-L’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire est né

 -Le grand soutien du président de l’Olped, Zio Moussa

Abidjan, 24-12-15 (lepointsur.com)-Le séminaire des Médias Numériques portant sur le thème : “autorégulation et environnement économique des médias numériques en Côte d’Ivoire : quels mécanismes pour favoriser des entreprises de presse crédibles et viables ?”, organisé par le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (Repprelci) avec l’appui financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) du lundi 21 au mercredi 23 décembre 2015, à Grand-Bassam a arrêté de grandes décisions et fait des propositions.

En attendant la publication officielle du rapport final du séminaire, à l’image de l’Observatoire de la liberté de la presse et de la déontologie (Olped) pour la presse écrite, l’Observatoire des medias numériques de Côte d’Ivoire (Omenci) vient de voir le jour, pour réguler la presse en ligne.  Pendant trois jours, les séminaristes ont travaillé dans trois commissions. Le journal web, lepointsur.com y était représenté au plus haut niveau par le rédacteur en chef central qui a travaillé dans la commission I.

La première commission a travaillé sur le thème : “Mécanisme d’autorégulation de la presse numérique”, présidé par le confrère Barthélémy Kouame avec pour rapporteur Hervé Zian de l’Olped (Observatoire de la liberté,  de l’éthique et de la déontologie de la presse).Cette commission s’est inspirée de la grille de lecture et d’écoute expliquée par l’Olped, l’a décryptée avant de l’adopter pour la proposer à la structure en charge de réguler le secteur comme instrument ou outil de monitoring à mettre à sa disposition.

Ainsi, la Commission a enrichi les 21 points existants de la grille de trois nouveaux points qui correspondent aux trois nouvelles fautes éthiques et déontologiques  identifiées par ses membres.

Aux termes de ses travaux, voici la nouvelle grille de lecture et d’écoute que propose la Commission 1

– L’irrévérence et l’injure ;

– L’incitation à la révolte ;

– l’incitation à la violence

– l’incitation au crime ;

– L’incitation au tribalisme ;

– l’incitation à la xénophobie ;

– L’incitation au fanatisme religieux ;

– Le déséquilibre dans le traitement de l’information ;

– Le non-respect de l’esprit de confraternité ;

– L’incitation à la débauche ;

– L’atteinte aux bonnes mœurs ;

– L’atteinte à la dignité humaine ;

– L’incitation au génocide ;

– L’incitation à l’insurrection armée ;

– L’atteinte à la liberté de la presse ;

– La manipulation de l’information ;

– Le chantage ;

– Le racket ;

– Le plagiat ;

A ces fautes, s’ajoutent désormais  trois autres concernant la presse numérique:

– Le montage et la rumeur ;

– L’absence de signature, sources et références ;

– Le copier-coller.

Atteintes vis-à-vis de l’Etat

La seconde commission a travaillé sur le thème: “Environnement économique de la presse numérique” présidé par le confrère de l’agence Apanews, Sermé Lassina, avec comme rapporteur Narcisse Angan de fratmat.info Cette commission a travaillé sur l’apurement des arriérés d’impôts, la mise en place des mesures d’exonération fiscale au profit des entreprises de presse numérique, la création des conditions d’une meilleure couverture réseau Internet, etc.

III- L’aide à la presse numérique

Pour le soutien au secteur, les axes suivants sont envisagés:

– le soutien en équipement matériel et technique

-la mise en œuvre d’actions de formation diplomante et qualifiante

-la mise en œuvre d’études sur le secteur

-l’initiation de voyage d’immersion et de partage d’expérience

-l’allocation d’un fonds pour la publicité en vue de la promotion des entreprises de presse numérique dans les médias d’Etat et autres.

La troisième commission dont le thème était relatif: “Création, attribution et fonctionnement d’un organe autorégulation de la presse numérique” à été présidé par Israël Guebo, quand  Mme Évelyne Yao du Cnp (Conseil national de la presse) en a assuré  le rapport de cette commission.

Cette commission a institué au sein du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), un organe d’autorégulation de la presse numérique de Côte d‘Ivoire  dénommé Observatoire des medias numériques de Côte d’Ivoire en abrégé Omenci.

Article 2 : objet

L’Observatoire a pour objet l’autorégulation des médias numériques.

Article 3 : cadre juridique

L’Observatoire est une structure technique du Repprelci. Il remplace le Secrétariat général chargé de l’autorégulation.

