[Santé/Lutte antitabac] Enfin la Côte d’Ivoire se dote d’une loi !
Abidjan, 24-07-2019 (lepointsur.com) Le parlement ivoirien à sa session plénière du mercredi 17 juillet 2019, vient de voter le projet de loi antitabac présenté par le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Aka Aouélé. La Côte d’Ivoire à sa loi anti-tabac.
Depuis le mercredi 17 juillet 2019 dernier, cette loi a été votée par les parlementaires. 164 députés présents sur 252 que compte l’hémicycle ivoirien, se sont penchés en plénière sur cette loi antitabac. 161 députés ont voté pour et 3 se sont abstenus après une longue bataille sur les amendements présentés par le député de Vavoua, l’Honorable Tra Bi Sui Guillaume. Notamment sur les articles 1,7, 16 relatifs à l’exposé des motifs sur la définition des produits de tabac, la vente dans les établissements scolaires et professionnels et la publicité des produits de tabac.
Pour le député de Vavoua, ces différentes restrictions, limiteraient la marge de manœuvre de l’industrie du tabac qui est une entreprise légalement constituée. Et qui serait dans l’agonie. Heureusement les trois amendements formulés au cours de cette plénière par le député Tra Bi Sui Guillaume ont été rejetés par les députés, après avoir soumis un amendement au vote et les deux autres retirés par l’auteur lui-même. Le projet de loi antitabac à eux présenté par le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Dr Aka Aouélé, a finalement été voté par les députés.
Aujourd’hui, à l’instar des pays comme le Tchad, le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo, la Côte d’Ivoire peut être fière d’avoir enfin sa loi antitabac. Une loi régissant la culture, la production, la commercialisation et la publicité du tabac et les produits de tabacs. Et qui, expose à des sanctions administratives et pénales allant de la saisine à l’emprisonnement, en passant par la confiscation et la destruction des produits de tabac cultivés ou fabriques illégalement, tous contrevenants. Pour le moins qu’on puisse dire de cette loi votée, c’est qu’elle vient renforcer la lutte antitabac débutée par le gouvernement à travers le ministère de la Santé et d l’Hygiène Publique via le Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et les autres addictions (PNLTA) et les ONG.
Les ivoiriens dans leur ensemble peuvent se réjouir de ce vote au regard du chemin parcouru. Surtout des progrès enregistrés. Elle permet ainsi, à la Côte d’Ivoire de s’aligner véritablement sur la convention cadre de lutte antitabac de l’OMS, qu’elle a signée en 2002 et ratifié 2005, faisant parti des 181 pays signataires de ce traité.
Actuellement, selon les statistiques du ministère de la santé et de l’Hygiène Publique, le décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et le transport en commun est respecté à plus 65% dans les maquis, bars, restaurent, terrasses et autres grandes surfaces. Cette prise de conscience et du respect de ces dispositions ont permis d’enregistrer une baisse de près de 80 % de fumeurs dans les boites de nuit, les bars et dans les véhicules. Cette nouvelle loi vient donc durcir la lutte contre le tabagisme. Surtout que le gouvernement s’inquiète de la monté en puissance de la chicha, de la cigarette électronique et autres produits du tabac depuis un moment. Et, que l’on enregistre près de 5 000 morts de fumeurs par an. Aussi, sur une année la prise en charge des malades du tabagisme coûte à l’Etat de Côte d’Ivoire plus de 28 milliards de franc CFA.
Il reste donc au Président de la République de Côte d’Ivoire, son Excellence Alassane Ouattara, de la promulguer et de mettre tout en œuvre afin que la loi antitabac soit publiée dans le journal officiel de la Côte d’Ivoire. Pour la suite de la lutte antitabac.
Fidèle Neto
Président de la Conférence des Médias
Contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire
(COMTATCI)