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Séisme au Népal: nouveau réveil dans les décombres


Nouveau réveil douloureux pour le Népal, deux jours après le tremblement de terre qui a dévasté la région. Le bilan a franchi la barre des 3 400 morts, et plus de 4,5 millions de personnes sont affectées par ce séisme, le pire que le pays ait connu depuis 80 ans. Des secousses sismiques à répétition depuis samedi compliquent les opérations de secours, alors que le patrimoine historique de la ville est réduit en poussière. La situation est critique à Katmandou et dans sa région et pourrait empirer dans les prochains jours.

  • Le tremblement de terre de magnitude 7,8 samedi 26 avril a fait 3.418 morts et plus de 6.500 blessés au Népal même
  • en Inde voisine les autorités font état de 67 morts et en Chine au moins 20 personnes ont été tuées
  • Deux Français font officiellement partie des victimes et les autorités cherchent encore à joindre 600 ressortissants français selon le Quai d’Orsay ce lundi midi
  • Sur le Mont-Everest une avalanche déclenchée par le séisme samedi a déferlé sur le camp de base. Une quinzaine de personnes ont été tuées mais c’est un bilan encore provisoire car près de 1000 personnes se trouvaient aux abords du camp selon els responsables du Tourisme
  • Un centaine d’alpinistes et leurs sherpas sont bloqués dans les camps supérieurs sur le Mont-Everest


Des dizaines de milliers de personnes ont dormi dans le froid, sous des tentes de fortunes érigées dans des camps de secours, ou à ciel ouvert sur des matelas dans la rue à Katmandou. Plusieurs secousses de faible ampleur continuaient à se faire sentir au Népal ce matin, rapporte notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard. L’électricité, la nourriture l’eau se font rares dans la ville. On pouvait d’ailleurs apercevoir ce matin de nombreuses personnes faisant la queue devant des camions citernes.

Depuis hier, des hôpitaux de fortunes ont été improvisés en plein air, devant l’université de médecine de la capitale népalaise afin prodiguer des soins au millier de blessés qui affluent dans les hôpitaux déjà bondés de la ville.

Ce lundi matin des milliers de touristes attendant encore patiemment de pouvoir quitter le pays à l’aéroport, fermé hier soir à cause des intempéries. Des centaines de touristes étrangers ont également campé la nuit dernière dans le hall d’entrée des grands hôtels de Katmandou. Il faut rappeler que le Népal vit principalement du tourisme et que de nombreux sites ont été endommagés.

Dix-huit alpinistes – un bilan encore provisoire-  dont des touristes australiens, ont trouvé la mort sur le Mont Everest, touché par plusieurs avalanches hier. Et le bilan pourrait s’alourdir dans la journée, selon les guides de montagnes sur place.

Mais c’est surtout pour les campagnes, dans la région du séisme que les organisations humanitaires craignent le pire. Ces zones rurales, où les infrastructures routières ont été balayées par des glissement de terrain, déjà courants en temps normal, restent largement inaccessibles, 48h après la catastrophe.

L’aide internationale s’organise

L’ONU a indiqué que 14 équipes médicales internationales et 15 équipes de sauveteurs étaient en route. Les Etats-Unis ont ainsi envoyé 70 secouristes et six chiens entraînés pour retrouver les victimes, ainsi que 45 tonnes de fret, comme des outils de levage. Washington qui a aussi débloqué 1 million de dollars. L’Union européenne annonce elle plus de 3 millions de dollars pour financer eau potable, médicaments, abris provisoires et moyens de communication. Individuellement les différents pays de l’Union européenne ont aussi promis une aide ou ont déjà commencé à l’envoyer – 11 secouristes français sont ainsi en route pour Katmandou.

L’Inde, le Pakistan et la Chine sont déjà à pied d’oeuvre et une équide japonaise de 70 hommes. La Russie devait envoyer hier deux avions chargés de sauveteurs, de médecins, de psychologues, également des hélicoptères et des drones.

L’Inde en première ligne

Les régions de l’est et du nord-est de l’Inde qui bordent le Népal ont également été touchées par le séisme, qui s’est ressenti à un millier de kilomètres plus à l’ouest. L’Etat indien du Bihar, qui borde le Népal au sud a été le plus affecté, c’est là que le séisme a fait le plus de victimes. L’Uttar Pradesh et le Bengale occidental ont également été touchés. Mais les dégâts sont sans commune mesure avec ceux du Népal.

New Delhi a réagi quasi-immédiatement après la catastrophe et proposé son aide. Le Premier ministre indien Narendra Modi a communiqué via twitter samedi. Treize avions militaires chargés d’aide (nourriture, couvertures, des sauveteurs avec des chiens et un hôpital de campagne) ont été affrétés dans le cadre de l’opération « Amitié ». L’Inde a également rapatrié plus de 1000 de ses ressortissants bloqués au Népal depuis samedi et devrait aussi envoyer des bus et des hélicoptères pour évacuer les victimes de la catastrophe.

Un intérêt stratégique

Le Népal entre en effet dans la « zone d’influence » de New Delhi, qui tente de contrer l’influence chinoise dans la sous-région. L’Inde a par ailleurs des liens historiques et culturel forts avec le Népal. Narendra Modi s’y était d’ailleurs rendu pour un de ses premiers voyage officiels à l’étranger après son élection en mai dernier. C’est aussi un rôle naturel pour l’Inde car elle reste une puissance dans la région et a les moyens logistiques d’aider le Népal et une expérience en matière de grandes opérations d’évacuation notamment après les inondations qui ont ravagé la région du Cachemire en septembre dernier et, plus récemment, l’évacuation de milliers de ressortissants indiens du Yémen.

rfI

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