Sacrifice Abrahamique / Les abidjanais font le lit de la salubrité
Abraham leva les yeux et il vit qu’il y avait un bélier pris dans la broussaille par ses cornes. Abraham alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils… (Genèse)
« Ô Abraham ! Tu as cru en cette vision et tu l’as réalisée ; C’est ainsi que nous récompensons ceux qui font le bien : Voilà l’épreuve concluante ».Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel. Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité : « Paix sur Abraham ! » (Coran : 37)
Le sacrifice comme l’atteste ces deux extraits des livres saints, la Bible et le Coran, reste un acte commun à toutes les religions de l’antiquité.
La Bible par contre le qualifie d’exigence monstrueuse d’un Dieu qui se veut Dieu d’amour. Mais un sacrifice qui, pris dans son contexte, dans une époque où les sacrifices humains étaient courants n’est que mise en scène dramatique pour signifier aux Hommes que leur Dieu ne tolérait plus de sacrifice humain. Dieu d’amour et de justice qui refuse la violence et à plus forte raison celle commise en son nom.
Le coran fort de l’ambigüité que dégage l’expression « offrir en holocauste », faire monter en fumée met plutôt l’accent sur le songe qu’avait fait Abraham. Une vision et non un rêve. Il s’était vu offrir son fils en songe. Après le lui avoir raconté, il lui demanda ce qu’il en pensait. Son fils s’offrit sans discuter. L’épreuve d’Abraham consistait conséquemment à donner son vrai sens à la vision qui n’était pas d’immoler matériellement son fils mais plutôt de le consacrer à Dieu, ce en quoi il est récompensé. Une épreuve concluante qui rejoint ici l’interprétation judaïque.
Quelle est donc la leçon à tirer du sacrifice d’Abraham ? Chacune de ces religions ataviques s’y réclament son exclusivité… Je ne saurais conclure mais qu’essentiellement monte vers Dieu la piété des hommes… je l’espère en dépit de la saleté du sacrifice chez nous ici bas. Le sang des bêtes coulent encore dans nos égouts tels une écume à la surface des eaux usées des caniveaux. Des communes d’Abobo à Treichville, le rituel a peint nos rues de sang. Sang coagulé qui attire les mouches au lendemain de l’Aïd-el-fitr. Les carcasses des bêtes gisent encore devant les cours, dans les rues et ruelles après l’immolation en commémoration d’un rituel qui se veut saint. La piété est-elle montée au ciel et faire descendre sur Abidjan un autre cri d’insalubrité ? Apparemment non ! Il faut être propre. Raison pour laquelle l’immolation se fait après avoir lavé la bête.
EYANN.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.