sur nos routes comme auparavant. En somme, c’est un devoir de reconnaissance vis-à- vis du chef de l’Etat pour tous ces changements qu’il a opérés dans notre secteur d’activité. C’est pourquoi nous allons battre campagne pour lui.
Parlant de votre structure syndicale, le Synttuci, quelle est sa part de contribution dans le secteur du transport ivoirien ?
Notre syndicat se porte très bien. Puisqu’en moins d’un an, nous avons aujourd’hui, près de 80 représentations sur le territoire ivoirien. Ce que nous croyons apporter de nouveau c’est l’union que nous semons non seulement au niveau des transporteurs mais surtout autour de la candidature unique du chef de l’Etat pour sa prochaine réélection. En plus, nous consentons des efforts inlassables pour défendre les intérêts de nos adhérents. En clair, nous cherchons à ce que nos transporteurs évoluent.
Réalisée par une correspondance particulière de N. Oulaï
Photo: El HADJ Abou Diallo, président du syndicat des transporteurs terrestres unis de Côte d’Ivoire