Abidjan, 22-07-2025 (lepointsur.com) Dans bientôt trois mois, la Côte d’Ivoire ira à une élection présidentielle. Comme le veut la constitution de la III^e République, votée en novembre 2016, c’est le 25 octobre 2025 que le sixième président de notre pays sera connu. La phase active de cette échéance a été annoncée depuis le 14 juillet 2025 par la Commission Electorale Indépendante (CEI), avec l’ouverture de la période de dépôt des dossiers de candidature qui part du 25 juillet au 26 aout 2025.

“ Dans notre pays, il se pose un grand problème à la classe politique. Elle n’arrive pas, depuis la disparition du président Houphouët Boigny en 1993, à se regrouper autour d’idéologies communes (…) Nous voudrions ici vous rappeler quelques alliances de ce type qui ont endeuillé le peuple ivoirien. Elles feront sans doute réfléchir ces leaders politiques conservateurs qui continuent à s’engouffrer dans la même brèche, « ignorant » que les mêmes causes produisent les mêmes effets.”

Si ce rendez-vous électoral est très attendu par les populations ivoiriennes et les milieux des affaires, dominés par les entreprises étrangères dont la part dans le PIB de notre pays n’est pas à négliger, force est de constater, qu’après 65 ans d’indépendance, les ivoiriens sont las d’une classe politique qui ne fait que reproduire de façon cyclique, des pratiques politiques génératrices de crises politico-civilo-militaires dont l’issue n’apporte aucun progrès social ni économique à la majorité des citoyens. Mais qui perpétue au contraire le maintien des populations ivoiriennes dans la servitude volontaire.

Face à cette situation, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), voudrait relever l’un des enjeux majeurs que soulève les prochaines élections présidentielles d’octobre 2025 et qu’il nous semble nécessaire de mettre en lumière ici. À savoir : la résurgence des alliances contre nature dans le champ politique dont les conséquences marquent le pays depuis 1993. Comment appréhender cet enjeu qui revêt un caractère capital pour la survie de notre jeune démocratie ?

La LND se propose dans cette analyse, d’offrir aux ivoiriens, de nouvelles pistes de réflexions à explorer pour construire à partir d’octobre 2025, une nouvelle Côte d’Ivoire qui soit plus démocratique, juste et équitable. Bref, une Côte d’Ivoire plus civilisée dans ses pratiques politiques, comme l’est devenue l’Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale en 1945.

Pour rappel, La Ligue Nationale Pour la Démocratie est un mouvement politique proche de la droite ivoirienne. Constitué des héritiers de la philosophie politique du président Robert Guei, centrée sur l’idéal qu’est la Côte d’Ivoire, le mouvement a pour vocation de respecter et promouvoir les dernières volontés du président Robert Guei, contenus dans son « discours d’adieu » du 13 septembre 2002. Ce mouvement, qui se veut citoyen, s’engage de ce fait à « orchestrer la bonne politique qui puisse être dans l’intérêt supérieur du pays pour le bonheur du peuple ivoirien et le salut de la République » (Robert Guei, 2000).

“ En politique, on ne se regroupe plus par courent idéologique (Gauche ⁄ Droite) pour combattre les injustices et inégalités sociales que subissent les ivoiriens. Désormais, les leaders politiques s’unissent, soit pour chasser du pouvoir le dirigeant en exercice, soit pour manger au prytanée, après avoir rendu service ou fait allégeance aux vainqueurs. ”

La Ligue Nationale pour la Démocratie vient donc dans cette perspective, redonner vie aux idéaux politiques du père de la II^e République, le General-président Robert Guei disparu depuis le 19 septembre 2002. Cette espérance nouvelle, incarnée dans sa philosophie politique, est construite autour de trois grandes valeurs qui lui étaient chères. À savoir : le Bon Ton, la Démocratie et la Paix. Des valeurs que nous faisons siennes.

Qu’en est-il maintenant de la question des alliances contre nature, mobilisées par les partis et groupements politiques ivoiriens pour conquérir le pouvoir d’Etat, que nous analysons ici comme l’un des enjeux majeurs à questionner dans le contexte de la présidentielle d’octobre 2025 ?

