[Santé] L’église ABMCI et Alliance Côte d’Ivoire organise une grande campagne multi-maladies à Abidjan
Abidjan, 08-03-2021 (lepointsur.com) L’église Alliance biblique missionnaire de Côte d’Ivoire (ABMCI) en collaboration avec l’Ong Alliance Côte d’Ivoire a initié, le samedi 06 mars 2021, une grande campagne multi-maladies au terrain du collège la Perouse, à la Riviera Palmeraie.
« Nous sommes réunis ici ce matin dans le cadre de la journée de la miséricorde, qui est une journée que nous initions chaque année pour pouvoir apporter le sourire à nos concitoyens. C’est un appel de la parole de Dieu qui nous demande de partager la compassion avec ceux qui souffrent. Donc nous essayons avec les membres de l’église de mettre quelques ressources en place pour pouvoir aider. L’évangile par le social, c’est la signification de cette journée en quelques mots », a déclaré le pasteur Alexandre Amazou, président des églises ABMCI au cours de la cérémonie.
A l’en croire, l’organisation de la présente journée a été motivée par l’entraide entre les fils et filles du pays. « C’est d’abord un élan de cœur. Quand on aime son prochain et qu’on a un peu il faut l’aider. Il y a des gens qui n’arrivent pas à se soigner lorsqu’ils sont malades. Ici, il n’y a pas de distinction. Musulmans, catholiques, protestants, tout le monde est invité à participer. C’est vrai que nous dépensons des millions pour l’organisation de cette journée mais, le problème ce n’est pas l’argent. Le plus important c’est l’homme en face, c’est ce que nous pouvons apporter à notre pays. Notre seigneur Jésus l’a fait, c’est pourquoi nous le faisons aussi. Il n’y a vraiment pas d’intérêt derrière », a justifié le Bishop.
Dénommée « Grande journée de la miséricorde », cette action social a permis aux populations qui ont effectué le déplacement au terrain du collège Pérouse d’avoir accès gratuitement à plusieurs services tels que la médecine générale, la consultation, le dépistage, l’ophtalmologie et la pédiatrie. A côté de cela, de nombreux dons ont également été offerts aux participants, toute chose qui leur a mis du baume au cœur.
S’exprimant sur l’apport de Alliance Côte d’Ivoire à cette activité qui consiste à faire des dépistages de masse pour toutes les pathologies, Sansan Kambou Edouard, responsable programme à Alliance Côte d’Ivoire a indiqué que l’Ong accompagne l’église sur le plan technique.
« Notre apport c’est de manière technique. Chez nous à Alliance Côte d’Ivoire nous sommes outillés dans tout ce qui concerne les dépistages de masse surtout multi-maladies. Et étant notre ambassadeur qui porte nos voix au niveau des assemblées à l’international pour la lutte contre la tuberculose, il fallait que nous l’accompagnons, que nous mettons notre expertise à sa disposition », a-t-il souligné, tout en indiquant que l’Ong à mobiliser pour cette journée 5 médecins, 4 infirmiers, 5 acteurs communautaires et un camion de dépistage multi-maladies.
Pour le suivi des malades, l’église et Alliance Côte d’Ivoire mettent à leur disposition des médicaments. Pour ce qui concerne les cas graves, ils sont conduits soit au CHU d’Angré, soit au centre antituberculeux de Bingerville pour des soins plus approfondis. « Tous ceux qui auront des ordonnances, nous leurs offrons des médicaments gratuits », a précisé M. Sansan Kambou.
Venus nombreux prendre part à la cérémonie, les fidèles de l’Eglise ABMCI et les riverains (enfants, femmes, jeunes et vieilles personnes), ont dit toute leur reconnaissance et leur joie aux bienfaiteurs du jour.
Sur un objectif de 5000 personnes pour toute la journée, ce sont 250 personnes qui avaient déjà été reçues à la mi-journée de la campagne.
Egalement présente, la chargée de communication du bureau communautaire au Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt), Kouamé Amenan, a pour sa part fait l’état des lieux de la lutte contre la tuberculose en Côte d’Ivoire. Selon elle, des avancées notables sont à noter. Toutefois, mentionne-t-elle, la tuberculose (TB) reste l’infection la plus mortelle du monde. Elle est également la cause principale des décès liés à la résistance aux antimicrobiens et la première cause de mortalité des personnes vivant avec le VIH. En 2016, le nombre de personnes atteintes de tuberculose était estimé à 10,4 millions, mais seules 6,3 millions (61%) ont été dépistées et mises sous traitement (OMS, 2017). Au niveau mondial, le taux de déclaration des cas de tuberculose est resté stationnaire pendant près de 10 ans. Par ailleurs, 13% des patients tuberculeux sont Co-infectés par le VIH, et la plupart de ces cas sont originaires d’Afrique (OMS, 2017).
En Afrique de l’Ouest, d’importantes lacunes en matière de dépistage et de traitement de la tuberculose ont contribué à une charge substantielle de cas non diagnostiqués—des estimations régionales suggèrent que plus de la moitié des personnes atteintes de tuberculose ne sont pas déclarées, elles forment les « cas manquants ».
Bien que le système de santé publique soit plus développé que celui de nombreux pays voisins, la Côte d’Ivoire se classe parmi les vingt (20) pays affichant les taux de VIH et de tuberculose les plus élevés et ayant un fardeau pour la tuberculose, la Co-infection TB/VIH et la tuberculose multi-résistante avec des estimations élevées de l’incidence de la tuberculose.
L’OMS estime à 148 pour 100 000 habitants le nombre de nouveaux cas de tuberculose.
Au cours des dernières années, les taux de déclaration des cas de tuberculose se sont nettement améliorés. Toutefois, on estime que le taux national de déclaration de la tuberculose n’est que de 58 % (Source : Profils pays de la tuberculose de l’OMS). On a également examiné les statistiques sur la tuberculose et le VIH, et la Côte d’Ivoire se situe aux environs du 18e rang.
Le Plan mondial Halte à la tuberculose (2016 – 2020) appelle à un changement sans précédent dans la façon dont la tuberculose est traitée, en envisageant une intensification des services de prévention et de soins de la tuberculose pour inclure un champ de couverture plus élevé.
En outre, la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose tenue à New York le 26 septembre 2018 a fortement incitée les chefs d’Etat et les représentants des gouvernements à traduire leur déclaration politique en action immédiate contre l’épidémie mondiale de tuberculose et à réaffirmer leur engagement à mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose d’ici 2030.
G. Marshall
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