Economie

Sietta 2016 : De nombreux dysfonctionnements relevés #Agriculture


Un stand désespérément vide lors de l'édition 2016 du Sietta.

Un stand désespérément vide lors de l’édition 2016 du Sietta.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 24-11-2016) La 2ème édition du Salon international des équipements et technologies de transformation de l’anacarde (Sietta 2016) s’est déroulé du 17 au 19 novembre 2016 au Palais de la culture de Treichville. Contrairement à la première édition qui s’est tenue du 26 au 28 novembre 2014, celle de 2016 a été une déception, selon des producteurs, tous des participants. Ils ont déploré leur mise à l’écart dans cet évènement qui pourtant à la même dimension que les Journées nationales du Cacao et du chocolat (Jncc) où une attention est accordée aux producteurs de cacao.

Cette édition 2016 qui devait connaître une bonne audience montre ainsi ses limites. Le président de la filière karité, Ali Kéita, a déploré la faible affluence durant les trois jours du salon et le chevauchement entre les panels qui se sont déroulés. Au cours de ce Sietta, aucune place n’a été accordée aux exposants locaux, selon des producteurs d’anacarde. Et pourtant, en 2014, tous les participants à l’édition avaient pu voir le talent de ces personnes.

Notamment des braves femmes et hommes qui utilisaient l’anacarde pour fabriquer du lait, des aliments pour enfants et adultes et plusieurs sortent de confitures. Pour cette édition de 2016, l’attention a été plutôt accordée aux exposants venus d’ailleurs. Cette discrimination, comme on peut le dire, n’a pas été du goût des producteurs. Le Pca d’une coopérative dont nous taisons le nom, s’est plaint du peu d’attention accordée aux producteurs qui doivent, selon lui, être pris en compte dans la politique de transformation de la noix de cajou. Avec cette considération à leur égard, dès la cérémonie d’ouverture le 17 novembre, beaucoup de producteurs sont repartis très déçus d’avoir participé à un Sietta aussi mal organisé.

Un budget inutilement élevé. Dans sa parution du 19 octobre, la lettre du Continent précisait que le Directeur général par intérim du Conseil du coton et de l’anacarde, Adama Coulibaly, a été rappelé à l’ordre par le ministre de l’Industrie Jean-Claude Brou après avoir transmis à ce dernier une estimation du budget de l’organisation de la seconde édition du Sietta. Celui-ci a prévu un budget de 1,2 milliard F Cfa, une somme que le Ministre a jugée bien trop élevée pour cette manifestation, et pourtant, la première édition n’avait coûté que 400 millions FCfa. Une  note du Conseil du coton et de l’anacarde en notre possession révèle que pour cette édition, le budget initialement établi à 1. 545.121.053 FCfa a été réduit à 987 200 450 F Cfa après arbitrage du commissariat général.

Cette somme a été repartie entre les commissions  scientifique, communication, décoration, logistique, recherche d’équipementiers, recherche de sponsors et partenaires, accueil et accréditation, restauration, dîner gala, produits dérivés, sécurité, santé hygiène, animation culturelle, finance, plateforme pays producteurs, frais divers d’organisation, divers et imprévus. Et pourtant après l’organisation de la première édition en 2014, le salon devrait pouvoir s’autofinancer. Dans nos investigations, il nous a été révélé que des réservations de 20 suites faites à l’hôtel ivoire Sofitel par le conseil ont coûté 22 millions FCfa et 12 millions F de pénalités sans que ces chambres ne soient occupées par les participants.

C’est la même situation pour le Palm club où 30 chambres ont été réquisitionnées et payées. Seulement 10 chambres ont été occupées. Pour cette édition, le budget de la communication a coûté 150.000.000 FCfa. Des associations de producteurs d’anacarde et des coopératives avec lesquelles nous avons eu des échanges demandent au Gouvernement de diligenter, dans un bref délai, une enquête sur cette édition pour déterminer comment les fonds ont été utilisés.

«C’est notre argent qui est dilapidé. Qu’on ne nous maintienne pas dans la pauvreté. Nous demandons l’intervention du Président Ouattara afin que ce qui se passe dans cette filière soit su», plaide un producteur. Des fournisseurs qui nous ont joints au téléphone affirment que certaines de leurs factures sont revenues impayées pour manque de liquidité. Malgré tous ces problèmes, le Directeur général par intérim du Conseil du coton et de l’anacarde par ailleurs commissaire général du Sietta offre un dîner à des personnalités le jeudi 24 novembre 2016 dans un restaurant à Cocody. Pour beaucoup de producteurs,  plusieurs incohérences dans la gestion des fonds sont à relever, de même que des  dysfonctionnements dans l’organisation.

Source : Le Mandat

 

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