Dans notre pays, il se pose un grand problème à la classe politique. Elle n’arrive pas, depuis la disparition du président Houphouët Boigny en 1993, à se regrouper autour d’idéologies communes. Sous le parti unique avec Houphouët, on avait deux camps idéologiquement bien constitué. D’un côté, le PDCI-RDA, parti de droite et parti-Etat au pouvoir qui défendait le libéralisme économique et le parti unique. Et de l’autre, le FPI de Laurent Gbagbo associé à d’autres partis politiques (USD, PIT, PPS, PC etc.), qui formaient la gauche plurielle, tous farouchement opposés au parti unique (PDCI RDA) et réclamant le retour au multipartisme et à la démocratie pluraliste. Les choses étaient claires. Et nos ainés qui s’engageaient en politique, avaient une ligne très précise qu’ils suivaient : soit ils étaient de Droite (libéral-capitaliste) et étaient avec le PDCI-RDA, soit ils étaient dans l’opposition donc étaient de Gauche (Socialiste, communiste) et militaient au FPI, USD, PIT, PPS, PC etc. L’unité idéologique des partis et groupements politiques ne souffrait d’aucune ambigüité. On était, soit de la Gauche, soit de la Droite.  C’est grâce à cette façon plus saine, de faire de la politique, que le Gauche obtient le retour au multipartisme en 1990, avec pour tête de fil, Laurent Gbagbo.

“ Le Général (notre leader-martyr) remet le couvert en signant en 2001, par le truchement des députés qui lui étaient proche, regroupés au sein d’un nouveau parti politique (l’UDPCI), une alliance parlementaire avec les députés FPI du président Laurent Gbagbo. Quelle Bêtise !!! ’’

Que se passe-t-il après 1993 quand le président Houphouët Boigny disparait ? On assiste à la naissance d’une nouvelle pratique politique : les alliances contre nature. En politique, on ne se regroupe plus par courent idéologique (Gauche ⁄ Droite) pour combattre les injustices et inégalités sociales que subissent les ivoiriens. Désormais, les leaders politiques s’unissent, soit pour chasser du pouvoir le dirigeant en exercice, soit pour manger au prytanée, après avoir rendu service ou fait allégeance aux vainqueurs. Une série d’alliance de cette nature c’est ainsi constituée depuis cette date jusqu’à ce jours, causant des désagréments incalculables pour les ivoiriens. Nous voudrions ici vous rappeler quelques alliances de ce type qui ont endeuillé le peuple ivoirien. Elles feront sans doute réfléchir ces leaders politiques conservateurs qui continuent à s’engouffrer dans la même brèche, « ignorant » que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

De 1994 à 2000 on a assisté à l’alliance entre le RDR, d’Alassane Ouattara, parti centriste, mais plus orienté vers les idéologies de droite (libéralisme, capitalisme etc.) donc un parti visiblement de la Droite, puisque issue des entrailles du PDCI-RDA et le FPI de Laurent Gbagbo, parti de Gauche, socialiste notamment. Cette alliance était baptisée : le Front Républicain. La conséquence visible de cette alliance entre un capitaliste et un socialiste révolutionnaire a été le coup d’Etat du 24 décembre 1999, qui a mis fin au règne sans partage du PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, successeur d’Houphouët Boigny en 1993. Et une fois Bédié écarté du pouvoir, le RDR, qui croyait avoir fait une bonne affaire en s’alliant au FPI, sortira perdant de cette « drôle d’alliance », durant toute la transition de l’an 2000, Gbagbo tirant les marrons du feu.

Le plus ubuesque de cette situation, c’est que la PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, avait cru bon, à un moment donné de son histoire, de s’allier aussi au FPI. Ainsi, avant le putsch de 1999, le Front républicain (alliance RDR-FPI) avait-il organisé, en 1998, une grande marche pour réclamer la libération des medias d’Etat, confisqués par le parti-Etat (PDCI-RDA). A l’issue de cette gigantesque mobilisation de l’opposition, le parti-Etat entreprend des négociations avec l’opposition (FPI et RDR). Le président Bédié était tellement satisfait de l’entente trouvé avec le FPI, qu’il avait affirmé dans les médias : « Laurent Gbagbo est plus fréquentable qu’Alassane Ouattara ». “Erreur de Gawa !’’ Diraient les artistes Zouglous. Le Président Bédié ne savait pas qu’il venait de mettre le serpent dans sa poche. Quand il est renversé un an plus tard par les militaires, son « homme fréquentable », plutôt que de condamner le putsch, cria sur les médias internationaux « c’est un coup d’Etat salutaire » ! Et Bédié n’a eu que ces yeux pour pleurer !

