[Tensions pré-électorales en Côte d’Ivoire] Le gouvernement met en garde contre toute tentative de trouble à l’ordre public
En réponse aux appels à manifester lancés par l’opposition contre les récentes radiations électorales, le gouvernement ivoirien, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, a averti qu’aucune perturbation de l’ordre public ne sera tolérée. Une mise en garde ferme alors que le climat politique se tend à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025.
Abidjan, le 24 avril 2025 (lepointsur.com) — À six mois de l’élection présidentielle, le climat politique ivoirien s’échauffe. Face aux appels à manifester lancés par les principales forces de l’opposition, le gouvernement a choisi une posture de fermeté. Réuni en Conseil des ministres, l’exécutif a mis en garde contre toute tentative de trouble à l’ordre public.
C’est au palais présidentiel, lors du traditionnel point de presse hebdomadaire, que le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a fermement réagi aux initiatives du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), dont les militants appellent à manifester contre l’exclusion de leurs leaders respectifs de la liste électorale.
« Le désordre ne sera pas toléré. Ce n’est pas une menace, c’est un conseil », a déclaré Amadou Coulibaly, soulignant que tout appel à la mobilisation devait impérativement se faire dans un cadre pacifique.
L’ancien président Laurent Gbagbo, leader du PPA-CI, a récemment lancé un appel à la mobilisation à Dabou, dénonçant son exclusion de la liste électorale. De son côté, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, a été radié par décision judiciaire. Il a annoncé son intention de porter l’affaire devant la Cour de justice de la CEDEAO. Une initiative que le gouvernement juge « conforme à l’État de droit ».
« C’est une démarche normale. Tout justiciable a le droit d’exercer ses recours devant les juridictions compétentes », a salué le ministre de la Communication.
Face aux comparaisons entre la radiation de Thiam et l’exclusion de l’actuel président Alassane Ouattara en 2000, le porte-parole a tenu à rectifier :
« Quiconque peut-il produire une décision de justice contre M. Ouattara en 2000 ? Il n’y en a pas. C’était une exclusion politique, non judiciaire », a-t-il tranché, affirmant que la radiation de Thiam repose, elle, sur une décision de justice.
En filigrane de ces tensions politiques, le gouvernement dit rester attaché à la paix et à la stabilité du pays.
« Depuis 15 ans, la Côte d’Ivoire vit dans un climat de stabilité grâce à l’engagement du président Ouattara », a rappelé Amadou Coulibaly.
Le gouvernement appelle donc à la responsabilité des leaders politiques et des citoyens dans le cadre d’une expression démocratique pacifique.
Médard KOFFI