[Simple avis] La politique ingrate et les politiques ingrats
Abidjan, 25-08-2020 (lepointsur.com) Les politiques INGRATS. Ils oublient le bien qu’on leur a fait. Ils ne retiennent que le mal qu’on leur a fait. Rifobaki, Nanok et Enassala étaient trois grands vents à unir leurs efforts pour faire tomber des fruits. Mais, un jour, Enassala, le plus fort, le chef, décide de dicter sa loi, piétinant les lois du village. Le chef se sépare alors un à un des autres partenaires et partage désormais les fruits tombés des arbres avec les brises qui ne peuvent que faire bouger les herbes. Ces vents légers, grisés par la mane inespérée, ne peuvent plus se retenir : ils sont devenus railleurs, vaniteux, insolents. Rifobaki a été chassé, banni du village parce qu’il devient trop impétueux et puis, il a recelé une belle malhonnête maison au-dessus de son statut. Lui, le jeune courageux qui a habillé les masques dans le bois sacré, lui, le plus jeune qui a pu monter loin dans les arbres pour secouer les branches des sommets pour faire tomber les fruits, ne mérite pas cette maison et il en a été chassé et même chassé du village. Ce vent qui a secoué les arbres pour faire tomber des fruits si délicieux mérite-t-il un tel destin : le bannissement ? La politique est ingrate !
“De plus, dans le village, le MÊME village, les ENFANTS du CHEF peuvent se promener partout, jouer partout, courir partout. Mais les enfants des AUTRES doivent se contenter de PETITS espaces bien circonscrits parce qu’ils sont mal éduqués. Dans le village, les ENFANTS du CHEF peuvent célébrer leurs évènements heureux avec pompe dans le village, crier, chanter et danser. Les AUTRES enfants n’ont pas ce droit parce qu’ils sont mal éduqués. S’ils décident de parader comme eux, ils sont MALTRAITÉS : poursuivis et frappés, pour les plus chanceux. Les enfants du CHEF sont donc les CHEFS des enfants des autres et même des parents des autres enfants.’’
Nanok, lui, resté au village, n’est pas mieux loti. Un matin, il a dénoncé un regroupement qui se créait dans le village en dehors des règles communes aux vents, les nouvelles Amazones se sont dressées comme une seule femme, l’ont insulté, l’ont menacé et l’ont recadré. Un autre jour, il s’est oublié et il a dit que les terres du village sont en train d’être détruites par des invisibles venus d’ailleurs. Le conseil du village s’est aussitôt réuni sous le joug du chef et l’a menacé. Ha ! Il a entendu un peu. On lui a rappelé surtout son passé d’homme pas du tout sociable, son caractère antipathique. Celui qui a passé des mois dans une case qu’on menaçait chaque fois de détruire mérite-t-il une telle fortune ? La politique est vraiment ingrate !
Tout dernièrement, une femme, revenue au village après plusieurs années d’exclusion, accusée d’avoir désacralisé certaines mœurs du village, a évoqué les manœuvres dilatoires qui empêchent son mari de la rejoindre ici, au village. Il n’en fallait pas plus pour que Les nouvelles Amazones, des femmes qui savent la chaleur d’un homme à leurs côtés, se réunissent et menacent de payer un billet d’avion pour qu’elle rejoigne son mari dans son univers. En tout cas, si elle parle encore, elles vont demander au chef de l’expédier. Et pourtant, le chef et le mari de cette dame marchaient dans le village bras dessus, bras dessous. Ils faisaient front contre certains agissements d’un ancien chef. Dire que le mari de cette dame s’est érigé en bouclier contre cet ancien chef pour la défense du tout puissant chef actuel, pour qu’on ne touche pas Un de ses cheveux…! La politique est vraiment ingrate !
De plus, dans le village, le MÊME village, les ENFANTS du CHEF peuvent se promener partout, jouer partout, courir partout. Mais les enfants des AUTRES doivent se contenter de PETITS espaces bien circonscrits parce qu’ils sont mal éduqués. Dans le village, les ENFANTS du CHEF peuvent célébrer leurs évènements heureux avec pompe dans le village, crier, chanter et danser. Les AUTRES enfants n’ont pas ce droit parce qu’ils sont mal éduqués. S’ils décident de parader comme eux, ils sont MALTRAITÉS : poursuivis et frappés, pour les plus chanceux. Les enfants du CHEF sont donc les CHEFS des enfants des autres et même des parents des autres enfants.
La politique est vraiment INGRATE ! Et enfin, comme tout bilan comporte plusieurs aspects, n’oublions pas de mentionner dans le moral : le BIEN et le MAL, l’HUMILITÉ et la VANITÉ, surtout la RECONNAISSANCE et l’INGRATITUDE.
Par Pascal Kouassi