“ L’ivoirien nouveau ne sortira pas des cuisses de Jupiter ! Il sera le produit de notre construction sociale collective. Eduquons les jeunes générations à la saine politique : La politique des idées. ”

Pendant la transition militaro-civile de l’an 2000, conduite par le Général Robert Guei (notre leader-martyr) et le Comité National de Salut Public (CNSP), le Général Robert Guei, plutôt que de rester avec ses « jeunes gens » et écouter ses amis du CNSP, il se met dans une « entente ambiguë » avec Laurent Gbagbo, un homme politique, connu pour ses alliances circonstancielles. On raconte même que le General Guei aurait reçu l’assurance du sieur Gbagbo (président du FPI d’alors) d’être son Premier Ministre quand, lui, Guei aurait gagné les élections présidentielles d’octobre 2000, pour lesquelles il était aux prises avec…Laurent Gbagbo. Quelle naïveté !!! Election dont Alassane Ouattara (président du RDR) et Henri Konan Bédié (président du PDCI-RDA en exil en France), avaient été éliminé par la cours constitutionnelle (ancêtre du conseil constitutionnel). Cette alliance contre nature entre un militaire ignorant des ruses politiques et un politicien fin tacticien, a causé du tort au président Guei et à la République tout entière : mutineries permanentes dans l’armée (Abidjan et Bouaké), attaque de la résidence du président Guei (complot du cheval blanc) et élection calamiteuse, causant une fin catastrophique de la transition de l’an 2000.

Une fois les élections remportées par Laurent Gbagbo face au General Guei, on pensait que ce dernier avait tiré les leçons de cette mésaventure ! Que nenni. Le Général (notre leader-martyr) remet le couvert en signant en 2001, par le truchement des députés qui lui étaient proche, regroupés au sein d’un nouveau parti politique (l’UDPCI), une alliance parlementaire avec les députés FPI du président Laurent Gbagbo. Quelle Bêtise !!! L’UDPCI, qui n’était autre qu’un parti de centre droit comme le RDR qui aurait dû, logiquement, s’allier dans l’opposition avec le RDR, puisque de même obédience idéologique, c’est acoquiné avec le FPI, un parti de gauche, aux méthodes peu orthodoxes, sans aucune éthique en matière d’alliance politique. Finalement Robert Guei et ses fidèles compagnons payerons cache cette « idiote » alliance. Non seulement le Général Robert Guei, se dira « rouler dans la farine » par Laurent Gbagbo, mais pire, à peine a-t-il rompu cette alliance maléfique le 13 septembre 2002, qu’il sera assassiné par une horde de soldats à la botte de Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002 (voir le procès des assassins de Guei en 2015). Robert Guei, n’aura été que six jours opposant au président de la République d’alors, Monsieur Laurent Gbagbo et il a payé de sa vie son alliance avec ce dernier.

Comme on le constate, les alliances contre nature ont toujours causé du tort à ceux qui les nouent. L’exemple le plus frappant au XX^e siècle est celui du Nazisme d’Adolphe Hitler en Allemagne en 1933 qui a vu l’avènement de ce dictateur au pouvoir par l’alliance des Nationalistes et des Socio-démocrates (socialistes). Une alliance contre nature dénommé le National-Socialisme (NAZISME en Allemand) et qui a détruit l’Europe (voir la seconde guerre mondiale).

Il est donc important qu’en côte d’ivoire on devienne civilisé en politique en optant pour l’unité idéologique des partis et groupement politiques, afin de garantir un avenir radieux à notre jeune démocratie. Les pays d’Europe qui étaient familiers de ce type d’alliance, en ont payé un lourd tribut quand le National-Socialisme (NAZISME) était au pouvoir entre 1933 et 1945. Il ne faudrait pas l’oublier.

