Politique

Sommet de l’Etat : L’inquiétante « ignorance » du Président de la République #Alassane Ouattara


Au cours d’une interview exclusive qu’il a accordée le jeudi 25 juin 2015 à la Télévision nationale (RTI1), Fraternité Matin et à deux média internationaux, (Bbc et Rfi) le Président de la République Alassane Ouattara a indiqué, dans le cadre d’une réponse précise, qu’il n’était pas au courant des rassemblements empêchés de l’opposition.

Une réponse qui donne froid dans le dos, lorsqu’elle vient du chef de l’Exécutif ivoirien, garant des libertés de ses concitoyens. Et pourtant, depuis qu’il a été investi à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire le 21 mai 2011, les occasions de rassemblement des mouvements de l’opposition n’ont pas manqué. La première a échoué sur la mythique place Cp1 dans la commune Yopougon. Un rendez-vous manqué par l’occupation de l’espace par les forces de l’ordre.

Mieux, le mardi 9 juin 2015, des dizaines de manifestants de l’opposition prenant part à la marche éclatée de l’opposition ont été interpellés à Yopougon, Gagnoa et Bonoua, tandis que plusieurs autres ont été dispersés dans diverses communes du District d’Abidjan et de l’intérieur. Une affaire qui a fait grand bruit. Bien entendu, si le chef de l’Etat a avancé le prétexte de son « ignorance » vis-à-vis de toutes ces questions de privation de liberté de réunion, il va s’en dire qu’il n’était pas non plus informé de ce que des militants de l’opposition étaient violentés par les forces de l’ordre.

La question qui mérite d’être posée est de savoir quel est le rôle de la Dst (Direction de la surveillance du territoire) si le Président de la République, le premier des Ivoiriens, garant de toutes les libertés ignore des questions aussi sensibles que les interpellations et autres dispersions de foule qui revendique paisiblement ? Si tel est le cas, il faut craindre que le chef de l’Etat ne soit pas au parfum des questions aussi sensibles que les détournements de deniers publics ou autres gabegies au sommet de l’Etat. Ainsi que les nombreux trafics d’influence, monnaie courante sous sa gouvernance.

Au demeurant, il est bon de noter que gouverner la Côte d’Ivoire ne doit pas se contenter seulement de trouver des solutions économiques. Au-delà de ces équations, le Président de la République doit pouvoir être au courant de tout ce qui touche ses concitoyens, même ceux qui ne sont pas du même bord politique que lui.

Idrissa Konaté

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