Editorial

Sara, menace terroriste, grèves par-ci: Avançons seulement!!!


Du 3 au 12 avril 2015, tous les regards seront tournés vers Abidjan,  la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Pendant plus d’une semaine, la commune balnéaire de Port-bouët accueillera l’un des plus grands évènements agricoles de ces dix dernières années. En effet, après plus de 15 années d’absence, la Côte d’Ivoire renoue avec le Salon de l’Agriculture et des Ressources  Animales d’Abidjan (SARA). Interrompu depuis 1999, après le coup de force des « jeunes gens » du Général Robert Guéi.  Avec ce rendez-vous qui réunit tous les acteurs du monde agricole, la Côte d’Ivoire, l’un des premiers producteurs agricoles au monde  veut redonner un coup d’accélérateur, non seulement à ce secteur d’activité, mais aussi et surtout emprunter le train de l’émergence. C’est pourquoi, à l’ouverture dudit salon, tout en affichant un certain satisfecit quant aux progrès enregistrés dans le secteur, le ministre Mamadou Coulibaly Sangafowa a déploré le retard constaté au niveau de la mécanisation de l’agriculture qui apparaît selon lui comme l’une des priorités du gouvernement ivoirien. En sus, a-t-il salué le bond qualitatif dans le secteur vivrier où, la production a été multipliée par deux, notamment dans le secteur riz, où la production est passée de 5mille à 100 mille tonnes par an. Le thème « Promotion de l’investissement durable » est très révélateur, au regard des ambitions des autorités ivoiriennes qui caressent le secret espoir de sortir le monde paysan de la pauvreté. Ce désir ardent de ces dernières, vu la qualité des acteurs présents à ce salon, est possible. Pourvu que les autorités balisent le terrain pour permettre aux acteurs de tirer profit du salon qui a enregistré la forte présence du royaume chérifien, dont la présence effective du Premier- ministre est un signal fort quant au renforcement des relations entre les deux peuples frères. Quinze ans après, à travers le Programme national d’investissement agricole (Pnia) 2012-2016, les professionnels du monde agricole ont planché sur les stratégies pour faire rebondir l’agriculture ivoirienne. Au demeurant, au moment, où la Côte d’Ivoire renoue progressivement avec le retour définitif à la normalité, ce troisième Salon de l’agriculture et des ressources animales apparait comme un détonateur pour le développement harmonieux et durable du pays. Considéré comme le moteur de l’économie sous-régionale. Cette lueur d’espoir, ne cache pas pour autant certains signaux qui, il faut le reconnaître, menacent gravement  la stabilité de la sous-région.

Notamment, les atrocités commises par le groupe extrémiste Boko Haram et l’épidémie de la fièvre d’Ebola. Nul n’est besoin de rappeler que le groupe terroriste Boko Haram  défraie et continue de défrayer  la chronique depuis plusieurs mois. Né dans le Nord du Nigéria (pays de l’Afrique de l’Ouest), ces terroristes des temps modernes ont étendu leurs tentacules dans la sous-région. La suite est connue de tous. Des milliers de personnes ont été impunément assassinées dans plusieurs pays. Faut-il le rappeler, depuis quelque temps, certains tabloïds internationaux  et nationaux ont fait de la menace de  Boko Haram leur chou gras. S’il est vrai que les autorités ivoiriennes semblent afficher un certain optimisme quant aux dispositions sécuritaires mises en place, il n’en demeure pas moins qu’elles devraient  redoubler davantage de vigilance pour être à l’abri d’une éventuelle surprise, comme cela a été le cas en 2002 avec la rébellion ivoirienne qui a endeuillé plusieurs familles et  paralysé le pays pendant plus de dix ans. N’est-ce pas pour toutes ces raisons qu’il y’a peu, le ministre délégué à la Défense, au cours d’une conférence de presse a rassuré les populations ivoiriennes quant aux dispositions sécuritaires pour parer à une éventuelle attaque des terroristes de Boko Haram et de tout autre groupe djihadiste qui nourrirait le noir dessein de porter atteinte à la sureté de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Evidemment, cette sortie du sécurocrate ivoirien fait suite aux informations relatives à une attaque terroriste du groupe Boko Haram. En tout état de cause, les journalistes, par le canal de leurs différents supports n’ont fait que leur devoir en tirant la sonnette d’alarme.

Que dire de la fronde sociale, notamment dans le milieu scolaire et universitaire ? Rien. Sinon qu’elle est la résultante  du manque de retenue dans les propos de certaines autorités ivoiriennes à charge de ces départements qui, vraisemblablement semble avoir des difficultés pour juguler des problèmes, liés à des promesses faites. Et pourtant, que de signes annonciateurs, quant à la fragilité de l’environnement sociopolitique. A quelques mois des élections générales de 2015, la tension est d’autant plus vive au plan politique que social. Pour toutes ces raisons, les uns et les autres ont le devoir de mettre de l’eau dans leur vin pour éviter que les vieux démons réapparaissent. Ne dit-on pas que de la frustration naît la violence ? A méditer !

Sériba Koné

A lundi prochain, si Dieu le veut…

 

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