Article 4 : missions

L’Observatoire a pour mission de :

Veiller au respect de l’éthique et de la déontologie ;

Promouvoir la liberté de la presse ;

Assurer la médiation

Article 6 : composition

Les membres de l’Observatoire

L’Observatoire est composé de :

Un représentant du bureau exécutif du Repprelci, représentant le président, Secrétaire général ;

Un représentant des journaux en ligne ;

Un représentant des agrégateurs ;

Un représentant des web TV et web radio ;

Un représentant des agences de presse numérique ;

Un représentant des promoteurs de presse numérique ;

Un représentant des consommateurs d’œuvres de médias numériques.

Les membres de l’Observatoire sont assistés par des techniciens qui font la veille pour le monitoring. Les techniciens sont des travailleurs salariés.

Ces trois commissions avaient pour mission  de faire un diagnostic sans complaisance du secteur de la presse numérique en Côte d’Ivoire, d’en identifier les maux qui entachent sa crédibilité, en  l’exposant à une précarité sévère, pour enfin apporter  des solutions viables  pour son émergence. Un objectif qui, selon le président du Repprelci, David Youant, passe par la « crédibilité » qui se présente de loin comme l’élément principal de jugement d’un média. “C’est pourquoi, la confusion entre les réseaux sociaux et les médias numériques qui discréditent depuis des années cette presse animée par des journalistes professionnels, était à l’ordre du jour pendant les trois jours de travaux”, a indiqué à l’ouverture des travaux, le president du Repprelci.

C’est à juste titre que le directeur de la communication et du développement des médias (Dcodem), Dr Kéita Karounga a, au nom de Mme Affoussiata BAMBA Lamine ministre de la communication rendu un hommage mérité à l’appui financier apporté par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture pour l’organisation de ce premier séminaire. “C’est le lieu, Monsieur Représentant résident de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, de rendre un hommage solennel à votre honorable Institution pour son soutien à la Côte d’Ivoire dans les domaines touchant le renforcement de la paix et de la cohésion sociale, de même que celui des médias. Je vois dans cet appui constant, à tous nos médias, le témoignage des relations sans équivoque existant entre Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et Madame Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO, et tous vos collaborateurs. En faisant du développement des médias ivoiriens l’une de vos priorités, vous contribuez ainsi, Monsieur le Représentant résident, à “armer” solidement les “soldats du développement” que sont nos journalistes et autres acteurs des medias”, a-t-il souligné.

Pari réussi pour le  Repprelci

Créé le 02 septembre 2006, à Abidjan  le rapport de la première édition du recensement des sites web d’informations remis le 21 janvier 2015, au ministère de la communication par l’actuel bureau relève d’une quasi-absence d’autorégulation qui discrédite fortement les médias numériques ; particulièrement la presse en ligne. Pourtant, ce secteur est en plein essor dans la mesure,  où il emploie plus de 316 personnes dont 186 journalistes professionnels, soit 20,66% des journalistes professionnels de la Côte d’Ivoire.

“Toujours selon le rapport susmentionné, 80% des sites internet d’information emploient au moins un (01) journaliste professionnel, tandis que 61% des sites disposent d’un siège. 36% ont un registre de commerce, quand seulement 1% d’entre eux, a un hébergeur basé en Côte d’Ivoire. Cette montée en puissance de la presse en ligne n’est pas sans conséquence sur la presse écrite dont le chiffre d’affaire global connaît une baisse de 4,2% chaque année.  Ce séminaire des médias numériques de Côte d’Ivoire est donc une opportunité pour interpeler et sensibiliser les acteurs de la presse en ligne sur la nécessité de bien informer les populations”, révèle Dr Keita Karounga.

Conscient de l’importance de la résolution des travaux, les organisateurs ont fait appel  au président de l’Olped, Zio Moussa qui, malgré son état de santé précaire a apporté son expertise dans les trois commissions. Désormais, les journalistes de la presse en ligne et medias numériques, en leur qualité de professionnels des médias, sont appelés à respecter, scrupuleusement, comme tous les autres médias exerçant sur le territoire national, le code de l’éthique et de la déontologie qui régit la profession.

Tant, en sa qualité de président de l’Olped et de grand professionnel de la presse, Zio Moussa a apporté son expertise aux différentes commissions. L’un des défis majeurs qui attend les entreprises de presse en ligne, ce sera de penser à la mise en œuvre des recommandations. “Aidons les autres à nous aider en formalisant nos entreprises de presse en ligne”, tel est le cri du cœur du président, David Youant. Le président de l’Olped a remercié les organisateurs pour leur esprit d’anticipation et salué  la naissance de l’Observatoire. “Nous demeurons un partenaire, un soutien technique pour une collaboration, une coopération”, a rassuré l’expert de l’Olped.

Serges Mignon envoyé spécial à Grand-Bassam

 

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