Aujourd’hui, à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025, les alliances contre nature refont surface dans le pays. On assiste à l’alliance du PDCI-RDA du jeune président Tidjane Thiam, avec le PPA-CI du vieux « Boulanger » Laurent Gbagbo dans un « Front Commun » pour « chasser » le RHDP d’Alassane Ouattara au pouvoir depuis 2010. Pour ceux qui comprendront notre logique, vous verrez qu’une fois de plus c’est encore la même personne qui est toujours à la manœuvre : Laurent Gbagbo. Avant-hier (1994-2000) il était en alliance avec le RDR d’Alassane Ouattara dans le « Front Républicain » pour mettre fin au règne de Bédié. Le « Front » qu’ils ont constitué a atteint ses objectifs. Mais à qui a profité le crime ? A Laurent Gbagbo. Hier (2000 à 2002) le même Laurent Gbagbo et son parti le FPI ont noué une alliance parlementaire avec l’UDPCI du General Robert Guei. A qui a profité l’entourloupe ? Encore à Laurent Gbagbo. Voici la troisième alliance contre nature qu’il noue en 2025 avec le jeune premier de la politique ivoirienne, Tidjane Thiam. A votre avis, à qui profitera cette nième « ruse » de Gbagbo ? Il n’y a jamais deux sans trois dit-on.

“ Ainsi, on permettra au parti ou groupement de parti auquel les ivoiriens auront accordé leurs suffrages de dérouler leur programme lié à leur idéologie. Et chaque cinq ans, le peuple ira aux urnes pour évaluer leur travail. Ils seront reconduits, si leur travail satisfait le peuple, ou une autre vision du pays sera choisie par les urnes. On pourra ainsi avoir l’alternance au pouvoir d’Etat. ”

En définitive, la LND appelle les ivoiriens à une prise de conscience face à ces politiciens sans éthiques. Elle invite les pères et mères de familles ainsi que les élites éclairées de la classe intellectuelle qui ont connus les temps de braises que notre pays a traversé, du fait de ces hommes politiques sans éthique de conviction, ni d’éthique de responsabilité à ne pas se taire et à continuer sans relâche à former une nouvelle conscience nationale. L’ivoirien nouveau ne sortira pas des cuisses de Jupiter ! Il sera le produit de notre construction sociale collective. Eduquons les jeunes générations à la saine politique : La politique des idées. Même si Karl Marx nous enseigne que ce sont les conditions matérielles qui déterminent nos idées. N’oublions pas que Marx était aussi Engelien. Et que Friedrich Engels nous apprend que les idées précèdent aussi l’action.

Pour la LND, la seule façon de sortir de ces crises politiques cycliques que connait notre pays chaque fois que nous somme à l’approche d’une élection présidentielle, et cela depuis 1990, du fait de ces alliances contre nature, c’est de faire la politique de manière civilisée comme les européens et les américains le font. En se mettant ensemble par courent idéologique, la Gauche avec la Gauche, la Droite avec la Droite et les Centristes entre eux. Bref, que chacun reste dans son couloir de nage. Ainsi, on permettra au parti ou groupement de parti auquel les ivoiriens auront accordé leurs suffrages de dérouler leur programme lié à leur idéologie. Et chaque cinq ans, le peuple ira aux urnes pour évaluer leur travail. Ils seront reconduits, si leur travail satisfait le peuple, ou une autre vision du pays sera choisie par les urnes. On pourra ainsi avoir l’alternance au pouvoir d’Etat. Car l’alternance, c’est la Droite qui succède à la Gauche ou vice versa, comme cela se fait en France, Allemagne, Italie, Amérique etc.

Bien entendu, cela impose un changement radical de système politique, un renouvellement de la classe politique et une réforme de notre modèle éducatif ou les sciences humaines et sociales seront enseignées dans les lycées et collèges afin de « dégaou », selon l’expression du philosophe Boa Ramsès Thiémélé, les plus jeunes. Mais ça, c’est une autre paire de manche.

Fait à Abidjan le 21 juillet 2025

Pour la Ligue Nationale pour la Démocratie

-Mouvement Gueiste (LND)

Le Secrétaire General National

Dr. GOUESSE Diomandé (Sociologue)

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